Macron et son gouvernement : le pire ou le meilleur à venir ?
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Ce n’est pas un gouvernement, mais un casting. Un peu comme une sorte de réplique sismique de celui de Nicolas Sarkozy, en 2007, mais en autrement mieux ficelé. Quand le gandin improvisait, le gommeux paraît être autrement plus roué à la manœuvre. Il a eu le temps de peser le pour et le contre. Le premier était dans la précipitation ; le second dans la réflexion.
Les prises de guerre, tout d’abord. Pour Nicolas Sarkozy, il n’y eut que Bernard Kouchner et Éric Besson, plus tardivement. Avec Emmanuel Macron, ça tape déjà un peu plus dans le haut de gamme que le menu fretin de tocards en préretraite. Qu’on en juge : François Bayrou, Nicolas Hulot et Bruno Le Maire.
Inutile de gloser sur le fait que ces gens donnés pour être de droite rejoignent un gouvernement de gauche ; cela aurait parfaitement pu être le contraire. Ce gouvernement, plutôt bien foutu, avouons-le – Laura Flessel au ministère des Sports, ça a tout de même de la gueule –, c’est celui dont Alain Juppé aurait rêvé ; sauf que c’est Emmanuel Macron qui l’a mis en place. Une page se tourne. Et c’est d’ailleurs ainsi qu’un autre populisme triomphe, celui porté par Emmanuel Macron, fût-il en creux et de façade, durant toute sa longue marche vers le pouvoir, ayant au passage tondu la laine sur le dos d’une Marine Le Pen.
Nombreux furent à droite, et à la droite de la droite tout en passant par la gauche de la gauche, à fantasmer sur « l’explosion » de ce fameux « Système » ; même votre serviteur, peut-être… À force d’attendre de voir nos vœux devenir réalité, ces derniers se sont finalement vus exaucés. La gauche est à la ramasse et la droite dans le caniveau. Quant au Front national, il ne se porte guère mieux. Les ondes de choc, au même tire que les bombes à fragmentation, ne font pas dans le détail : tout le monde est KO debout devant cet adversaire que personne n’a vu venir et que tout le monde – myself en first, et ce, one more time – a gravement sous-estimé.
Ça peut faire évidemment mal au fion que de l’admettre, mais ce gouvernement « d’union nationale » ressemble au moins à quelque chose ; Marine Le Pen aurait peut-être pu constituer le même ou un truc vaguement approchant. Mieux qu’un simple changement de cycle, c’est une nouvelle époque qui pointe à l’horizon. À l’évidence, les cartes sont rebattues et l’on ne pourra plus faire de la politique demain telle qu’on en faisait hier.
Après, il faudra évidemment faire « avec » et surtout « contre ». À condition, sûrement, d’y mieux réfléchir. Et pas qu’à deux fois, pour une fois.
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