Le mal-être d’une autre catégorie de fonctionnaires : les policiers
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Tandis que, ce mardi 22 mai, Macron faisait son show à l’Élysée devant 600 personnes et diverses associations - pour ne rien annoncer sur les banlieues -, les fonctionnaires défilaient dans les rues de Paris et de plusieurs villes de France. Les forces de l'ordre étaient, une nouvelle fois, agressées par l'ultra-gauche. Et, la veille, Marseille était le théâtre d'une opération commando de la part de narco-trafiquants. Rien ne pouvait mieux résumer l'état de délabrement moral et institutionnel dans lequel se trouve notre pays, et la distance qui sépare désormais Jupiter du reste du monde réel.
Ce mardi, des milliers de fonctionnaires ont manifesté en France pour défendre leur avenir. Depuis plusieurs années, ils subissent le poids des restrictions budgétaires, des diminutions d'effectifs, du gel des traitements et des réformes qui, d'année en année, repoussent l'âge légal de la retraite. Cette fois-ci, et même s'ils étaient apparemment moins nombreux à Paris, des policiers se sont joints à eux pour défendre le statut spécial qui, jusque-là, leur permettait de trouver quelques compensations statutaires à un métier qui devient de plus en plus difficile. Ainsi, à l'initiative du syndicat Alliance police nationale, des actions ont été menées afin d'attirer l'attention des Français sur une situation qui s'aggrave de jour en jour.
Rappelons que si les policiers n'ont pas le droit de grève, ils ont la possibilité, conformément à la loi, de manifester hors service et en civil comme n'importe quel autre citoyen.
Par ailleurs, alors que les uns manifestaient, d'autres étaient gravement pris à partie par des manifestants encagoulés et vêtus de noir, comme on prend l'habitude d'en voir à chaque manifestation.
Mais les faits les plus graves se sont déroulés lundi à Marseille.
Plusieurs individus, également cagoulés et lourdement armés, ont fait une descente en bonne et due forme dans un quartier de la cité phocéenne, n'hésitant pas à ouvrir le feu et à braquer des policiers. Fort heureusement, aucune victime ne serait à déplorer. Cette opération commando, digne des cartels sud-américains, n'est pas la première. Marseille avait été, il y a quelques mois déjà, le théâtre d'une opération similaire dont on ne sait, d'ailleurs, toujours pas quelles en furent les motivations réelles. La drogue semble, toutefois, être le mobile principal de ces opérations répétées et atteste de ce que certaines de nos villes sont particulièrement gangrenées.
Dans ce contexte, le discours de Macron à l’Élysée de ce mardi 22 mai prend toute sa saveur. Il est clair qu'aucune stratégie globale pour nos banlieues n'a été élaborée. Que l'exécutif est complètement dépassé par un phénomène qui est maintenant hors de contrôle et que le mal, favorisé par des décennies de démissions successives, ne peut que se répandre. Aussi, l'annonce faite par le chef de l’État de s'attaquer aux trafics de drogue dans nos banlieues et à ceux qui les dirigent relève de la plus pure fanfaronnade. Aucune volonté politique suffisamment forte n'est, aujourd'hui, disponible pour s'attaquer aux racines du mal. Cela supposerait la mise en place d'un état d'exception dans un grand nombre de nos quartiers, ainsi que l'application avec la dernière fermeté des dispositions du Code pénal contre les auteurs de ces trafics. Aucun de ceux actuellement au pouvoir n'a l'envergure pour prendre une telle décision, pour l'imposer et, surtout, pour l'assumer.
Nous allons donc continuer ainsi, à coups de campagnes de com' et de grands discours éculés. En attendant, les gangs prennent peu à peu le contrôle de nos cités.
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