Macron favori ? Et si on prenait les paris !
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Alors que la dernière ligne droite de cette élection complètement folle se jouera dès dimanche, il m’apparaît de plus en plus clairement que le grand favori des élites ne se qualifiera pas pour cette grande finale.
Se hasarder aux pronostics est toujours risqué et le retour de bâton peut être violent, mais au diable les précautions d’usage : je ne suis pas sondeur, je ne suis pas journaliste et encore moins voyant. Tout au plus puis-je me targuer d’avoir vu Trump, le Brexit et Fillon.
Emmanuel Macron est un produit, une créature. Le « système », comme il est convenu de l’appeler, a sauté sur l’occasion, trop belle. Imaginez : trentenaire, financier, malléable, beau gosse, libéral sur le plan fiscal et sociétal, inexpérimenté. Une marionnette façonnable, le nouveau Kennedy, le nouveau Trudeau. Une occasion qui ne se présente qu’une fois par siècle, et encore.
Un candidat qui achèverait l’entreprise funeste des mondialistes cosmopolites de tout bord : abolir les frontières, abolir les cultures, abolir les ultimes barrières entravant la finance. Macron n’a d’avis sur rien et est donc perméable aux forces qui se sont accaparées son personnage. Pierre Bergé, Patrick Drahi, George Soros, Mohamed Saou et tant d’autres. Tous y trouvent leur compte : libéralisation de la marchandisation des objets et des corps, libéralisation de l’islam politique et paupérisation de la société par la précarité. Car notre bellâtre ne le sait que trop bien : un peuple qui a juste assez pour subvenir à ses besoins et qui est lié par ses crédits est un peuple qui ne gueule pas au risque de perdre le peu qu’il possède. Les possédants actuels, quant à eux, se trouvent renforcés.
Emmanuel Macron permet aux jeunes bobos de se donner bonne conscience : mon voisin aura un emploi, voire deux, voire trois, même si ceux-ci ne lui rapportent à peine que de quoi manger. De l’humanisme low cost. Il rassure des gens comme BHL, qui pourront en faire leur chose. Il rassure Bayrou, qui pourra enfin se trouver une utilité politique. Il rassure les journalistes, qui pourront continuer à faire du storytelling sur la formidable ascension de notre play-boy tricolore.
Ce que Macron n’a pas compris, c’est que le peuple de France, dans sa globalité, ressent la nécessité de crever l’abcès. Il ne sait pas encore comment, mais ce valeureux peuple sent que les choses ne peuvent plus rester figées. Or, Macron, c’est la certitude de cinq nouvelles années d’immobilisme, cinq années de paraître, cinq années de nouvelles tensions communautaristes, cinq nouvelles années de paupérisation, cinq nouvelles années d’accommodements déraisonnables.
C’est exactement pour cela qu’au dernier moment, dans l’isoloir, les Français, même s’ils doivent se boucher le nez, choisiront par leur vote de ne pas se faire voler cette élection. Ils choisiront de renvoyer cette créature dans les tréfonds de l’Histoire dont elle n’aurait jamais pu sortir sans la complaisance médiatique devenue vraiment trop visible.
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