Macron en campagne d’Ukraine ou électorale ?
Si l’on devait retenir un seul passage de l’allocution d’Emmanuel aux Français, ce mercredi 2 mars, c’est celui-ci : « Je sais pouvoir compter sur vous, votre attachement à la liberté, à l’égalité, à la fraternité à la place de la France dans le monde. Je ne cesserai jamais de les défendre et de les porter haut en votre nom. » C’est ainsi qu’il a conclu son adresse avant le traditionnel « Vive la République, vive la France ! » C’est clair : Emmanuel Macron est candidat à sa propre succession. Qui en doutait encore ?
Cette allocution d’Emmanuel Macron, pour une fois assez courte (moins d’un quart d’heure), avait pour but de faire un point de situation depuis l’invasion russe ainsi que présenter les conséquences pour la France et les Français. Rien de bien nouveau pour qui suit un minimum l’actualité sur les chaînes d’information en continu. Bien sûr, le Président a condamné le viol évident du droit international par Poutine. Bien sûr, il a réitéré le soutien fraternel de la France aux côtés du peuple ukrainien. Un soutien qui ne devrait pas aller au-delà de l’aide humanitaire et de la mise en application de sanctions économiques et financières. Des sanctions « proportionnées », a précisé Emmanuel Macron, rectifiant, en quelque sorte, la sottise de la veille de son ministre de l’Économie. Bien sûr, le chef de l’État a, d’emblée, affirmé que tout avait été fait pour éviter cette guerre, dégageant la France, l’Europe, l’OTAN de toute responsabilité. Tout ? Notamment pour que soient respectés, ces dernières années, les accords de Minsk ? La question mérite d'être creusée.
Et puis Emmanuel Macron a eu cette phrase emphatique : « Cette guerre est le fruit d’un esprit de revanche, nourri d’une lecture révisionniste de l’Histoire de l’Europe qui voudrait la renvoyer aux heures les plus sombres des empires, des invasions, des exterminations. » S’il y a esprit de revanche, c’est qu’il y a rancœur. Nourrie, peut-être, du sentiment d’humiliation de la part de la Russie après la chute de l’Empire soviétique et de l'avancée inéluctable de l'OTAN vers l'Est ? Cela n'excuse pas mais peut expliquer.
Mais l’on retiendra surtout de ce discours qu’il s’est agi de parler aussi (surtout ?) d’Emmanuel Macron. À l’évidence, l’occasion est trop belle pour ne pas en profiter et tenter de se ciseler un statut de grand de ce monde. Le maintien du dialogue avec Poutine, c’est lui : « J’ai choisi de rester en contact avec le président Poutine… » Évoquant l'augmentation des prix - notamment de l'énergie - qui viendra fatalement, le Président protecteur, aujourd'hui et... demain, c'est lui : « Face à ces conséquences économiques et sociales, je n'ai et n'aurai qu'une boussole : vous protéger. » L’homme à la manœuvre, à l’initiative, l'homme de la vision, c’est lui : ainsi, les 10 et 11 mars, il réunira un sommet des chefs d’État et de gouvernement européens où il sera question du « nouveau modèle économique » de l’Union, suite à l’invasion russe. Un nouveau nouveau modèle, en quelque sorte, puisque, après le déclenchement de la guerre contre le Covid, on nous avait déjà dit que rien ne serait plus comme avant… Il s’agira, toujours durant ce sommet, de prendre des décisions sur « une stratégie d’indépendance énergétique européenne » et sur « la défense européenne ». Emmanuel Macron continue à dérouler son projet de souveraineté européenne. La France est trop petite pour lui.
Et ce sommet se tiendra où ? À Versailles. Outre, peut-être, la volonté d’en mettre plein la vue à ses homologues, comment ne pas y voir un petit clin d’œil à l’Histoire ? Volontaire ou pas ? C’est à Versailles que fut signé le traité mettant fin à la Grande Guerre. Mais c’est de ce traité de Versailles que naquit l’esprit de revanche qui entraîna, par la suite, l’Allemagne et l’Europe dans les « heures les plus sombres des empires, des invasions, des exterminations », pour reprendre les propres mots du Président... Mais nul doute, aussi, que ce sommet, pour Emmanuel Macron, vaudra tous les meetings de campagne électorale. Un tapis de bombes médiatique va se déverser sur le pays, à un mois du premier tour de l'élection présidentielle, et le candidat Macron n'aura même pas à intégrer la facture dans ses comptes de campagne. On serait cynique, on dirait que cette guerre est une « divine surprise ».
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)
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99 commentaires
Et toujours dans le cynisme, les français, des veaux comme disait le général, approuvent toujours celui qui tient la baguette, ou qu’il les mène.
Etonnant ; il y a 3 mois, des amis travaillant dans les centrales d’ achat de divers grandes surfaces me disaient que les prix allaient fortement augmentés, surtout à partir de la mi Mars. Quand ce président par intérim m’ annonce des augmentations du fait du conflit en Ukraine, j’ ai comme un malaise d’ un foutage de gueule gigantesque
Comme pour le covid qui n’interesse plsu personne ! Et les français ne s’en rendent même pas compte !
vous pensez vraiment qu’il nous prends pour des c…. c’set juste un sentiment!!!!
Le Covid comme la crise ukrainienne sont destinés à protéger les responsables de la gigantesque crise économico-financière qui s’annonce
J’ai écouté mon président. Je ne m’attendais pas à grand chose, je n’ai pas été déçu.
Le même ton, les mêmes mots, quelque que soit le sujet.
« Je vous protégerai » comme j’ai protégé les non vaccinés en les privant de leurs droits.
Ses adversaires ont prévenus : seuls les sujets essentiels seront abordés pendant la campagne électorale, si campagne il y a…
Je vous protègerai en vous infligeant une crise économique comme vous n’en avez jamais eue. Mais ce sera la faute de Poutine…
Après avoir insulté les français, les accuser de crime contre l’ humanité, signé l’ accord autorisant l’ immigration insensée, ce mec nous défend. Mieux vaut un bon ennemi qu’ un copain comme Macron.
. Je ne cesserai jamais de les défendre et de les porter haut en votre nom. » C’est ainsi qu’il a conclu son adresse avant le traditionnel « Vive la France
Au second manda il dira « Vive l’Europe ! Vive moi ! »
Un nouveau modèle économique. Lenine aussi avait mis un nouveau modèle la NEP vu ce que cela a donné , je m’attends au pire.
En somme il n’a rien dit de nous, il n’a rien dit des autres, il n’a parlé que de son nombril. Quand au « viol » du droit international, n’était-il pas temps de protéger des populations russes agressées par un pays voyou dont les 13 000 morts n’avait fait bougé personne ?
Bien vu. Là et uniquement là est la cause du bazard actuel ! Laisser pourrir une situation connue de tous les Pays Européens et de l’OTAN dans ces deux Provinces d’UKRAINE de l’Est, au mépris des Accords de MINSK 2 de 2015 jamais mis en oeuvre et respectés par le Gouvernement Ukrainien. Bilan : 14 000 morts militaires et civils en 8 ans et désormais la destruction en règle de l’Ukraine entière ! A qui revient la fautes ? A vos réflexions…
Du en même temps sinistre comme d’habitude .
Chez nous, la télé est éteinte pour la propagande, la publicité etc…etc….Que du bonheur !!!!
En résumé : « J’ai très envie d’emmerder Poutine (qui m’a humilié), c’est ça, la stratégie ! »
Il s’agissait d’un discours ridicule (je vous protège), décalé (des sanctions contre des chars) et fondé sur une vision malhonnête (l’agresseur est l’OTAN)
Il n’est pas étonnant que ceux qui analysent correctement la situation, à savoir EZ et JLM, soient les deux seuls candidats sachant lire dans une campagne médiocre
La France au lieu de s’enfermer dans le « projet bruxellois » avec les états croupions d’Europe Centrale aurait mieux fait de tendre la main à la Russie depuis 20 ans
On se demande quel(s) argument(s) les médias et les sondeurs vont trouver pour expliquer que M. Macron se rapproche des 20% fin mars.
3/Quand Poutine parle de « Dénazifier », il parle de la milice AZOV, intégrée à l’armée UKRAINIENNE, parti Nazi revendiqué de 4000 hommes.
Comme le dit votre auteur, si cela n’excuse pas mais peut expliquer !
le nazisme tout comme le Gaullisme sont mort avec leurs pères fondateurs il y a 77ans pour le nazisme 52ans pour le gaullisme mais les gens de mauvaise foi les évoquent toujours comme épouvantail
à l’inverse, l’épisode Holodomor ( chercher sur internet , c’est intéressant et bien sur, poutine n’en parle pas!) que les russes ont fait subir aux ukrainiens au début des années 30 peut aussi expliquer que ces deniers ne veulent pas revoir les popov s’implanter chez eux.
L’épisode Holodomor demande aussi à être relu. Les Occidentaux avaient exigé que Staline rembourse les prêts de l’URSS en blé…
Un discours truffé de mensonges :
1/ Les accords de non expansion de l’OTAN vers les pays de l’EST (1995 environ), non respectés, alors que le pacte de VARSOVIE a été dissous. Question pourquoi avoir gardé l’OTAN et même y ré adhérer( hein SARKO ?).
2/ Les accords de MINSK, non respectés par l’UKRAINE depuis 2014 et qui en plus, bombarde les 2 républiques du DONBASS (14000 morts selon les estimations)
Je boycotte les interventions de Jupiter. Mais évidemment, impossible de regarder une chaine d’info sans en voir des extraits. Ce narcissique fidèle à lui-même reste un mauvais comédien ennuyeux. Un sauveur du monde qui a mis la France dans un état de division, une situation d’endettement, très inquiétants.Un héros qui sort des « moi, des je » lorsque les choses se sont bien passées et sort des « la France » quand les choses, le plus souvent, se sont mal passées. Etre adulte n’est ce pas assumer ?
Bonjour,
À lire la phrase judicieusement relevée comme la plus importante du discours présidentiel, je ne crois pas qu’il soit candidat à sa succession.Il va poursuivre tout naturellement son mandat.
Encore une fois, s’il souligne à juste titre que Poutine est l’agresseur, il le charge, avec toute la malhonnêteté dont l’Occident est coutumier, de toutes les responsabilités du conflit.
Bref, pour qui s’intéresse aux choses du monde, voilà une intervention parfaitement inutile.
tout a fait inutile comme toutes celles entreprises depuis2007 par cet emmerdeur né dans la cuisine de Jupiter comme disait le regretté » COLUCHE »