L’uniforme à l’école ? Au moins un début de solution…

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Dans un entretien accordé à L’Indépendant, Louis Aliot, maire lepéniste de Perpignan, propose « une tenue uniforme et non point un uniforme » afin de régler la question des tenues religieuses à l’école.

En la circonstance, le vice-président du Rassemblement national ne fait que répondre aux interrogations de Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, qui déclarait, fin juillet : « Si la communauté éducative demande à l’expérimenter, par exemple dans le cadre du CNR (Conseil national de la refondation), j’y suis favorable. » Même son de cloche chez Robert Ménard, maire de Béziers, se disant prêt à cette expérience.

Même Brigitte Macron y est favorable

De son côté, Éric Zemmour, président de Reconquête, affirme, à propos de l’initiative de Gabriel Attal : « Cette interdiction est un premier bon pas, à condition qu’elle soit appliquée. Seulement, l’ancien candidat à la présidentielle de 2022 estime que l’école doit être davantage ferme face à "toute provocation islamique" ». Le même estime qu'il faut aller « plus loin » en proposant de généraliser le port de l’uniforme dans les établissements scolaires. »

Une telle mesure transcende tous les courants politiques, Brigitte Macron s’étant même prononcée pour sa mise en œuvre, lors d’un entretien accordé au Parisien : « Cela gomme les différences… »

Il est vrai que cela n’aurait rien d’exceptionnel. C'est d'ailleurs la norme, en nos Antilles françaises. Là-bas, pas de blouse grise mais un simple polo aux couleurs de l’école, un jean basique – c’est-à-dire sans fanfreluches ni trous à l’avance usinés – et des chaussures de sport blanches. Résultat ? Plus de racket à l’école : pourquoi vouloir taxer les fringues de son compagnon de banc, vu que toute le monde porte les mêmes…

Voile : ce qui est écrit dans le Coran

Mais derrière l'uniforme, il y a la question qui fâche. Le voile islamique, et maintenant l’abaya, sont-ils des signes religieux ou culturels ? Pour ce qui relève du premier domaine, l’imam Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, affirmait, en janvier 2013, à l’auteur de ces lignes : « Le voile ? Je n’ai trouvé aucun texte qui oblige la femme à se couvrir la chevelure. Le combat que les musulmans ont mené pour le port du voile me désole, parce qu’il donne une image négative de la façon dont l’islam perçoit la femme. Cette tendance à tout ritualiser conduit certains fidèles à parler plus de la pratique que de Dieu lui-même ! »

Seules deux sourates du Coran (24, versets 30 et 31, et 33, verset 59) évoquent ce voile. D’un point de vue culturel, la norme était qu’une esclave, dès lors qu’elle se trouvait affranchie, se couvrait aussitôt la tête, histoire de se différencier de ses anciennes congénères qui, elles, sortaient tête nue dans la rue.

Aujourd’hui, le voile comme l’abaya ne relèvent finalement guère des domaines religieux et culturels : ce sont avant tout des marqueurs identitaires. Jadis, les enfants de l’immigration se déguisaient en rockers de Memphis, avant de troquer leur panoplie pour celles des rappeurs de New York. Dans les deux cas, il s’agissait avant tout d’adopter un uniforme clanique, de se démarquer du commun, quitte à faire peur aux passants tout en jouissant de la crainte qu’ils leur inspiraient.

Le même phénomène touche les filles, petites-filles et arrière-petites-filles issues de l’immigration : se distinguer tout en marquant son territoire. Sans soublier que si tant d’elles se voilent, c’est aussi pour ne pas se faire importuner dans les transports en commun par leurs propres « frères » et « cousins ». Bref, l’hypocrisie règne en maître.

En ce sens, le retour d’une « tenue uniforme » ne serait pas la plus mauvaise solution. Cette uniformité vestimentaire permettrait d’en finir avec le reproche, pas tout à fait infondé, d’un tango législatif ne concernant que les seuls musulmans. Ce qui est évidemment le cas, même si on ne le dit pas. D’où la fable de ces fameuses « grandes croix » n’ayant guère concerné que la chanteuse Madonna, lors de son Virgin Tour de 1983.

En attendant, 59 % des Français sont favorables à un retour de l’uniforme à l’école, selon un sondage CSA pour CNews, publié le 12 janvier dernier.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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  1. De 1954 à 1957 de 14 à 17 an, j’ai été en apprentissage professionnel dans un établissement public qui s’appelait à l’époque : » Centre d’Apprentissage Emanuel Héré  » à NANCY-LAXOU. Le surveillant général, Mr; Panosetti, un gaillard d’1.90 mètre qui faisait ses 100kg du haut du balcon de la cour principale lors de la réunion des diverses sections du matin avant la prise des cours, bien que sans uniforme, inspectait tout le monde et gare à celui qui n’avait pas le col de chemise boutonné. C’était les deux heures de colle assurées. Le même « surget » lors des poses du matin et de l’après midi faisait irruption dans les WC traquant les fumeurs qui s’y cachaient et là c’était, la paire de baffes, les cigarettes confisquées et 4heures de colle. Personne ne s’est jamais rebellé et les 4 heures de colle étaient faites le samedi après-midi à retourner la pelouse qui ornait l’entrée de l’établissement. Je n’ai jamais vu qui que ce soit venir se plaindre. Plus tard, cet établissement a pris l’appellation « Collège », a été transféré a Jarville- La Malgrange mais je ne sais pas s’il existe toujours en tous cas je ne pense pas avec les même façons d’y être traité !

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