Lyon revient sur la transformation de « Louis XIV » en « Louis 14 » : victoire du camp du mal

louis xiv
La restauration de la statue équestre de Louis XIV, sur la place Bellecour, à Lyon, avait commencé cette semaine. Tout allait bien. Pourtant, Dieu sait que la figure du Roi-Soleil n'était pas tout à fait en phase avec les idées de la mairie écologiste. Pensez donc ! Patriarcal en diable, résolument hétéronormé, peu au fait des règles du consentement, terriblement ethnocentré (et probablement raciste), moyennement vegan, pas tellement anti-chasse, relativement peu soucieux de son empreinte carbone (quoique, à l'époque, cela n'eût guère de répercussions), belliciste qui aima trop la guerre comme il en convint lui-même, Louis-Dieudonné Capet (dont même le deuxième prénom est devenu suspect) avait ce qu'on appelle un gros dossier.

Mais que voulez-vous, les ploucs se sont habitués, ils aiment leur histoire rance et nauséabonde, et puis peut-être n'y avait-il pas de statue de Rosa Parks toute prête pour remplacer l'oppresseur. Allez savoir.

Toujours est-il que la restauration commençait bien. La mairie fit alors l'erreur de communiquer sur Twitter dans les termes suivants : « Place Bellecour : la restauration de la statue de Louis 14 démarre. » Louis 14 et non pas Louis Croix Vé Bâton, comme le rappelait malicieusement Georges Michel ici même, au sujet des musées. Plus simple, sans doute.

Levée de boucliers chez les internautes, qui s'insurgèrent contre ce nivellement par le bas. Une heure plus tard, la mairie retira cette idée généreuse, avec un smiley riant aux larmes : « Devant l'émoi provoqué par le chiffre 14, nous avons réintégré les chiffres romains. Bonne lecture ! » Sous-texte du message : « Bon, ça ne passe pas aujourd'hui, les gens sont encore trop cons, ça passera demain et puis voilà ! » Le Louvre et le British Museum le font déjà depuis des années, mais comme plus personne ne visite les musées, eh ben, ça aide les Japonais, c'est tout.

Saluons la rédaction du Corriere della Sera du 17 mars qui commentait sobrement, sans parler de cette restauration en particulier, mais de l'abandon des chiffres romains en général : « Cette histoire des chiffres romains représente une synthèse parfaite de la catastrophe culturelle en cours : d'abord on n'enseigne pas les choses, puis on les élimine pour que ceux qui les ignorent ne se sentent pas mal à l'aise, rappelant que les obstacles servent à apprendre à sauter. »

Décidément, la mairie de Lyon semble engagée dans un concours avec celle de Bordeaux et probablement quelques autres. Entre la charte des droits de l'arbre et la statue de Louis 14, on a l'impression de vivre dans MCMLXXXIV...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/03/2021 à 11:17.
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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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