Macron entraîne le gouvernement dans son impopularité record, sauf un ministre

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Le nouveau sondage Elabe pour Les Échos publié ce vendredi enregistre une nouvelle chute de popularité pour le président de la République. S'il ne perd qu'un point, cette nouvelle baisse, continue depuis la dissolution, ramène sa cote de confiance à son plus bas niveau depuis son élection en 2017 : un record. Cette impopularité est donc massive mais - plus grave - elle se « radicalise », puisque les personnes interrogées déclarant « ne pas du tout lui faire confiance » augmente nettement, pour atteindre 48 %, soit près d'un Français sur deux, quasiment le chiffre atteint lors de la crise des gilets jaunes en 2018, où cette hostilité à son égard avait entraîné les événements que l'on sait.

La rancœur des Français contre Macron

Loin de tourner la page Macron avec une relative sympathie, comme les Français l'avaient fait pour Mitterrand et Chirac lors de leurs fins de règne en cohabitation, les Français semblent éprouver une réelle rancœur à son égard, devant la situation dégradée dans laquelle il laisse le pays. C'est l'analyse de Bernard Sananès, le président d'Elabe : « C'est dû aux répliques de la dissolution, toujours incomprise, mais aussi à d'autres éléments comme la situation économique et financière du pays. Le triple effet de la dissolution, d'un Président qui ne peut plus agir et d'un bilan jugé négativement le fait tomber dans des records d'impopularité et on voit mal ce qui pourrait lui permettre de rebondir. »

La dissolution de... l'électorat macroniste

Cette chute traduit une certaine fin du macronisme, par un délitement de sa base électorale et sociologique. Les milieux attentifs au sérieux financier et économique, censé être le point fort du « Mozart de la finance », sont douchés par les révélations sur les dérapages budgétaires et de la dette, et la perspective de hausses d'impôts. Macron perd 4 points au sein de son électorat, une baisse totale de 17 points en quatre mois ! La fin douloureuse d'une illusion...

Le gouvernement Barnier entraîné dans l'impopularité macronienne

Mais cette impopularité pourrait n'être qu'anecdotique et sans conséquence si, corollairement, le nouveau gouvernement bénéficiait d'un relatif soutien. Or, il n'en est rien et le nouveau Premier ministre Michel Barnier semble entraîné dans la descente aux enfers macronienne : à peine plus populaire que lui, à 27 %, il perd un point, ce mois-ci, quatre au total depuis sa nomination. Sananès parle d'un « socle commun d'impopularité » et constate que « Michel Barnier n'a pas réussi à dissocier son image de celle d'Emmanuel Macron ». Là encore, les Français sont cohérents et ne se sont pas laissés prendre aux trois coups politiques de Macron : la dissolution, le barrage anti-RN et un nouveau gouvernement soutenu par une majorité... macroniste.

Retailleau en hausse !

Nouvelle manifestation des attentes insatisfaites des Français et de leur lucidité : Bruno Retailleau, qui tente d'imprimer une ligne de fermeté en matière migratoire et sécuritaire, est l'une des rares personnalités à connaître une popularité en hausse : +3 points ! Dans un climat politique plombé par les échecs de Macron, c'est un signe. Toute la question est de savoir si, malgré son isolement sur cette ligne de fermeté, il pourra parvenir à des résultats. Il bénéficie pour l'instant d'un certain état de grâce qui en dit long sur les aspirations des Français, exprimées lors des européennes et des législatives. Les Français tournent la page Macron, et plutôt rageusement, et ne voient pas encore s'ouvrir celle qu'ils appellent de leurs vœux. Macron est vu comme l'empêcheur d'y accéder. D'où cette impopularité de fond.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

128 commentaires

  1. J’avais au moment de la nomination du gouvernement Barnier exposé ici l’erreur de celui-ci en laissant E. Macron se mêler des nominations, M. Barnier, qui n’avait rien à perdre dans cette bataille, devait renvoyer le président à ses études en lui faisant comprendre que c’était lui qui décidait et mettre sa démission sur la table en cas de désaccord. À cause de cette situation nous allons encore perdre trois ans.

  2. Sauf que les électeurs ont quand même voté pour l’alliance Macron-NFP au second tour des législatives …
    Sinon c’est logique que ce gouvernement soit entraîné par l’impopularité de Jupiter-Mozart-Macron car c’est lui qui l’a formé. La présence de Retailleau n’est que la caution droitière pour grappiller quelques voix aux traîtres LR puisqu’on sait que le Ministre de l’intérieur ne peut rien faire de concret sans, a minima, une politique pénale à la hauteur et donc un Garde des Sceaux soucieux de la sécurité des français et pas des délinquants, ce que n’est pas Migaud

  3.  » Un peuple qui élit des corrompus , des renégats , des imposteurs , des voleurs et des traitres n’est pas victime ; il est COMPLICE  » ( George Orwell ) ….En observant la tournure des « choses » , il serait étonnant que Macron finisse son mandat !!!!!

  4. 21 % de Français lui feraient confiance, d’après ce sondage. Or le minimum vital des sondages élyséens est de 20 %, score de base attribué d’emblée à tout président (cf Hollande qui pavanait à 25 % avant de renoncer à se présenter au vu des sondages réels bien cachés, à moins de 5 %). Donc l’expérience nous a appris que si les sondages afffirment 21 % de satisfaits, en réalité c’est moins de 1 %.

  5. 48% de mécontents ça nous fait quand même 52% de satisfaits. Pas mal pour un bilan plus que négatif. Quant au gouvernement, rempli de macroniste, il ne faut pas être surpris de son impopularité. Le « coup » Barnier n’a trompé personne.

    • Macron indiscutablement le plus mauvais président de la Veme république. Il n’a plus sa place à la tête de la France. Il n’aime pas les français et ne rêve que d’Europe où lui, science infuse incarnée, serait l’ imperator à vie. La France ne vit pas pour Macron mais pour le peuple. Il doit partir.

    • Ce n’est pas ce que dit ce sondage, dans le raz-de-marée anti Macron, il y a 48% qui ne lui font pas du tout confiance, en plus des x % qui ne lui font pas confiance. Donc non, il n’y a pas 52 % de personnes interrogées qui lui font confiance …
      Il est vrai que l’article aurait pu publier le résultat de ce sondage …

  6. Qu’il soit impopulaire c’est une chose. Qu’il détruise ainsi la France, c’est ignoble. Qu’il ne soit jamais jugé et condamné pour tout le mal qu’il aura fait au pays, qu’il soit entretenu à vie, comme un nabab, sur le dos du contribuable qu’il aura dépouillé dépasse tout entendement. Comment peut-on accepter cela dans une démocratie ? D’ailleurs, comment peut-on accepter les privilèges, comparables à ceux des nababs africains, et ce d’autant plus que ces privilèges ont été accordés suite à une simple lettre d’un président, comble de l’indécence, d’un président de gauche. Que pense donc le conseil constitutionnel de ces pratiques antidémocratiques ?

  7. Je ne crois pas aux sondages, quels qu’ils soient. Les sondeurs savent très bien choisir dans leur panel les sondés qui vont dire ce que l’on attend d’eux en fonction du résultat voulu par le commanditaire….. comme Benoit Lepape (Jean Yanne) dans « Moi, y’en a vouloir des soux »

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