Macron déclare qu’il a trois enfants… de son âge : le mot famille a-t-il encore un sens ?

Capture d’écran (1203)

Boulevard Voltaire s'est fait l'écho de la séance de questions-réponses entre Emmanuel Macron et les journalistes amateurs du Papotin, un rendez-vous médiatique qui confronte une personnalité politique à des adultes atteints de troubles du spectre autistique. C'était la première fois qu'une telle rencontre était médiatisée. On aurait dû s'y attendre : présence d'Emmanuel Macron égale présence de caméras. Le Président n'a pas résisté au plaisir de saisir au bond une question écrite sur le couple atypique qu'il forme avec Brigitte. « Quand on est amoureux, on choisit pas », qu'il a dit, le Président, citation probablement tirée d'un biscuit
chinois. D'autres questions suivent, dans des domaines divers. Le Président sourit, il rigole, il touche, il tutoie : on connaît la chanson.

Parmi les affirmations péremptoires qu'Emmanuel Macron compte sans doute faire passer comme une lettre à la poste, il y a celle dans laquelle il déclare incidemment qu'il a trois enfants et sept petits-enfants. On comprend, bien sûr, qu'il parle des enfants et des petits-enfants de Brigitte, puisque lui-même n'en a pas eu. Pour autant, cette incise n'est pas anodine.

D'abord, il s'agit d'une nouvelle preuve que, dans le macronisme, tout est en toc. Ce n'est plus un village, c'est un pays Potemkine. Des Numéros Verts par centaines pour des faits qui ne trouvent pas de solution ; de l'argent qui n'existe pas pour sauver des commerces qui n'auraient eu nul besoin de l'être si on ne les avait autoritairement fermés ; des tarifs prohibitifs pour payer une électricité que la France produit à bas coût mais rachète à l'Union européenne ; du matériel militaire déclassé, présenté comme décisif, pour équiper un gouvernement ukrainien présenté comme l'archange du salut ; des soignants suspendus pour ne pas avoir accepté un vaccin qui n'aurait de toute façon pas protégé leur malade. On pourrait continuer la liste pendant des heures. Désormais, donc, Macron, quadragénaire patriarche, père de trois enfants qui ne sont pas les siens, grand-père de sept enfants qui ne sont pas les siens. Un raccourci, dira-t-on. Oui, un raccourci, donc un mensonge. Un de plus. Et sur un sujet qui, par excellence, supporte mal l'approximation : la transmission, la famille.

Justement, plus profondément, cette phrase, qui se voulait banale, montre à quel point le modèle familial ne signifie plus rien en France, en 2022. Dans beaucoup d'autres pays d'Europe et d'ailleurs, une famille, c'est le mariage indissoluble d'un homme et d'une femme qui essaient d'avoir des enfants, n'ont pas peur d'en avoir beaucoup et leur donnent à tous le même nom de famille (historiquement, en Occident, celui du père). Aucun de ces prédicats n'est plus valable aujourd'hui.

Pas de mariage, pas d'indissolubilité, donc pas de stabilité et pas de certitudes. Pas d'union strictement hétérosexuelle, donc pas de corrélation entre mariage et fécondité : au contraire, promotion des childfree d'un côté, de l'achat d'enfants à l'étranger de l'autre, avec, surplombant cela, la haine de la famille nombreuse, systématiquement moquée ou décriée au nom du climat (sauf quand elle est d'origine extra-européenne, puisqu'à ce moment-là, « c'est beau »). Pas d'unicité du nom de famille depuis la loi Dupond-Moretti, donc pas de transmission patrilinéaire du nom, au mépris de deux millénaires de cohérence, donc pas de fierté de sa lignée et de son propre nom, donc pas de profondeur historique. Dans ces conditions, oui, évidemment, vous pouvez avoir, à la quarantaine, trois enfants qui ne sont pas les vôtres, ont votre âge et ne portent pas votre nom, sept petits-enfants qui ne sont pas les vôtres non plus. Vous pouvez considérer que vous êtes père dans de telles conditions (Macron n'a cependant pas prononcé ce mot sacré), et cela ne vous dérange pas davantage que vos interlocuteurs, puisque ces mots n'ont plus de sens. « Un père, une mère », ça fait rigoler dans les médias, c'est bon pour la Marche pour la vie, ces vieilles lubies.

Et pourtant. À rebours des affirmations lunaires d'un Président qui, une nouvelle fois, s'attribue tout sans avoir rien fait lui-même, prenons ici un instant pour rendre hommage aux pères et aux mères qui se comprennent, se respectent, se soutiennent et continuent de s'aimer ; aux familles dont les membres continuent de porter tous le même nom et de respecter (voire de vénérer, dans la tradition romaine !) les mêmes ancêtres ; aux enfants qui savent d'où ils viennent, géographiquement, culturellement, historiquement, et, qui, descendants des croisés ou fils de paysans (ou les deux « en même temps » !), en sont légitimement fiers. Prenons un instant, en un mot, pour penser aux vraies familles, celles qui sauveront - peut-être - le monde occidental trop occupé à se faire hara-kiri. Aux familles qui s'aiment - et qui sèment. Et laissons délirer les faux pères qui se prétendent chargés de famille ou jouent aux chargés de nation...

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

65 commentaires

  1. Il n’y a plus rien à attendre de ce coucou politicard qui va coûter un pognon de dingue à la FRANCE et les français …
    DESTITUTION/ voilà ce qui aurait dû lui arriver dès « l’affaire ALSTOM » ! … La suite depuis mai 2017 aurait là aussi lui valoir une neutralisation quasi immédiate tellement ses décisions alimentent le tsunami sociétal qui atomise tout ce qui a fait LA FRANCE ! …
    On ne parle pas là de quelques costumes et d’un poste « particulier » de la femme et des enfants de fillon …
    Ou de la fille « cachée » de mitterand ! …
    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
    Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne?
    Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme
    Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes

  2. On raconte que Macron veut le prix Nobel de la paix , on devrait lui attribuer en France un « Molière » comme jeune comédien exceptionnel.

  3. Son visage dans mon écran m’insupporte à chaque fois. Ce type est un mauvais comédien qui s’écoute parler. Il ne se sauvera pas en multipliant les passages dans des émissions TV. Il pense vraiment être crédible alors qu’il transpire l’hypocrisie et la condescendance par tous les pores de sa peau.

  4. « la haine de la famille nombreuse, systématiquement moquée ou décriée au nom du climat (sauf quand elle est d’origine extra-européenne, puisqu’à ce moment-là, « c’est beau »). » C’est beau et c’est un moteur avec l’immigration non controlée , du grand remplacement.

  5. Le pire c’est qu’il a été élu. C’est sans doute aussi le signe de l’absence d’opposition réelle.

  6. On s’achète une famille comme on s’achète une paire de chaussures , pour parader et essayer de s’ancrer dans une société. A l’époque des «  mères porteuses » , donner la vie n’a plus aucun sens. Pas étonnant que les jeunes deviennent des loups enragés que les fils de rois jouent à télé réalité et que les chef d’Etat se prennent pour des starlettes le monde est sens dessus dessous , on ne croit en rien on ne respecte plus rien et donc on a des iadultes sans boussole et une jeunesse à la dérive.
    Macron est le digne représentant de ce fiasco, chez lui tout est apparence tout est du théåtre et en plus il joue faux … pire encore , lui– même n’y croit plus.

  7. « On a » ? Qui peut bien être ce on sans matricule ? Il aurait pu s’exprimer en français et dire nous avons . Mais nous sommes comme d’hab dans le flou du langage « en même temps ». Le père de ces 3 enfants, qu’en pense-t’il ?

  8. Tout cela est bien dit monsieur Florac, après un demi siècle de mariage, je fais parti de ces couples qui ont plus de 2 enfants, et je ne me considère pas comme un monstre selon la définition écologiste actuelle.

    • Mmmmhhh….. L’aspect  » monstrueux » se cache ailleurs..bref…Et, dites: la principale « responsable » des enfants n’a probablement pas été obligée de travailler et de jongler avec les emplois du temps pour raison de mutations multiples et de coût des logements, non ? ça fait la vie plus douce et pépère…

      • moi : 47 1/2; et pas fière du bilan, si ce n’est concernant les enfants. Le « reste » aurait pû( dû) être autre , et plus serein/ franc du collier…En tout cas, moi, je ne pense pas avoir perdu mon « âme »…

  9. Un texte qui soulage en précisant les actes anti France de ce sinistre individu qui n’est pas père et renie ainsi sans peine le patriotisme, amour du pays du père. Au contraire, lui hait le pays de ses pères. Il a dû avoir une enfance terrible avec des parents qui ne l’aimaient pas? Ou bien l’ont ils trop aimé ?

  10. Le peuple d’en bas continuent et continueront à valoriser la famille ! N’en déplaise au « peuple d’en haut » !

    • Pas d’accord. Voyez le nombre de familles dites recomposées. Beaucoup se décomposent rapidement. Les unions se font et se défont. C’est normal, la bonne éducation, les valeurs qui aident à avancer dans la vie, tout ça est en train de disparaître. Quel dommage.

  11. Trois enfants, sept petits-enfants et plus vieux que son grand-père.
    Il est vraiment phénoménal notre président !

  12. Non mais il n’a pas honte de prononcer des inepties pareilles! Il n’a pas eu beaucoup de mal à les élever «  ses » enfants. Il faut dû faire sa crise d’adolescence en mettre temps qu’eux sous le regard bienveillant de celle qui était leur mère, aurait pu être la sienne , et est devenue son épouse . Pas de jugement de valeur là dedans. Rien qu’une évidence dont il est bon de se souvenir pour tenter de comprendre pourquoi cet homme est si souvent « hors sol »et semble ne pas comprendre grand-chose de la vraie vie .

    • Tout à fait : être fier de ses enfants, c’est les avoir élevés de très très près, de moins 9 mois à +25 ans, durant toutes les étapes de leur construction, avec tout l’accompagnement matériel, nourricier, scolaire, psychologique, éducatif, moral et mental qui va avec..

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