Lyon : après les bancs d’allaitement, les crèches en plein air

bébé maman

Les mairies écologistes, il faut le reconnaître, sont les plus innovantes. Parmi celles-ci, la mairie de Lyon, que dirige Grégory Doucet, semble sortir du lot par la multiplicité de ses initiatives. Je dirais même plus l’« époustouflifiance » de ses trouvailles afin d’améliorer le vivre ensemble vert.

Ainsi la dernière en date, révélée aujourd’hui dans Le Figaro : la création de crèches en plein air pour les tout-petits. À ce stade, l’honnêteté nous oblige à saluer la cohérence de la politique menée dans la capitale des Gaules. En effet, nous vous annoncions ici même, en décembre dernier, l’installation de bancs d’allaitement dans les jardins publics, et du sein au jardin à la crèche en plein air, hein, il n’y a qu’un pas au milieu des pâquerettes.

Cette initiative faisait d’ailleurs elle-même suite à l’installation de sanitaires « hygiéniques, écologiques et inclusifs » où les Lyonnaises et autres « personnes ayant une vulve » – terme qui doit se substituer au mot « femme » – pouvaient contribuer à l’irrigation des massifs après filtrage de l’urine dans les bacs à fleurs. Afin que nul n’ignore ce geste citoyen, les cabines trônaient sur les quais du Rhône, le parc Blandan, la place Louis-Pradel et le quartier de la gare Saint-Paul.

Hélas, la Lyonnaise n’aimant pas donner de la publicité à ce geste intime, les cabines ont, depuis, été démontées, faute d’utilisatrices, mais la mairie persévère. Donc, reprenant le cours des choses, la maman soulagée dans le massif, puis ayant donné la tétée sur le banc public, s’en va déposer son petit à la crèche en plein air. Un lieu d’accueil innovant où, sous la neige ou la canicule, les bambins de 18 mois à 3 ans pourront s’ébattre « en extérieur et pour l'essentiel à l'air libre », dit la mairie.

Inspiration danoise

L’inspiration vient du Danemark, petite monarchie scandinave de 42.952 km2 et 5,8 millions d’habitants. Et Steven Vasselin, l'adjoint chargé de la petite enfance, de citer « cet adage danois qui dit : "il n'y a jamais de mauvais temps, que des mauvais équipements" ». En vertu de quoi « on va impulser cette pédagogie de plein air dans toutes les crèches avec l'objectif de passer un maximum de temps dehors, et ce, même quand il ne fait pas beau ». Sur le plan sanitaire, il n’y aurait que des avantages à en retirer : « Meilleur sommeil, meilleures défenses immunitaires, meilleure motricité, être dehors dès le plus jeune âge a de nombreux bienfaits. C'est aussi meilleur pour le développement de la préhension fine parce qu'ils touchent la terre, le sable, etc. »

Néanmoins, que les parents se rassurent : bien que les petits soient appelés à dormir dehors par tous les temps, gel ou canicule, chaque crèche sera équipée d’un « cabanon » de 50 à 80 m2, « du bâti léger, écologiquement exemplaire ». Un peu le principe de la stabulation, en somme. Il manque à Lyon 4 à 5.000 places de crèche, alors accueillir les enfants dehors, c’est sûrement la solution…

Nous nous permettons alors une suggestion : tant qu’à imiter les Danois, autant le faire jusqu’au bout. Par exemple, en interdisant le sucre, banni des écoles depuis plusieurs années. Et puis, là-bas, toutes les crèches et maternelles ont un grand espace extérieur, avec de nombreux jeux et modules : balançoires, toboggan, vélos, bac à sable, petite forêt, etc. Et si les enfants en maternelle passent l’essentiel de leurs journées à l’extérieur, on les rassemble malgré tout une fois par jour pour faire des activités à l’intérieur : cours de yoga, activités créatives, lecture, jeux de société, etc.

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Tous ces écolos gauchos soixante-huitards croient fermement et adhèrent à la « pédophilie-positive ».
    Vont-ils faire des trous dans les toiles d’enceinte come dans les anciennes vespasiennes parisiennes ?

  2. Pauvres enfants! Après les onze vaccins obligatoires, ceux occasionnels et la crèche dehors, les voila prêts pour survivre aux autres imbécilités qui ne tarderont pas à émerger. Seuls les plus robustes survivront. Comment appelle t’on cela?…Ce n’est plus de la sélection naturelle mais de la sélection organisée…

  3. Les délires écolos atteignent des sommets qui font regretter que le ridicule, à défaut de tuer (n’exagérons pas), ne mette pas leurs hérauts hors d’état de nuire.

    • Dans un jardin, les vers de terre ne sont pas des nuisibles, au contraire. Il n’y a que les VERTS qui sont nuisibles.

  4. Quand j’étais petit, tous les enfants se retrouvaient dans la rue pour jouer. Il n’y avait pas d’égorgeurs, pas de viols, pas de rodéo ni de daltons comme à Lyon. Sur la chaussée il y avait des marelles qui étaient tracées. A l’école aucun camarade en béquilles.
    Aujourd’hui les gamins ont les os qui cassent comme ceux des poulets en batterie et dans une cour de récréation on en voit toujours quelques uns en béquilles …

    • Etonnant que le casque ne soit pas encore obligatoire en cour de récré ! Patience, c’est sûrement pour bientôt…

    • Oui, les gosses jouaient dans la rue et les mamans qui, à l’époque étaient au foyer et les surveillaient de la fenêtre.
      Les enfants se salissaient, s’écorchaient les genoux et on n’appelait pas les secours pour la moindre bosse.
      Maintenant, tout ça n’est plus possible. Les gens ne supportent plus le bruit des enfants et dès qu’il y a bobo, le réflexe est de porter plainte, quand ça ne fait pas la une du journal télévisé

  5. Les summum de la bêtise humaine est atteint a Lyon. Mais si les Lyonnais sont heureux alors grand bien leur fasse.

  6. Mon petit fils a été dans une de ces crèches, ses parents ayant habité 3 ans à Copenhague. Spectacle surprenant car le climat est rude au Danemark et les jours trés courts en hiver. Voir ces bébés emmitouflés (quand même) dans des berceaux avec juste un auvent par-dessus pour protéger des pluies fréquentes c’était ahurissant. Moyennant quoi mon petit-fils était tout le temps enrhumé. Question d’acclimatation je suppose.

  7. Il me semble également que le Danemark a adopté une politique d’immigration plus stricte, sans doute pour éviter que les gens qui utilisent les équipements et le mobilier urbain en plein air ne soient pas victimes de ces coups de couteau intempestifs qui gâchent notre vivre-ensemble.

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