« Lyon essaie de légaliser ce qui est illégal… on peut squatter avec les honneurs ! »

kotarac

Le 6 juillet, la métropole de Lyon a annoncé avoir signé un accord de médiation avec les occupants d’un squat du 3e arrondissement de la ville.

Réaction d'Andréa Kotarac au micro de Boulevard Voltaire.

C’est la deuxième fois, en deux mois, que la métropole de Lyon légalise un squat. Comment pourriez-vous expliquer cette indulgence envers les squatteurs ?

C’est une indulgence généralisée de la part de la métropole de Lyon plutôt que ses dirigeants.

La ville de Lyon essaie de légaliser ce qui est illégal et clandestin.

Les solutions que l’on apporte sont en dessous de tout. La métropole a la compétence sociale. Tous les arguments d’hébergement et d’accompagnement sont finalement nuls. Ce n’est pas en offrant des squats qu’on va régler le problème de l’insécurité sociale. Ce n’est pas en pourrissant la vie de certains quartiers et en banalisant des marchés clandestins, comme le fait la ville de Lyon à la Guillotière, que l’on va améliorer la sécurité des biens et des personnes sur notre territoire. Finalement, j’ai l’impression que la métropole fait des appels d’air. D’abord, elle voulait offrir un revenu universel à toutes les jeunes personnes. Tout cela participe de la même philosophie, mais c’est en dessous des réponses que la métropole peut apporter, si tant est que les réponses soient sociales.

 

Comment pourriez-vous expliquer cette recrudescence de squats en région lyonnaise, ces dernières semaines ?

 À force de vouloir créer des revenus universels pour tout le monde, peu importe sa provenance, on crée un appel d’air. Le seul critère est d’être sur le territoire de la métropole de Lyon.

Il suffit de venir dans la métropole de Lyon pour percevoir de l’argent. Il suffit de venir dans la métropole de Lyon pour être commerçant illégal. Il suffit de venir dans la métropole de Lyon pour pouvoir squatter un endroit et y rester jusqu’à ce que la métropole légalise ce qui est illégal.

Nous avons là une gauche qui, depuis des années, a bataillé contre Gérard Collomb en demandant à des squatteurs de squatter en toute légalité. Aujourd’hui, ils n’ont pas d’autre choix que de légaliser tout ce qui est illégal.

 

Si vous aviez été élu, quelle mesure auriez-vous mise en place pour lutter face aux squats illégaux ?

Faire respecter l’ordre, c’est faire respecter la sécurité. Il faut un besoin d’autorité, poser des règles et une sécurité juridique qui ne bouge pas. Les individus, et notamment les jeunes, ne peuvent pas savoir ce qui est légal ou illégal. La métropole de Lyon a la compétence sociale. Si elle souhaite agir, elle peut le faire. Si la métropole souhaite lutter contre le chômage, elle a un schéma économique de développement, elle peut donc développer une nouvelle filière délocalisable. Elle peut favoriser le travail manuel. Malheureusement, elle fait l’inverse.

Lorsque vous voulez, par exemple, favoriser les métiers artisanaux et que, parallèlement, la métropole de Lyon crée une zone à faible émission, exclut des travailleurs venus d’ailleurs et des commerçants, vous ne pouvez manifestement pas développer de nouvelles filières et lutter contre le chômage. C’est exactement ce que fait la métropole de Lyon. Elle parle de zones à faible émission pour prétendument lutter contre le climat, mais en réalité, c’est une zone à forte exclusion sociale et à forte exclusion professionnelle. On voit que la philosophie des Verts est en parfaite contradiction avec ce pour quoi ils sont censés lutter.

Andréa Kotarac
Andréa Kotarac
Conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, cofondateur du Parti localiste

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