Lycée incendié à Vénissieux : les élus pourront-ils frapper au portefeuille ?

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Jeudi matin, des incidents ont éclaté devant la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux. Le nouveau président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekouck, a annoncé vouloir suspendre les subventions pour les élèves fauteurs de trouble. Mais le tribunal administratif s'est mis en travers.

Article mis à jour ce 4 octobre à 20h22.

Tirs de mortiers, incendies, jets de pierre sur la façade d’un lycée de banlieue lyonnaise et à l’encontre du personnel de l’établissement... Il n’aura pas fallu plus d'un mois après la rentrée scolaire pour que la guerre s’invite à l’école. Jeudi matin, un peu avant 8h, policiers et pompiers ont dû intervenir à l’aide de gaz lacrymogènes pour disperser la petite centaine de lycéens responsables d’actes de violence et de vandalisme contre la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux, sous le regard apeuré de centaines d’autres élèves et de leurs parents. Les images témoignent d’une rare violence : des professeurs sont la cible de tirs de mortiers, sur fond de voiture embrasée.

Des mesures intransigeantes...

Les réponses politiques n’ont pas tardé et elles se veulent fermes. Le remplaçant de Laurent Wauquiez à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekouck, s’est immédiatement rendu sur les lieux pour condamner fermement les agissements de ceux qu’il n’a pas hésité à qualifier de voyous. Face au micro de BFMTV, Fabrice Pannekouck, qui fait là son baptême du feu..., a fustigé des attaques contre « un signe de la République ». Il aussitôt frappé au portefeuille, annonçant qu’il ne fallait « rien attendre de la régionalité » concernant l’accord et le renouvellement des subventions. « Si les devoirs ne sont pas au rendez-vous, les droits n’ont pas lieu d’être livrés et les accompagnements ne seront pas versés », a tranché le président de région. Une mesure forte qui ne tergiverse pas, mais sera-t-elle être appliquée ?

...soumises au juge

Interrogé ce vendredi par BV à l’issu d’une session de commission régionale concernant les lycées, le conseiller régional RN et référant éducation Benoît Auguste constate que le souhait du président de région de suspendre les versements aux familles de jeunes casseurs n'a pu voir le jour. En effet, la région Auvergne-Rhône-Alpes est en droit de décider que ces allocations soient ou non versées ou renouvelées, mais la Ligue des Droits de l'homme a saisi le tribunal administratif sur cette épineuse question. L'instance a rendu sa décision et la région ne compte pas faire appel. Résultat : la région peut décider l'octroi ou non de subventions à une famille ou un individu, mais une fois accordées, ces subventions ne peuvent plus être suspendues comme c'était possible jusqu'ici. Ceci, quelle que soit la conduite du voyou. Selon Benoît Auguste, les conseillers régionaux vont donc adapter dans les jours prochains les règles d'attributions et de suppression des subventions régionales aux familles de délinquants. Encore une fois, le juge (administratif cette fois) empêche la société de se défendre face à des individus destructeurs qui n'ont plus aucun tabou.

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