Lyon : omerta après l’incendie de l’école qui accueillait Marguerite Stern

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L'affaire est rapportée de manière très sélective par les médias. Elle est d'importance pour ceux qui s'intéressent à l'exercice de la liberté d'expression : depuis l'annonce de la conférence de Marguerite Stern (auteur, avec Dora Moutot, du livre Transmania, chez Magnus, sur « les dérives de l'idéologie transgenre »), ce jeudi 19 septembre, les locaux de l'ISSEP, l'Iistitut d'enseignement supérieur fondé par Marion Maréchal et le nouvellement député Thibaut Monnier, sont la cible d'attaques sévères par des activistes d'extrême gauche. Jusqu'à ce départ d'incendie provoqué par un individu, dans la nuit de mercredi à jeudi, qui a endommagé l'immeuble en son entier et privé ses habitants d'eau et d'électricité. Ce vendredi matin, la mairie du IIe arrondissement de Lyon a dû mettre un gymnase à disposition des familles pour leur permettre d'accéder à des toilettes et à des douches. Contactée, ce jour, la préfecture du Rhône ne nous a pas encore répondu mais une source sécuritaire indique au Figaro : « Si, pour le moment, aucun lien direct n'a été établi avec la venue de Marguerite Stern, le timing de cet incendie est jugé "troublant". »

« Un individu a mis le feu au transformateur »

C'est le couronnement d'une série de violences : « Nous avons eu droit aux premières dégradations la semaine dernière à l'annonce de la venue de Marguerite Stern, témoigne Thibaut Monnier, contacté par BV : graffitis sur la façade de l'ISSEP, sabotage de serrure et dégradations de portes. » Des intimidations qui n'ont pas découragé les organisateurs, jusqu'à cette nuit de mercredi à jeudi, où la pression est montée d'un cran : « La nuit précédant la conférence, trois jeunes femmes identifiées par la caméra de surveillance en train de faire de nouveaux graffitis et des dégradations ont été interpellées par la police, intervenue très rapidement », poursuit Thibaut Monnier. Les attaques ne s'arrêtent pas là, puisqu'un peu plus tard, « vers 3h30 du matin, les caméras ont révélé qu'un individu a mis le feu aux transformateurs de l'immeuble, provoquant une détonation assez importante. L'immeuble a failli prendre feu. » L'incendie a nécessité l'intervention de 25 pompiers et provoqué des coupures d'eau et d'électricité, « des canalisations ayant été détériorées », précise Monnier.

Jointe au téléphone, Marguerite Stern a, malgré tout, pu tenir sa conférence, dans des conditions particulières : « Grâce à l'installation d'un groupe électrogène (jusqu'à 20 h) et à la sécurisation du quartier par 200 policiers mobilisés, précise-t-elle. Les rues étaient bloquées par des cars de CRS. » Thibaut Monnier rend hommage aux fonctionnaires : « Les services de l'État ont été formidables, ils nous ont garanti la sérénité de l'événement. »

L'omerta des médias

Au pays de la liberté d'expression, cette expérience reste particulièrement traumatisante pour l'auteur, Marguerite Stern. Une jeune femme qui, depuis qu'elle s'intéresse aux dérives du genre, ne cesse d'être harcelée et menacée, ce qui ne semble pas beaucoup émouvoir une certaine presse tant régionale que nationale. Lyon Capitale titre ainsi : « 300 personnes mobilisées contre la venue de Marguerite Stern à l’ISSEP », mais rassure ses lecteurs : « La conférence a pu se dérouler dans le calme. » De son côté, LyonMag se concentre sur « l'interdiction par la préfecture des rassemblements [des opposants à Marguerite Stern, NDLR] prévus dans le quartier Confluence », notant, juste au passage, la présence de quelques graffitis et « propos hostiles lancés sur les réseaux sociaux par le collectif "Lyon Antifa" ». Seul Le Monde, pour qui l'essentiel de l'information réside dans les « tensions autour de la venue de la militante Marguerite Stern », évoque l'incendie pudiquement et de manière détachée, sans plus de détails.

Une omerta médiatique qui agace Thibaut Monnier : « Imaginez si un droitard avait mis le feu à un transformateur lors d'une conférence de gauche ; on aurait eu droit à tous les JT de toutes les chaînes ! » Sans compter, ajoute-t-il, « que le coupable a mis le feu à une école ! Pas à un local syndical ou politique mais à un établissement d'enseignement enregistré au rectorat ! C'est à une école que s'attaquent les gauchistes ! »

Qui a fait ça ?

Les dégradations sont signées et laissent peu de doute quant à l'identité des fauteurs de troubles : « Pas de quartier pour les fascistes », « ACAB » ou encore « Transphobes hors de nos vies », peut-on lire sur la façade de l'ISSEP. Les jours précédents, deux appels à manifester étaient relayés sur les réseaux sociaux émanant de partis politiques tels que LFI, le NPA, EELV et des associations parfaitement identifiées comme le Planning familial, SOS Homophobie ou le mouvement La Jeune Garde, nationalement connue depuis l'élection à la députation de son porte-parole fiché S Raphaël Arnault. « S'ils ne sont pas directement responsables des dégradations, ils ont néanmoins, en partageant ces appels à manifestation, participé à la mobilisation contre ma conférence », dénonce Marguerite Stern.

Parler des dérives de l'idéologie trans est loin d'être une sinécure : « Les personnes trans se pensent tout en haut de la pyramide des opprimés, explique Marguerite Stern. C'est la course à la victimisation : plus les individus se sentent opprimés, plus ils légitiment la réponse par la violence », nous explique cet auteur qui en fait particulièrement les frais. « Le fait que je vienne de la gauche que je connais par cœur [Marguerite Stern est une ancienne Femen] et que j'en dénonce les dérives leur est insupportable. Pour eux, je suis une traître. »

 

Ses paroles et son ton de voix ne trahissent aucune trace de découragement, bien plutôt une détermination renforcée par son passage à l'ISSEP : « C'est l'Afghanistan, ce n'est pas la France, je ne céderai pas aux menaces, prévient-elle. D'ailleurs, avec Dora Moutot, nous poursuivons notre projet. » Les deux jeunes femmes ont récemment ouvert une chaîne YouTube consacrée au sujet « transgenres ». De son côté, la direction de l'école ISSEP a bien évidemment porté plainte. Selon elle, les trois jeunes femmes interpellées pour les tags et dégradations seront jugées en novembre en comparution immédiate. Une enquête est ouverte pour retrouver l'incendiaire identifié par les caméras de surveillance. Thibaut Monnier s'étonne « que des groupes antifas qui vont jusqu'à l'incendie d'un immeuble soient encore actifs et ne soient pas dissous. Il annonce : En tant que député, je vais travailler, justement, la question de la dissolution de tous ces groupes. La violence est, je le pense, à l'extrême gauche. »

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

32 commentaires

  1. La justice en France a des difficultés dans les notions de temps: pour condamner « immediat » veut dire trois mois,mais pour appliquer les peines 10 ans c’est…5 ans..

  2. La gauche par contre prône l’éducation aux plaisirs du lit ,la liberte de » genre, »,et la « normalite » des trans dès la maternelle….cherchez l’erreur…

  3. « Selon elle, les trois jeunes femmes interpellées pour les tags et dégradations seront jugées en novembre en comparution immédiate. » Donc si je comprend bien l’immédiateté n’est plus immédiat , ça peut courir sur deux mois , les mots n’ont plus de sens .

  4. Un point (de détail) m’étonne: « seront jugées en novembre en comparution immédiate ». J’ai peur que nous n »ayons pas la même notion de l’immédiateté….Nous sommes quand même le 21 septembre!

  5. qu’est devenu le terme immédiat ? « les jeunes femmes interpellées seront jugées en comparution immédiate en novembre, vous avez dit bizarre ?

  6. C’est tellement plus facile de détruire aux risques de blesser ou de tuer, que de venir débattre dans une confrontation intellectuelle, mais pour cela il faudrait que ces nouveaux barbares aient un cerveau et le mode d’emploi pur l’utiliser

  7. Les « minorités visibles », pauvres « victimes », paraissent sacrément actives malgré leur statut prétendu…

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