Maïwenn règle leurs comptes à ces « nouvelles féministes » qui n’arrêtent pas de dire des « conneries » !
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Bien sûr, j'irai voir le nouveau film de Maïwenn ADN parce que j'avais beaucoup aimé Polisse et Mon roi de cette réalisatrice talentueuse et atypique. Elle ne fait pas un cinéma comme les autres. Et elle n'est pas une femme comme les autres.
Pourquoi bouderais-je mon plaisir de pouvoir consacrer ce billet à une personnalité authentiquement singulière qui me permet d'échapper à cette pesante obligation de parité : elle est courageuse et il y a des hommes qui ne le sont pas !
Dans un entretien à Paris Match, avec une allégresse tranquille et une brutalité souriante, elle démolit les poncifs prétendument progressistes de ce nouveau féminisme qui rêve de faire sexe à part et nous interdit les grâces, les élégances, les séductions, les jeux, sans doute aussi les vulgarités de l'ancien monde.
Elle s'évade du conformisme pesant qui, avec une rapidité vertigineuse, a gangrené les esprits, brouillé le paysage humain et constitué les natures féminine et masculine tels deux mondes dont l'un se bat contre une absence d'ennemi et l'autre encaisse sans rien comprendre à l'histoire.
J'avoue que lire la charge de Maïwenn fait du bien, comme si de la salubrité, du bon sens et de l'audace venaient remettre un peu d'ordre et d'équité dans un univers que les dérèglements d'un féminisme outrancier et donc bête ont totalement subverti. Rien n'échappe à son regard lucide et à sa causticité : d'Adèle Haenel aux ridicules pudeurs, résistances et indignations de militantes se plaignant d'être regardées, désirées et espérées.
Pour ces dernières, elles devraient s'en réjouir car, comme le dit Maïwenn, cela ne durera pas. « Ce sont des femmes qui n'aiment pas les hommes et qui créent ainsi des dommages graves considérables... » Elle ne s'est jamais senti offensée quand on la « sifflait dans la rue » et, provocation de plus, ajoute : « Plus un homme est viril, plus je me sens féminine. » Il faut arrêter de prétendre que « tous les hommes sont pervers » et, au contraire, dire « à quel point on les aime ».
Ce qui est probablement, selon moi, la méthode la plus pertinente et efficace pour les faire avancer dans la voie d'une progrès raisonnable.
Si elle ne minimise pas la gravité des emprises et des agressions - « les femmes abusées sont souvent fragiles et c'est condamnable » -, elle a l'honnêteté d'avouer que si elle « accepte d'aller dans la chambre d'un réalisateur à 1 heure du matin », elle « pressent que ce n'est pas pour parler d'un film ».
Sur Adèle Haenel, elle contrevient sans barguigner au « politiquement correct » et ne soutient pas l'actrice qui a dû avoir « un gros bobo » dans sa vie.
Comble du péché, elle ne crache pas sur Roman Polanski, se dit heureuse qu'il ait eu la Palme d'or à Cannes - « Ce n'est pas le prix Nobel ! » - et déplore que celles qui ne cessent de l'accabler soient en décalage total avec l'attitude de sa victime d'il y a quarante ans qui ne demande qu'à oublier et « qu'on lui fiche la paix ».
Bref, c'est un festival où, dans un monde artistique dont elle mesure la bien-pensance, elle jette, avec une sorte de candeur désinvolte et sans souci de sa réputation auprès des féministes, ses mots, ses vérités, ses évidences comme autant de petites bombes. Elle éclabousse, fait mal : celles qu'elle pourfend ont intérêt à se mettre à l'abri !
Sa conclusion sans fard résume bien son propos général : « C'est fou ce qu'elles peuvent dire comme conneries, ces derniers temps ! »
On perçoit comme ce nouveau féminisme - il y en a un auquel on n'a pas besoin d'accoler un adjectif : Sylviane Agacinski, Élisabeth Badinter, Natacha Polony, notamment - est dévastateur en croyant représenter un progrès alors qu'il a pris le pire de certains hommes : mettre de la haine et de l'idéologie partout.
Maïwen les met, ces déchaînées, ces furies, ces injustes, ces ridicules (Le Génie lesbien, d'Alice Coffin !), K.O.
On a besoin, aujourd'hui, plus que jamais, de l'air pur que l'intelligence accordée avec la liberté diffuse parfois.
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