Macron devant la tour Eiffel : ça en jette !

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D’abord, pourquoi sur fond de tour Eiffel ? On n’avait jamais vu ça. Pourquoi pas, me direz-vous. Quelques pistes de réponse. La tour Eiffel, c’est pour changer de l’Élysée. Tout simplement. Histoire de faire plus solennel, depuis que le Palais est devenu un lieu où l’on s’échange des blagounettes à deux balles. Mais la tour Eiffel, c’est aussi le symbole d’une France industrielle et industrieuse, celle du progrès avec un grand P : les usines, le chemin de fer (sur lequel nous conduit tout droit Macron, mais pas en locomotive, à coups de lois liberticides…), le vaccin contre la rage. Bref, la France de la science et des Lumières, comme se plaît à le rabâcher le Président.

Car Macron, lundi soir, après avoir assommé ceux qui, dans ce pays, pensent que les libertés ne sont pas une variable d’ajustement, nous a parlé de plan de relance économique à coups de milliards sortis de je ne sais où. Un peu comme ces généralissimes déconnectés du terrain déplaçant sur la carte, du fond de leur bunker, des corps d’armée qu’ils n’ont plus. Mais, au fond, qui a écouté la suite de cette allocution, une fois que tout avait été dit sur les restrictions de libertés qui viennent de s’abattre sur le pays ?

Dernière raison possible de cette allocution sur fond de tour Eiffel : derrière le monument, le Champ-de-Mars. Là même où eu lieu, le 14 juillet 1790, la fête de la Fédération. Dans la mythologie républicaine, cette fête marque l’unité de la nation, un an après la sanglante prise de la Bastille. Peu importe que c’était autour du roi et qu’on célébra même une messe pour l'occasion ! Unité de la nation ? Quelle blague ! Jamais, sans doute depuis des décennies, notre pays n’a été autant divisé. Du reste, des personnalités politiques comme Dupont-Aignan, Philippot ou Poisson soulignent le fait que Macron se nourrit de cette division, qu’il ne tient que par cette division, qu'il l'attise. Et lundi soir, Macron a poursuivi son œuvre. Désormais, en France, il n’y a plus les Armagnac face aux Bourguignons, les bleus contre les blancs, les dreyfusards et les antidreyfusards, les gaullistes contre les pétainistes, la gauche et la droite, les riches contre les pauvres (quoique…), mais les vaccinés et les non-vaccinés. Les premiers sont des patriotes, des humanistes, des « qui ont le sens du collectif » ; les seconds sont des traîtres (dixit Kouchner), des sans-cœur, des égoïstes. Des parias en puissance. Et on va leur faire payer ça. Chèrement.

D’abord, soyons clair : pas question de rendre la vaccination obligatoire, sauf pour les soignants. Ils avaient dit le contraire ? Pas grave, car il faut bien se souvenir que la mémoire du poisson rouge est proportionnelle à la circonférence du bocal dans lequel il fait ses ronds. Règle que Macron a parfaitement assimilée. Non, on va « inciter ». Pédagogiquement, vivement, fortement. Par où ça fait mal. Par le porte-monnaie, au bout du bout. Pass sanitaire obligatoire pour aller au restaurant ? C’est pas fromage ou dessert, mais vaccin ou test. Et le test ne sera plus payé par la Sécurité sociale à partir de cet automne mais par le testé. Donc, vous m’avez compris… Comme quoi la sélection par l’argent a encore de beaux jours devant elle, dans ce pays.

En tout cas, Macron devant la tour Eiffel, ça en jette ! On n'a plus qu'à s'écraser... Vraiment ?

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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