Lutte contre l’homophobie : le footballeur Gueye sommé de s’expliquer

idrissa guye

Le 17 mai 1990, l’Organisation mondiale de la santé retirait l’homosexualité de la liste des maladies mentales. D’où le choix du 17 mai érigé en Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie ainsi que la biphobie. L’idée de cette journée est de promouvoir les actions de sensibilisation et de prévention contre ces phobies. On se demande, d’ailleurs, pourquoi on n’a pas pensé à y ajouter l’hétérophobie. Toutes choses égales par ailleurs et tous les goûts étant dans la nature, on ne voit pas pourquoi toutes les phobies n’y seraient pas non plus. La question mérite d’être posée. Passons. Cette journée est reconnue officiellement par l’Union européenne et la France.

« L’homophobie n’est pas une opinion mais un délit », lit-on et entend-on, en ce jour, notamment après « l’affaire Gueye », du nom de ce footballeur sénégalais du PSG sur qui tout le monde tombe à bras raccourcis parce qu’il ne s’est pas associé à cette journée. Mais au fait, que dit la loi ? Pas tout à fait cela. En effet, elle proscrit évidemment « les discriminations entre les personnes », « les propos relevant de l’injure ou de la diffamation ainsi que les actes de violence, physique ou morale, et ce, en raison de l’orientation sexuelle » (toutes les orientations sexuelles) des victimes. Ces discriminations (dont la liste dépasse largement l’orientation sexuelle : origine, sexe, situation de famille, grossesse, apparence physique, vulnérabilité résultant de la situation économique, caractéristiques génétiques, identité de genre, âge, opinions politiques, ethnie, etc.), tout comme ces injures, propos diffamatoires, ces violences physiques et morales constituent donc des délits, voire des crimes pour les violences physiques. Stricto sensu, pas l’homophobie.

Or, donc, le milieu parisien Idrissa Gueye a refusé, le week-end dernier, de jouer et porter un maillot aux couleurs arc-en-ciel sur les terrains de Ligue 1. Et c’est la polémique. Sur Twitter, l’association de lutte contre l’homophobie dans le sport Rouge Direct a immédiatement condamné cette absence qualifiée d’« acte » et sommé le PSG de demander au joueur « de s’expliquer et très vite », voire, le cas échéant de sanctionner le joueur. Certes, Gueye n’en est pas à la première « action » de ce type. L’an passé, il avait dégainé le prétexte d’une gastro, chose qui peut arriver à tout le monde. Valérie Pécresse, de retour sur la scène politique et visiblement requinquée, a, elle aussi, réagi : « Les joueurs d’un club de football, et ceux du PSG en particulier, sont des figures d’identification pour nos jeunes. Ils ont un devoir d’exemplarité. Un refus d’Idrissa Gana Gueye de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction. » Gueye est peut-être homophobe au dernier degré, peut-être pas. Le Parisien évoque des convictions religieuses (Gueye est musulman). C’est possible. Gueye est donc sommé de s’expliquer, comme l’exige le tribunal médiatique. Il sortira probablement son bulletin de santé et l’affaire en restera sans doute là, l’inquisition d’aujourd’hui n’ayant pas les moyens de celle d’autrefois pour sonder les cœurs et les reins. Certains le déplorent peut-être, allez savoir.

Bertrand Lambert, président des Panamboyz & Girls United, « club ouvert à la diversité », rapporte La Dépêche, regrette que Gueye « n’ait pas participé à cette journée qui n’est pas une promotion de l’homosexualité mais une promotion du vivre ensemble ». Faire la promotion du vivre ensemble à coups d’injonctions morales et de menaces de sanctions réglementaires, voire pénales, est-ce vraiment efficace ? On peut se poser la question - si on a encore le droit de se poser la question ! Dans la liste des discriminations édictées par la loi, on trouve celle relative à l’état de santé des victimes. Au rythme où vont les choses, c’est à se demander si le fait de ne pas participer activement, par exemple, au Téléthon ne constitue pas une discrimination passive.

Vos commentaires

52 commentaires

  1. Ironie de l’histoire, ce résistant aux LGBT porte un nom qui, en français et à l’oreille, signifie « homosexuel » ! Y en a qui n’ont pas de chance :) !

  2. Oui, oui, mais on a le droit de vouloir emmerder ( parole présidentielle, donc que l’on ne peut pas censurer) des millions de français, n’y a-t-il pas là quelques discriminations ?

  3. Quelle dictature ! Non seulement on ne peut plus rien dire , mais même quand on ne dit rien ou qu’on ne fait rien, on est sanctionné ! Et il faut arrêter de dire que les footballeurs sont des exemples pour la jeunesse. La jeunesse est bien assez mal en point.
    Mis à part ça, rien d’étonnant car les musulmans ne supportent pas les homos. ( Ni les cathos, les juifs, les femmes en jupe et j’en passe) . Mais eux au moins affirment leurs convictions, contrairement à d’autres qui s’écrasent.

  4. Peut-on être contre l’activisme LGBT sans être homophobe ?, il semble que non. Cette association ne représente pas tout les homos, loin de là.

  5. Vous ne fermerez pas ces lèvres qui remuent (phrase extraite d’un poème de O. Mandelstam , poète russe mort en martyr sous le régime stalinien)

  6. Une journée pour ceci, une journée pour cela, une nouvelle journée nationale de notre cher président inaugurateur de cérémonies en tous genres et tous lieux !! Ne faudrait-il pas inventer la journée qui efface toutes les autres ?

  7. Au nom de quoi le sport se mêle t il de l’homophobie, bientôt en France, être hétérosexuel sera un crime, mais où va t on?

    • On a bien un discours de Zelenski au festival de Cannes. Un drapeau ukrainien sur mon écran télé … Pourquoi pas de la pub sur un discours de Macron ?

  8. Je me fous du foot et des autres sports mais j’aI du mal avec cette homophilie envahissante. Des homos de mes amis aussi Liberté quand tu nous tiens….

  9. Ces pseudos humanistes sont les pourfendeurs de tous et celles qui ne pensent pas comme eux, qui ne sont pas en accord avec les couleurs de leur drapeau LGBT, etc. Grandeur et décadence de notre société, de notre France.

  10. Personne au monde, je dis bien Personne, ne m’obligera jamais à modifier mes opinions. Certes, je ne me précipiterais jamais sur quiconque, un couteau à la main, pour l’agresser physiquement. Mais à l’inverse, personne ne m’empêchera de ne pas apprécier du tout certaines personnes et de ne pas avoir la moindre envie de les fréquenter. Aujourd’hui, le nouveau monde de Macron, c’est qu’on n’a même plus le droit de penser ce qu’on veut !

    • En occident en 2022, on dissuade les gens de penser, alors on leur sert un prêt-à-penser officiel et gare à celui qui s’en détournerait. Apparemment, cela ne dérange pas les français qui n’ont plus qu’une valeur (celle qu’on leur à dit d’avoir) : le pouvoir d’achat ; c’est à dire le consumérisme. La pensée officielle est un produit de consommation qui plus est, gratuit. Alors les français en profite ; ils pensent ce qu’on leur dit de penser 24/24h dans les médias.

    • Parfaitement d’accord ! Comme dit Florent Pagny (prompt rétablissement!) Vous n’aurez pas ma liberté de penser. Je vais créer une désormais minorité « Française de souche (jusquau XVIéme s.) – Hétéro – de plus de 50 ans – non croyant – qui paye des impots de longue date et qui emm… les minorités revendicatives…:) !

  11. Gueye a fort bien fait de refuser de se prêter à cette opération publicitaire qui, sous prétexte de lutte contre les discriminations, n’est qu’une manifestation de propagande LGBT.

  12. Chacun a encore le droit de décider ce qui lui convient ou pas. Obliger un joueur musulman à porter un maillot aux couleurs arc en ciel me semble faire preuve de bêtise dans la mesure où dans de nombreux pays musulmans l’homosexualité est passible de prison et même de mort. Le vivre ensemble c’est aussi respecter les convictions religieuses de chacun.

    • …que ce soit un musulman, un chrétien, un protestant, un laïc, un mélanchoniste, un juif et l’ensemble des humains, en quoi un groupe peut-il imposer ses valeurs ?

    • Et si on n’est pas musulman et que sans rejeter les homosexuels, on refuse d’en faire la propagande ?

  13. Voilà le monde que les bienpensants humanistes veulent nous offrir : des sanctions, des pénitences, des exclusions, des punitions pour ceux qui ne se soumettent pas à la doxa dominante! Voilà pour ce quoi les français ont voté.

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