Macron sur France 2 : le G.O. des J.O. est au top

Capture d'écran
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Les images sont belles. En fond de tableau, la tour Eiffel parée des anneaux olympiques. Quelques vues plongeantes sur la Seine qui, vue de loin, semble tout à fait baignable. À trois jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, Emmanuel Macron a donc donné, ce mardi soir, une interview à France 2 et Radio France pour tenter de prendre de la hauteur, depuis le toit du Trocadéro, après les semaines marécageuses et houleuses que notre pays vient de connaître. À cette altitude, il faut bien reconnaître que le Président ne manque pas d’air. Car qui a plongé le pays dans ce marigot, si ce n’est le personnage qui, ce soir, tout sourire, en appelle à l’esprit de la flamme olympique qui ne doit pas s’éteindre, et tout ça ? Ce personnage qui, à la fin de cet entretien, en véritable apothéose, lance que le pays va être uni durant ces JO, ajoutant : « On en a besoin. » Faut oser !

Personne n’a compris cette dissolution qui a précipité la crise, attaque, bille en tête Thomas Sotto, l’homme de Télématin, accompagné de Nathalie Iannetta, ancienne présentatrice sur Canal+, conseillère de François Hollande à l’Élysée et aujourd’hui directrice des sports de Radio France. Mais pas du tout, répond le chef de l’État. J’ai pris mes responsabilités. D’abord, nous avions une Assemblée qui n’était plus le reflet de la société française. Tiens, on ne l’avait jamais entendu celle-là ! Ensuite, on était sous la menace d'une motion de censure à l’automne avec le budget. Donc, en gros, on va dire que cette dissolution était une sorte d’action préventive pour éviter une crise. Du coup, on pourrait en avoir deux pour le prix d’une si l’on tente de comprendre quelque chose à ce que dit l’athlète qui nous parle ce soir. Un athlète qui, visiblement, a hâte que l’on passe vite sur les questions politiques qui l’ennuient afin qu’il puisse briller, ensuite, dans son rôle de G.O. des J.O.

En attendant, que nous ont dit ces législatives ? Macron refait alors le match. On est d’accord, le RN est arrivé en tête au premier tour. Oui, mais ça ne s’est pas concrétisé, la semaine dernière, à l’Assemblée, rétorque le journaliste. Et, là, très fort, trop fort, gonflé comme jamais, le Président affirme que ce n’est pas une bonne chose, qu’il n’y a pas de sous-députés, que ce n’est pas correct de ne pas serrer la main (les oreilles de Pannier-Runacher sifflent) mais, vous comprenez, moi, je suis pour le respect de la séparation des pouvoirs. On se pince. Ensuite, Macron reprend le fil de son analyse du match des législatives. Et, donc, il y a eu le second tour. Des formations politiques se sont entendues pour ne pas donner le pouvoir au Rassemblement national (d'aucuns appelleraient ça des accords contre-nature, mais pas Macron). Puis est venu le troisième tour, c’est-à-dire l’élection pour la présidence du perchoir, la semaine dernière. La clarification que Macron appelait de ses vœux est donc venue : le candidat du NFP, le communiste André Chassaigne, n’a pas été élu. Et le Président fait un petit retour en arrière en rappelant, tout de même, que le RN est arrivé en tête au second tour des législatives (pas le NFP). En clair, la clarification, c'est que Macron ne donnera pas les clés de Matignon au NFP. Un NFP qui, à quelques heures de cet entretien, nous a sorti in extremis du chapeau une illustre inconnue, Lucie Castets, haute fonctionnaire, marquée très à gauche et responsable des finances de la ville de Paris (plus de 8 milliards de dette…). Tiens, au fait, on se rend compte après coup que Macron a complètement zappé l’avant premier tour des législatives, c’est-à-dire les élections européennes, qui ont provoqué cette dissolution. Mais on imagine qu’il imagine que les Français ont déjà oublié ça. Et on imagine qu’il a probablement raison.

En nous expliquant le match à sa manière, on voit où Macron veut en venir. Les partis ont su se désister les uns pour les autres pour faire barrage au RN ? Oui. Eh bien, qu’ils s’entendent pour constituer un gouvernement ! Ce qui, au fond, n’est pas complètement sot et les ramène à leurs propres responsabilités… et turpitudes. Il faut savoir faire des compromis et sortir des évidences, lance-t-il, comme savent le faire nos voisins européens (réflexion personnelle sans doute déplacée : l'Italie, peut-être ? Non, pas l'Italie). Ce n’est pas gagné, le NFP faisant bloc derrière leur nouvelle perle rare - pour l’instant – et les LR, qui ont tout compris de la maxime de Talleyrand, cultivent l’ambiguïté, pensant en récolter les fruits un jour ou l'autre. Ce n'est pas gagné et Macron le sait très bien. Si ce n'est pas du cynisme, niveau olympique...

Et, du coup, c’est pour quand, la désignation d’un Premier ministre ? On n’est pas pressé, les gars, là, il y a JO. « J’ai choisi la stabilité », ose même dire Macron, après avoir semé un chaos politique qu’on n’avait jamais connu en 65 ans de Ve République. La France sera peut-être dans le Top 5 des nations médaillées, comme l’espère Macron, mais elle détient d’ores et déjà le record de France, depuis 65 ans, du gouvernement démissionnaire qui aura tenu le plus longtemps en place. C’est déjà pas mal. Et ça, c’est grâce au champion de l’Élysée…

Vos commentaires

79 commentaires

  1. Je n’arrive pas à savoir si ce type est abruti ou pervers, inconscient, tordu ou débile ! Narcissique on le sait un psychopathe aussi. Merci toutefois de m’éclairer !!

  2. A vomir comme à son habitude. L’idée géniale de macron : une alliance solide de l’extrême de l’extrême gauche jusqu’à la droite propre qui se lave. Construction d’un mur à l’assemblée pour séparer le RN de cette jolie coalition . Désodorisant permanent , seuls les vaccinés anti RN pouvant siéger le long du mur.

  3. Il ne serait pas Président de la France je dirais bien chapeau l’artiste pour cette série de saltos avant arrière

  4. en lisant votre compte rendu je vois que j’ai bien fait d’éteindre ma TV, c’est au dessus de mes forces de voir sa tronche et entendre sa voix de faux comédien !

  5. Quel culot , il ne reconnaître jamais ses fautes. Il appelle à l’unité un pays au bord de la guerre civile qu’il a lui même provoquée. Je n’ai pas de mot assez fort pour qualifier ce personnage sauf un fou.

  6. Personne n’a gagné ces élections. Tout le monde a perdu … surtout les Français. Cette dissolution pourrait bien être celle qui va coûter le plus cher aux Français dans l’histoire de la Vème République. Le quoi qu’il en coûte continue ses ravages.

  7. Synthèse: circulez y a rien à voir. Allez les gueux, de quoi vous plaignez vous? Je vous offre les jeux, allez faire mumuse maintenant et taisez vous. Tout va bien dans le plus beau pays du monde puisqu’il est présidé par Dieu en personne.

  8. En tout cas, une chose est sûre pour moi, hier à 20h CNews nous a évité (une fois n’est pas coutume) le supplice de l’écoute forcée des fumisteries de l’empereur des JO.

  9. Macron a un culot gigantesque !
    Cependant, une très grande majorité des français ne tombent dans le panneau du culot.
    Il aurait pu ajouter : « Joe Biden l’a fait, mais moi je ne le ferai pas, parce que la France n’est pas l’Amérique… (blablabla) ».
    Il faudrait qu’un journaliste ait le (sien de) culot pour lui dire que les JO sont ceux de la France, et pas les siens !
    Mais bon, Macron n’ira pas sur CNews, aussi il fait avec les journalistes disponibles pour poser les bonnes questions, celles qui sont envoyées auparavant par monsieur le président soi-même.
    Quel culot !

  10. Clarification en plein air devant l’œuvre d’Eiffel. Ruse machiavélique, paralogisme « responsable » : une leçon « jupitérienne” d’inculcation et d’européanisation des esprits, via la « démocratatouille » indirecte.
    1) Première « épreuve » : en s’alliant pour être élus, blocs et partis sont tombés dans le PIÈGE de « l’ARC RÉPUBLICAIN ».
    2) Seconde « épreuve » : eux qui sont TOUS « attachés à LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE » (sic,) sous peine de perdre la face devant leurs électeurs, ils ne peuvent que s’entendre pour gober le modèle européiste de « gouvernement de coalition ».
    L’équipe en place pour les « jeux », jusqu’à cet accord, couvrira les affaires courantes. Rien d’autre. Le premier de podium et de cordée a GAGNÉ…

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