M. Macron n’ira pas à Varennes

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On a commémoré, ces jours-ci, la fuite de Louis XVI à Varennes, présentée comme piteuse parce qu’elle a échoué. Si le pilote de l’hélicoptère de De Gaulle avait été un traître, puis avait livré le chef de l’État à la merci de quelques enragés de Mai 68, l’Histoire aurait prononcé un jugement aussi humiliant. D’ailleurs, les conditions de la fuite à Varennes étaient incomparablement plus difficiles.

Mais laissons cela à ceux qui commémorent. En 2009, dans une vente privée aux États-Unis, on découvrit les seize pages d’une Déclaration à tous les Français que Louis XVI avait laissée aux Tuileries, comptant qu’elle serait lue à l’Assemblée et publiée dans la presse. La Fayette et les autres la censurèrent et le document disparut jusqu’à sa réapparition à ces enchères de 2009.

On y lisait ceci : « D’après l’impossibilité où le Roi se trouve à présent d’opérer le bien et d’empêcher le mal qui se commet, est-il étonnant que le Roi ait cherché à recouvrer sa liberté et à se mettre en sûreté avec sa famille ? » Et le souverain, qui ne l’était plus que de nom, promettait « de se revoir au milieu de vous lorsqu’une Constitution qu’il aura acceptée librement fera que notre sainte religion sera respectée, que le gouvernement sera établi sur un pied stable et utile par son action, que les biens et l’état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus enfreintes impunément et qu’enfin la liberté sera posée sur des bases fermes et inébranlables. »

Mais avant d’en arriver à cet heureux dénouement historique, il fallait retrouver un équilibre, malgré « une forme de gouvernement, écrivait-il, vicieuse en elle-même ». Or, poursuivait-il, « l’Assemblée, par le moyen de ses Comités, excède à tout moment les bornes qu’elle s'est prescrites ; elle s’occupe d’affaires qui tiennent uniquement à l’administration intérieure du royaume et à celle de la Justice, et cumule ainsi tous les pouvoirs. Elle exerce même par son Comité des Recherches un véritable despotisme plus barbare et plus insupportable qu’aucun de ceux dont l’Histoire ait jamais fait mention. » Une analyse qui résonne bizarrement en ces jours-ci de Chambre introuvée, et par ailleurs dans un contexte où réapparait, mais à la sauce républicaine, une tripartition sociologique et politique de la France : le clergé (Mélenchon, l’âme de la République), la noblesse (Macron, les privilégiés) et le tiers état (Le Pen, le peuple). Il est peu probable que M. Macron doive affronter à son tour une Assemblée aussi gênante - sinon aussi redoutable - que celle de 1791, car en dépit de notre situation inédite, il peut encore trouver une réserve suffisante de macronistes inavoués…

Vos commentaires

15 commentaires

  1. Chaque évocation de la déchéance du Roi, de la fuite de Varenne, de la captivité du couple royal, des traitements dégradants et infâmes subis par la Reine, de l’exécution cruelle et sanguinaire de Louis XVI (21 janvier 1793) et de Marie-Antoinette (16 octobre) réveille une douleur profonde, sourde et muette chez beaucoup de Français. L’oubli n’est pas aisé, le pardon encore moins. Le jour viendra où ces scélérats devront répondre de leur acte. Le 21 janvier 1793 n’est ni oublié, ni pardonné.

  2. Il fuira à Bruxelles pour devenir Pdt de l’Europe à Vie ! Son Rêve…
    Varennes est presque sur le chemin !

    • Et avec Ursula von der Leyen ils pourront danser la carmagnole!!! Devant le stock de vaccins qu’ils réussiront à faire injecter à tous ces « fainéants » « illettrés » et j’en passe…

  3. Traduction de  » macronistes inavoués…  » : les gens sans honneur qui ne travaillent que pour leur petite personne et leur précieuse cassette, prêts à trahir père et mère pour une bonne soupe.

  4. Que se soit à Varennes ou ailleurs, personne ne veut recevoir un soi-disant président, élu avec les votes d’une infime partie de « son » peuple.
    Il profite d’un système qui lui offre un groupe réduit mais encore trop puissant, quoique ?
    Personne ne veut le voir arriver avec son manque de discrétion, d’élégance, pour ne pas dire sa vulgarité.
    Un 2nd mandat de 6 semaines avant qu’il n’ait à gérer son chaos, la présidence européenne finit jeudi 30 juin, puis le nombril du monde s’éteindra !

  5. Ah comme j’aimerais que la « suite » de la fuite à Varennes soit appliquée à cet individu peu recommandable qui nous tient lieu de président dès 2027.

  6. Quel dommage ! Varennes oui et la suite des événements aussi me conviendrait parfaitement ,,,en ce jour ensoleillé il est bien bon de rêver .

  7. Dans la mesure où ce -petit- président n’a ni la culture, ni la hauteur d’âme de Louis le seizième, dommage que la veuve ne soit pas installée place de la Liberté.
    Hélas ce sont toujours les meilleurs que l’on fait disparaître, tels Louis XVI et les nuls narcissiques, tels que celui qui a envie de nous em****er, que l’on garde.
    Ainsi va la france.

  8. Je crains que Macron ne trouve des appuis pour son Union Nationale, avec le LR evidemment, mais egalement avec EELV.
    Ils n’en sont pas à une trahison près, à accepter le gaz de schiste américain pour cause d’Ukraine, alors qu’ils ont, à raison, refusé le gaz de schiste francais, à promouvoir leurs éoliennes pourries au profit de lobbies qui s’en mettent plein les poches. Aucune conviction, aucune éthique, juste prêts pour un Ensemble élargi …

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