Lyon : une association catholique taguée, dans l’indifférence de la mairie

La capitale des Gaules fait parler d’elle… rarement en bien. Trafic de drogue généralisé, agressions à répétition, violences contre la police... La vie n'a plus la sérénité d'antan, dans cette ville dirigée par un maire au clientélisme affiché. Le dernier épisode en date en est une nouvelle preuve, et ce sont les associations familiales catholiques (AFC) qui en ont fait les frais.

Implanté dans diverses villes, le mouvement des AFC « promeut la famille dans la sphère politique et sociale et la soutient concrètement avec de nombreux services ». Dans la pratique, les AFC cherchent à soulager « toutes les familles vivant sur le territoire français » dans tous les domaines, tant pour l'éducation que pour le volet financier ou encore la santé. Cela, « quelles que soient leurs croyances ou leur appartenance politique ». Rien de bien polémique, a priori. Et pourtant, c'est bien cette organisation que des militants d'extrême gauche ont prise pour cible, taguant sa devanture avec des inscriptions telles que « Dégagez les fachos » et « Lyon Antifa ».

Honteux !
Face à ces attaques perpétrées par des militants d’extrême gauche, tel qu’ici sur la devanture d'une association catholique du 2ème arrondissement de Lyon, qu’attendez-vous pour agir @Gregorydoucet ? pic.twitter.com/2wK9ubOalN

— Maxime Guay (@maximeguay06) November 18, 2023

Contacté par BV, le premier adjoint au maire du II^e arrondissement de Lyon, Jean-Stéphane Chaillet (LR), ne cache pas sa colère. « Cette situation n'est pas acceptable sur notre territoire, assène-t-il. Régulièrement, à Lyon, des magasins, des écoles ou encore des églises sont tagués, parfois avec des insultes d'une grande violence », déplore l'édile. « Ce n'est pas la première fois que cela arrive aux AFC et les bénévoles ont peur, explique-t-il. Il leur arrive souvent, par exemple, de retrouver des excréments de chiens étalés sur les murs. C'est insupportable. D'autant que les AFC ne sont pas politisés, ils consacrent seulement leur temps à aider les plus démunis. »

Des actes de christianophobie

Il ne fait pas bon, aujourd'hui, être catholique à Lyon. En 2022, dans ce même arrondissement lyonnais, c'est une librairie religieuse qui écopait d'un flot d'insultes taguées sur ses murs. La Boutique de l'Emmanuel avait en effet vu ses murs recouverts d'inscriptions telles que « Ni dieux ni maîtres », « LGBTQI+ Forever » ou encore « God is dead, we killed him ». Là encore, le méfait était signé du « A » des anarchistes. Deux ans plus tôt, une autre librairie du II^e arrondissement, la Librairie chrétienne CLC, était victime d'inscriptions antichrétiennes. « Ça arrive tous les mois environ, mais pas à ce point [...] C'est la première fois qu'il y en a autant », indiquait, lassé, le personnel de la librairie.

Face à cet acharnement, la réaction du maire de Lyon se fait attendre. Grégory Doucet n'avait pourtant pas mâché ses mots lorsque, le 11 novembre dernier, des militants d'ultra-droite avaient perturbé une conférence sur la Palestine à la Maison des Passages. Une réaction ferme, le jour même... La réaction logique d'un élu qui désire maintenir l'ordre dans sa ville, en somme. Mais comment expliquer, alors, le silence qui l'anime lorsque l'ultra-gauche se rend coupable de dégradations ? Pour Jean-Stéphane Chaillet, « la mairie centrale ne fait rien pour lutter contre ces groupuscules. Il n'y a pas de volonté de la part de l'exécutif lyonnais de régler ce problème et l'on assiste, par leur faute, à un important déclassement de la ville de Lyon. De notre côté, nous déplorons ces comportements et nous les condamnons. Il faut absolument que la préfecture se penche sur ces groupes d'extrémistes et réfléchisse à leur dissolution. Il faut poursuivre leurs responsables. »

La Maison des passages a été une nouvelle fois la cible d’un groupe d’extrême droite. Ces attaques organisées par des groupuscules ultraviolents sont inacceptables. Je veux dire mon soutien aux victimes. Nous saisissons la justice avec @Mohamed__Chihi.

— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) November 11, 2023

Ce n'est pas la première fois, hélas, que Grégory Doucet se rend coupable d'un deux poids deux mesures tout à fait officiel. Le mois dernier, le maire inaugurait une mosquée dans le VII^e arrondissement de Lyon alors qu'il refuse depuis trois ans de se rendre au Vœu des Échevins, une antique tradition lyonnaise, sous prétexte de laïcité. Les Lyonnais ont du mal à suivre, et ils ne sont pas les seuls. Mais qui, aujourd'hui, s'étonnera encore de ces différences de traitement devenues monnaie courante chez ces grands zélateurs de l'égalité ?

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