Madame Royal, Madame Sans-Gêne… Elle ose tout, c’est même à cela qu’on la reconnaît !
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Dans les médias lassés de ses foucades comme au sein de la classe politique où elle grenouille depuis quarante ans, « Madame Sans-Gêne » est son surnom. Il lui va comme un gant car « Ségolène Royal ose tout, c’est même à cela qu’on la reconnaît », disait fort justement Pascal Praud ce mardi matin sur RTL.
C’est qu’elle a encore des rêves de grandeur, madame Royal. Elle étouffe. Elle s’ennuie. Elle s’étiole. Brasse l’air, fait des moulinets, joue à l’éolienne devant ses affiches de la COP21, rêve à ces jours bénis où elle était dans la lumière. Alors elle s’est installée lundi au premier rang du meeting d’Emmanuel Macron, à la Villette, à ce qu’on dit sans y avoir été invitée.
Il faut la comprendre, Ségolène : après s’être vue présidente avec un falot rondouillard à ses côtés, elle vient de passer trois ans au moins comme vice-présidente. Depuis que Valérie Trierweiler a quitté l’Élysée en cassant la vaisselle, c’est elle qui tient la chandelle – ou plutôt le casque. Alors oui, Ségolène supplie : « Encore un instant, Monsieur le bourreau », et songe à son rêve envolé en lorgnant sur la peroxydée Brigitte Trogneux-Macron, sa presque jumelle – Ségolène est de six mois sa cadette. D’ailleurs, lundi, elle lui avait emprunté sa veste « bleu de France », comme le veut le nouveau dress-code des Macron. (Entre nous, heureusement que la campagne s’achève dimanche parce qu’ils auraient fini « fleur-de-lysés », les Macron !)
« Cette attitude révèle sa psychologie : elle n'entend pas, elle ne voit pas, le temps s'est arrêté en 2007 », dit encore Pascal Praud : « Ségolène Royal est une diva qui chante devant des fauteuils vides. » Elle vocalise et prend des poses avantageuses devant son miroir, piaffe dans son coin, alors forcément, quand elle aperçoit une scène et des projecteurs, elle s’invite !
Cruel, le billettiste poursuit : « Ségolène Royal devine-t-elle qu'elle est un repoussoir pour les électeurs de droite, et un pansement pour ceux de gauche qui ne veulent plus la voir parce qu'ils l'ont trop vue, parce que le PS est à 6 %, parce que c'est la vie, parce qu'Emmanuel Macron, précisément, rejette ce qu'elle incarne : le monde d'hier, la gauche de Mitterrand, de Jospin, de Hollande ? »
On est dans la tragédie classique : vie et mort des ambitieux et de leurs ambitions. Quand on est « passé de l’ombre à la lumière » (Jack Lang dixit en 1981) et qu’il faut y retourner… Une si belle carrière pour en arriver là : « Casse-toi tu pues et marche à l’ombre », le sparadrap du capitaine Haddock…
Ô ingratitude du Macron et de sa jeunesse dorée !
En politique, il faut apprendre la patience et Macron est un jeune homme très pressé. Mais c’est sûr, viendra le jour où tous ceux-là – le monde d'hier, la gauche de Mitterrand, de Jospin, de Hollande, Ségolène et tant d’autres – lui demanderont « qui t’a fait roi ? » À leurs voix se joindront celles des tartuffes LR et compagnie, les faux amis d’aujourd’hui qui vont revenir demain en tendant leur gamelle, exigeant que ce jeune blanc-bec la leur remplisse. Ça viendra même beaucoup plus vite que Macron ne l’imagine.
Tenez, prenons date : puisqu’ils donnent tous leur champion vainqueur dimanche soir, disons alors… lundi matin ? Allez, je lui donne jusqu’à midi…
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