Quand Macron daube Le Pen pour la deuxième fois
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Il semble qu’Emmanuel Macron aime se jouer de madame Le Pen. Peu avant le débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle, le candidat Macron avait prévenu : si Marine Le Pen est trop agressive, je quitte le plateau. Elle avait cru trouver une brèche où s’engouffrer, l’avait agressé en même temps qu’elle se perdait. Une attitude qui lui coûta cher et dont les Français parlent encore.
Devenu Président, M. Macron vient encore de piéger la malheureuse. Une histoire surréaliste.
Le 22 novembre, Marine Le Pen tient une conférence de presse durant laquelle elle annonce que sa banque, la Société générale, clôturait tous ses comptes ainsi que ceux des fédérations départementales. Elle lit la lettre aux journalistes. Ça laisse pantois, il n’y a pas la moindre explication. Le FN fait alors le tour des banques pour en trouver une susceptible de l’accueillir. Toutes refusent. La présidente saisit la Banque de France, qui contraint le Crédit du Nord, filiale de la Société générale, à prendre le Front pour client. Seulement les conditions sont assez extraordinaires. Le parti ne dispose pas de chéquiers et ne peut être payé par carte bancaire, ce qui est surtout handicapant pour les adhésions via Internet.
Cette affaire est plus que scandaleuse : elle dépasse l’entendement. En quel honneur une banque renvoie un client qu’elle a depuis des années et qui n’a jamais eu d’incidents de paiement. Comment peut-on laisser l’un des tout premiers partis de France sans banque ?
Marine Le Pen saisit aussi le président de la République. Erreur grossière. L'ami des banquiers accepte de la recevoir et lui promet de se pencher sur la question. Le piège se referme.
On peut être certain que lorsque l’affaire aura fait gros bruit - et elle fera gros bruit -, le Président, tel Zorro, va voler au secours du FN. Un comble ! À force d'écarter ou de décourager les talents, Mme Le Pen n’a plus beaucoup de compagnons valables pour la conseiller. Il est certain que le système a intérêt à la garder longtemps. Très longtemps. Et il aura de beaux jours devant lui.
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