Macron bien seul pour faire la guerre

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Après la déclaration fracassante d'Emmanuel Macron sur l'éventualité de l'envoi de troupes au sol en Ukraine, lors de sa conférence internationale en soutien à l’Ukraine à Paris, un tour d'horizon rapide des réactions s'impose.

Bernard Kouchner, ex-ministre des Affaires étrangères sous Nicolas Sarkozy, fidèle à lui-même, s’est dit favorable à l’envoi de troupes au sol à la frontière Ukraine-Russie : « Ce n’est pas facile à dire que de déclencher la guerre pour son propre pays. » Un avis d'ailleurs partagé par Robert Ménard, maire de Béziers, qui s'exprimait au micro de RMC. Si l'on excepte la Macronie, qui serre les rangs autour de son chef, on ne peut pas dire qu'Emmanuel Macron ait suscité une vaste mobilisation.

À gauche comme à droite, la proposition du Président inquiète

À gauche, Jean-Luc Mélenchon s’est dit « consterné de l’annonce d’Emmanuel Macron » lors de la matinale de TF1.

Le patron des communistes, Fabien Roussel, dénonce « les déclarations irresponsables et dangereuses » du Président. François Ruffin déplore qu’une annonce d’une telle ampleur n’ait pas été « discutée avec l’Assemblée ». Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, estime que la guerre contre la Russie serait une « folie »...

Folie ? À droite, Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, évoque « une folie aux conséquences incalculables ». Éric Ciotti, président du groupe LR à l’Assemblée, partage sur X cet avis : « Cette déclaration lourde de terribles conséquences d’Emmanuel Macron s’est faite sans le moindre débat parlementaire. » Pour Marine Le Pen, la question ne se pose même pas : « Emmanuel Macron parle de la guerre avec une très grande légèreté. Je rappelle que la guerre est la pire chose qui puisse arriver à un pays. » Dans l'Hémicycle, elle a adressé au Premier ministre ses craintes quant au risque d'escalade de la violence que peuvent provoquer de tels propos : « En affirmant que l’envoi de troupes au sol n’était pas exclu, Emmanuel Macron a franchi une étape supplémentaire dans la cobelligérance. »

Dans la même veine, Marion Maréchal, tête de liste Reconquête pour les élections européennes, déclare que « la guerre n’est pas un jeu et la gravité de la situation internationale commande la sagesse, non pas la légèreté ».

À l’étranger, on tourne le dos aux velléités dangereuses de la France

Au delà des frontières françaises, cette déclaration ne séduit pas non plus. Un à un, les pays européens se sont désolidarisés. D'abord, le poids lourd allemand. Le partenaire du fameux couple franco-allemand, le chancelier Olaf Scholz, n'a pas traîné à affirmer qu’« aucune troupe au sol, aucun soldat » ne serait envoyé en Ukraine, ajoutant : « Ce qui a été décidé entre nous dès le début continue à être valide pour l’avenir. » Le Premier ministre grec Mitsotákis a déclaré : « Pour la Grèce, il n’est pas question d’envoyer des troupes en Ukraine. » De même, la Pologne, la République tchèque, l’Italie, la Croatie, la Suède, l’Espagne et le Royaume-Uni. Même retenue du côté de l'OTAN. Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, affirme qu’il n’y a « aucun projet de troupes de l’OTAN au sol en Ukraine ». Le plus petit État du continent, mais pas le moindre par le prestige, a lui aussi alerté face au risque que porte cette déclaration. En effet, le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a dénoncé l’hypothèse d’envoi de troupes occidentales en Ukraine, craignant une « escalade que nous avons toujours essayé d’éviter depuis le début ».

Si le but de cette déclaration était d’intimider le Kremlin, il semblerait qu’il n’ait pas été atteint. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a, de son côté, évoqué le risque d’un conflit direct entre l’OTAN et la Russie : « Cela n’est pas dans l’intérêt de ces pays [européens] et ils doivent en être conscients. Dans ce cas, il faudrait parler non pas de la probabilité mais de l’inévitabilité [d'un conflit généralisé]. » Cette mise en garde va jusqu’à l’éventualité d’une Troisième Guerre mondiale.

Débordé par la colère des agriculteurs au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron s’est-il mis en tête de provoquer une puissance nucléaire pour faire diversion ? Seul contre tous...

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

86 commentaires

  1. Macron se souvient-il de la campagne de Russie en 1812 et de l’opération Barbarossa en 1941 et de leurs conséquences ?

    • Parce le taux d’abrutis en France dépasse largement le nombre de personnes sensées. Et avec les migrants qui réduisent ce niveau, j’imagine la France de 2030

  2. Les macronistes nous expliquent que Macron n’a jamais parlé d’envoyer des troupes en Ukraine , comme il n’a jamais
    invité les soulèvements de la terre.

  3. Le petit matamore et néanmoins premier ministre, Gabriel Attal a traité le RN de haute trahison, pas moins, après l’intervention de Marine Le Pen. J’aurais bien aimé entendre les « réserves » d’un Ciotti, d’un Marleix ou d’un autre opposant LR sur cette folie sortie du chapeau de prestidigitateur improvisé de l’Élysée. Les déclarations fracassantes sur les médias, ils connaissent, par contre sur les bancs de l’AS, ils jouent les bons petits élèves bien sages. Infect.

  4. Décidément, fou (et/ou) drogué ? Je me mets à avoir de sérieux doutes. Pour dire de telles ânneries il faut vraiment ne plus être en capacité. Serait-il comme Palmade et quelques autres ?

    • Vous commencez seulement à avoir des doutes ? Je ne m’étonne plus de constater la dégradation. de la France. Déjà pour sa première élection, lorsqu’on a vu son hystérie lors d’un discours de je ne sais plus où, j’avais détecté un malade dangereux.

  5. Se mettre en guerre contre un pays qui possède un arsenal nucléaire gigantesque ? En supposant même que seulement 10% des missiles Russes envoyés touchent leur cible cela suffirait à rayer de la carte les principales capitales Européennes. J’espère que, dans ce cas, le premier tombera sur l’Elysee sur la tête du président qui enverrait si légèrement ses jeunes concitoyens à l’abattoir. Que croit-il ? Que le peuple déjà si peu enclin aujourd’hui à « mourir pour Paris », se précipitent pour « mourir pour Kiev » ? Lesxspecialistes militaire nous disent que l’envergure actuelle de l’armée française pourrair tenir 40 kms de front (à condition d’être approvisionnés en munitions que la France ne fabrique plus)

  6. Quand on est fou c’est pour la vie …et vouloir la guerre en est le signe …destitution au plus vite pour la sécurité de tous .

  7. Macron a tellement peur d’une victoire du RN qu’il préfère sacrifier son peuple par une frappe massive de bombes atomiques russes sur notre pays. Ce président est devenu fou.

  8. Pourquoi les dictateurs (en herbe ou avérés), Mussolini, Hitler, Kim Jong-Un, Macron… sont-ils fascinés par la guerre, la destruction, y compris celle de leur peuple ?

    • Est-ce qu’il n’est pas temps d’aller chercher ce « président » et de l’amener en milieu médical pour examens psychiques, psychologiques et une évaluation des capacités intellectuelles ? Il y a comme on dit, péril en la demeure…

  9. Messieurs les « étoilés », pas de commentaires ? rien à dire sur le sujet ? …Qui ne dit rien consent !?

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