Macron dans les pas de Benalla
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« Radio Benalla » n’est jamais à court de révélations. Depuis son QG, l’animateur ex-garde du corps égrène les potins. « Il y a eu des SMS échangés avec le Président. Oui, oui. Comme je vous le dis. J’ai eu beau être évincé de l’Élysée, Môssieur, le Président a continué à me consulter. Le pauvre ne s’est jamais remis de mon départ. Que voulez-vous. Mais je n’ai pas échangé qu’avec lui. Ah non, pas que lui. Suivez mon regard… »
« Non, c’est pas vrai ! » s’est exclamé le journaliste du Parisien, qui recueillait les confidences de Benalla. « Ne me dites pas que vous avez échangé des SMS avec l’épouse de qui nous savons ? »
« C’est possible. Allez savoir. C’est possible. »
L’entourage de "la première dame que l’on ne voit plus" a immédiatement démenti ces allégations : "M. Benalla se venge de son licenciement pour faute grave en entretenant tout un faisceau de contre-vérités et d’approximations." Dans le cadre de sa rubrique « Couture et culture », Radio Benalla a pu, par le passé, fournir quelques conseils à Brigitte Macron sur le choix d’un tailleur, un agencement de couleurs. Rien de plus. On ne passe pas impunément d’une présence déterminante à rien du tout. Après le départ de son pitbull préféré, le couple Macron est entré dans une phase de désaccoutumance progressive. Quelques coups de fil, puis des SMS et, enfin, le silence total. La solitude. La nostalgie. Les soirées passées à évoquer le bon temps où le meilleur ami de la famille folâtrait place de la Contrescarpe. « Tu te souviens, Brigitte, comme il était joueur ? »
Qu’aurait fait Benalla face aux gilets jaunes ? Était-ce bien la peine de lui demander ? La réponse était dans la question. Flash-baballe, grenades qui piquent les yeux, jets d’eau ludiques, « after » dans les commissariats. La routine.
Le comportement des forces de l’ordre est un hommage permanent au regretté chargé de mission. Un message subliminal envoyé à celui qui a tant marqué le macronisme radical. L’arrestation d’Éric Drouet ? Encore une allusion. Un clin d’œil envoyé à celui avec qui il n’est plus possible de communiquer. Une manière de dire : « Tu vois, on ne t’oublie pas. »
Ah, qu’il est bon de s’enfoncer chaque jour davantage dans l’impopularité. Quelle idée de dingue trouver pour finir expulsé manu militari de l’Élysée par une foule de gilets jaunes en furie ? En l’absence du conseiller providentiel, Emmanuel Macron improvise. Toujours à l’affût d’une mesure contraire à ses intérêts. Comment atteindre les tréfonds des sondages ? est son livre de chevet. Il potasse. « Si la brutalité de Benalla est à l’origine de son éviction, il n’y a aucune raison pour que je ne connaisse pas le même sort », se dit l’ex-winner devenu suicidaire. C’est à ce raisonnement d’une logique implacable que l’on reconnaît les grands petits de ce monde. Une inversion de logique au résultat identique de l’inversion du patronyme de Benalla : À la benne. Indéniablement, c’était écrit...
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