Macron, devant le Parthénon : dur dur, après Malraux

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Sur l’excellent site de Connaissance hellénique, Paul Challobos trousse pour notre plus grand plaisir un petit poème malicieux à la façon de Voltaire, que nous lui empruntons volontiers pour saluer le discours de notre Président hier soir devant le Parthénon.

 Macron n’a rien d’un imbécile
et son babil n’est pas du vent.
Il disserte sous le Pœcile
Et prononce un discours savant.

Dans la même veine, ces quelques lignes du même auteur, en les imaginant dans la bouche de son hôte de la gauche radicale, Tsípras, qui aurait pu lui trousser ce compliment: 

 Salut à toi, Makron, l’homme à la longue tête
Qui vainquis les Hammons, Mellanchons et Phillons,
Puis sous l’urne écrasas la pâle et blonde Bête,
Viens, et mérite enfin qu’à toi nous nous fiions !
Fais oublier Najath, l’inculte midinette
Rêvant, comme Pol Pot, d’enseignants aux sillons,
Et des humanités priva nos oisillons. 

Le point d’orgue de cette visite officielle en Grèce devait être le discours devant l’Acropole alors que, traditionnellement, les chefs d’État prononcent leur discours à la Vouli, le Parlement grec. Dans ce lieu symbole – dans l'Antiquité, il était le siège de l'assemblée des citoyens -, on allait voir ce qu’on allait voir. Périclès n’avait plus qu’à bien se tenir : un discours consacré à la "refondation démocratique" de l’Europe méritait pour le moins cette mise en scène… D’autant que la comparaison allait être sévère, avec André Malraux, le seul Français à avoir pris la parole au même endroit et dont les fulgurances, en le relisant, nous fascinent d'autant plus, aujourd'hui, que le discours politique semble s'être singulièrement appauvri depuis sa disparition.

Que l’on en juge par cet extrait de Macron :

Je vous demande, vous jeunesse d’Europe, d'avoir cette ambition extrême peut-être un peu folle. Ce que nous espérons est entre nos mains.

Et qu’on le compare avec cette fulgurance de Malraux :

Et puisse le monde ne pas oublier, au-dessous des Panathénées, le grave cortège des morts de jadis et d’hier qui monte dans la nuit sa garde solennelle, et élève vers nous son silencieux message, uni, pour la première fois, à la plus vieille incantation de l’Orient : “Et si cette nuit est une nuit du destin – Bénédiction sur elle, jusqu’à l’apparition de l’aurore”.

José Meidinger
José Meidinger
Journaliste - Ancien grand reporter à France 3 Alsace, il passe son temps entre l’Alsace et la Grèce.

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