L’usine Poulain de Blois ferme : après 176 d’histoire !
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Poulain... L'image de ce petit galopin flotte dans les souvenirs d'enfance de tous les Français, petits et grands. Que ce soit à l'heure du petit déjeuner ou du goûter, qui n'a pas été bercé par les effluves cacaotées de cette marque emblématique ? Pourtant, l’entreprise des Chocolats Poulain, fondée en 1848 à Blois, dans le Loir-et-Cher, par le confiseur et chocolatier Victor-Auguste Poulain, est en très mauvaise posture. Après 176 ans d’activité, les mythiques poudres chocolatées ne seront en tout cas plus produites à Villebarou, usine historique de la marque, au grand dam des habitants de la ville et des 109 salariés de l’entreprise. Début juin, le groupe français agro-alimentaire Carambar & Co, propriétaire de Poulain depuis 2017, annonçait la fermeture précipitée du site pour la fin de l’année 2024. Une annonce choc qui a « abasourdi » les 109 salariés de l’usine.
Un lent déclin précipité par une conjoncture économique désastreuse
Chantal Quillivic, salariée de l’entreprise, souligne un contexte économique sous tension : « Il y a trois mois, la direction nous a expliqué que ça allait mal : que le cours du cacao a explosé, que les matières premières et l’énergie sont très coûteuses. » La flambée du prix du gaz, en particulier, nécessaire dans le processus de cuisson et de déshydratation des fèves de cacao, ou encore la hausse du cours du sucre et du cacao, qui a presque doublé en ce début d'année, auraient précipité la décision du groupe. La direction avance qu’« aucun des efforts déployés pour trouver une solution industrielle de nature à pérenniser l’activité du site n’a [pu] abouti[r] ». Un motif insuffisant, estime Tony Anjeran, délégué syndical de la CGT au sein de l’entreprise : « Cela fait un an que les volumes sont en baisse, mais pas de là à mettre en péril la société ! » explique-t-il. « On a été sous le giron anglais, puis américain, et c’est Eurazeo, groupe français, qui va couler une marque rentable. Honte à lui ! » fulmine-t-il.
En 2023, le site avait cessé la production de poudres chocolatées pour l’étranger, ce qui représentait près de 18 % de ses parts de marché. Un an plus tôt, en 2022, une aide de 200.000 euros de l’État était venue renflouer les caisses pour pallier les difficultés de la conjoncture économique.
Un joyau industriel emblématique de Blois
« Il fut une époque où cette entreprise était la plus grande fabrique de chocolat d'Europe », nous rappelle l'INA. Réputé pour le velouté de son chocolat, grâce à une technique de « conchage » à 60 degrés et de « coulage » à 30 degrés tout en finesse, l’entreprise Poulain participait au rayonnement de la ville de Blois et était la fierté des 47.000 habitants de la ville du Loir-et-Cher. Elle est devenue l’ambassadrice de la ville de Blois, dont les rues s’arpentent sous le baume cacaoté du fameux petit cheval, à chaque vent d’ouest et sous chaque pluie. Lors du passage du Tour de France à Blois, en 1971, le meilleur grimpeur de l’époque, Lucien Van Impe, recevait son poids en chocolat Poulain. Toute une époque !
Entre résistance et tristesse
Faisant acte de résistance, les salariés se sont aussitôt mobilisés pour tenter de sauver l’usine emblématique de la marque. Sur Facebook, plus de 4.800 membres ont rejoint le groupe « Blois solidaire de Poulain ». Une pétition en ligne a également été lancée, recueillant plus de 11.000 signatures. Cette fermeture, qui signifierait le départ de 109 familles, aurait forcément des retombées économiques très négatives sur l'attractivité de la ville. Les commerçants craignent, notamment, une baisse des fréquentations.
Le comité social et économique (CSE), qui devait se tenir ce jeudi 13 juin et apporter plus d’amples précisions quant aux conditions de départ des salariés, a tourné court. Suspendu pour vice de procédure. « La direction a intentionnellement omis de joindre les documents d’information en violation de l’article L.1233-31 du Code du travail », rétorque l’un des représentants CGT Poulain. L’avenir des salariés, pour l’heure, est encore incertain, bien que le groupe Carambar & Co déclarait, ce lundi 10 juin, par communiqué de presse, que « la détermination à accompagner chacun des 109 salariés concernés vers un nouvel emploi sera au cœur du projet ».
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23 commentaires
Le poids des matières premières mais peut-être aussi le poids des taxes et charges Républicaine ! il faut bien financer les salaires et les rentes de ces grosses Politiques et services publics qui enflent chaque année.
Mais Macon et Le Maire nous affirmait sans aucune retenue, il y a seulement quelques jours, qu’ils avaient sauvé, voire développé, notre industrie ainsi que notre économie ! On se demande si ces gens là vivent bien en France ?
Ils se vantent d’avoir sauvé l’économie et permis la création d’entreprises, mais « oublient » de dire que plus du double ont fermé leurs portes. Un économiste sérieux disait que lorsqu’un pays consomme plus qu’il ne produit, c’est la faillite assurée. Lorsqu’il n’y aura plus de patrons, il n’y aura plus d’entreprises, plus de travail… Il faut arrêter de s’attaquer aux « patrons » et redevenir attractifs pour la création d’entreprises. Ce sont eux qui vont sauver l’économie et non Le Maire qui ferait mieux de retourner à ses « Oeuvres » romanesques.
Ce petit morceau de france qui disparaît est une victoire pour macron.
Salariés, tant que vous compterez sur la CGT pour vous défendre, comprenez bien que jamais vous n’aurez gain de cause. Comment pouvez vous croire à des syndicats qui appellent à voter Macron? Prenez votre destin en main et vous serez entendu.
Toujours les mêmes raisons « pas rentable » et on ferme pour produire ailleurs
Un symbole de mon enfance qui disparait !! Mais pour Mr Macron tout va bien dans notre beau pays !!
Souvenirs …tristesse
Après l’abandon de Fessenheim, les fermetures de boulangeries et de toutes ces industries qui ne peuvent plus faire face à l’explosion des coûts de l’énergie,… Ces milliers de personnes mises au chômage… Macron va encore nous raconter que grâce à lui la France a créé 2 million d’emplois…
Pensez-vous ! Macron jure que c’est bon pour la France cette politique du coût de l’énergie calée sur le prix de l’énergie la plus chère produite en Europe . Il est grand temps de reprendre notre indépendance énergétique, n’en déplaise au Mozart de la finance ; sortons de ces accords mortifère pour notre Pays.
Avec la nouvelle majorité on va se battre pour réindustrialiser : rétablir des droits de douanes et la taxe carbone sur les importation lointaines mortifères. Il faudra 4 referendum dont un sur les frontières (personnes et marchandises). Pas obligé d’en venir au Frexit : abroger Lisbonne et Marrakech (OMC) suffira. Sinon on crève.
Encore une entreprise qui ne résiste pas aux coût de l’énergie et au mondialisme , et des chômeurs de plus , des familles dans la misère , merci Macron qui ose encore prétendre que tout va bien .
aux dernières municipales , le maire PS a été élu au premier tour, donc qu’ils assument !
Le maire n’y est pas pour grand chose là-dedans, c’est surtout le coût de l’énergie additionné à l’augmentation des matières premières et ensuite le marché. Puis depuis des années il n’y a peut-être pas eu une politique de développement dynamique, je ne sais pas, mais les erreurs on ne les paie pas tout de suite
Encore un savoir-faire français qui disparaît, en partie à cause du prix de l’énergie et de la hausse des matières premières. Combien d’entreprises vont suivre le même chemin ?
Pas bon pour le plein emploi de macron et son gouvernement ! Mais au fait pour qui ont-ils voté les blésois au dernières municipales et depuis 20 ans ? Ah un socialiste et bien pleurez maintenant !
Amélie est bien triste et nous aussi .
c’est la CGT qui gère donc c’est mort, ils défilaient hier avec ceux qui veulent des islamistes chez nous, mais ne se soucient guère les jours de grève que cela va à l’encontre de l’emploi. Pas un des ces joyeux drilles ne parlent de coopératives citoyennes, ou les citoyens qui le peuvent investissent pour sauver les entreprises, on aurait vite fait de trouver des dizaines de milliers d’euros voir centaines pour que les gens soient investis dans l’industrialisation du pays, et sauver nos entreprises, certains mettront 10€ d’autres 100€ d’autres 1000€, mais l’entreprise sera sauvée et les emplois aussi, mais les directions devront changer, un conseil d’administration devra être nommé avec les choix des investisseurs, mais là la CGT serait exclue.
Réflexion fort intéressante ; dans ce cadre très précis, je suis persuadé qu’une quérielle de petites gens seraient partants investiraient, mais encore faudrait-il qu’un cadre juridique soit mis en place.
On savait le cacao amer, mais pas à ce point. Je me souviens des emballages de tablettes couleur jaune pâle avec la silhouette du poulain. J’ai l’impression que toute ces entreprises familiales qui ont été rachetées par des grands groupes agroalimentaires ont été sacrifiées sur l’autel de la rentabilité. Triste fin …
Pas qu’une impression, la triste réalité de cette mondialisation à outrance !