Malheur français : la Seine-Saint-Denis ne compte pas assez de piscines

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Depuis le sacre de notre quadruple champion olympique, le titanesque Léon Marchand, la natation rayonne. Un sacré coup de projecteur pour la Fédération française de natation, dont on peut déjà gager qu’elle enregistrera un nombre record de licenciés dès la rentrée prochaine. Alors que la trêve olympique bat son plein et que la Ville Lumière vit au rythme des disciplines sportives et des performances de nos athlètes tricolores, Aurélie Trouvé, députée insoumise du Nouveau Front populaire (NFP), est venue ajouter son grain de sel dans le bain des polémiques.

« La Macronie refuse de dégager les moyens nécessaires »

Pour Mme Trouvé, la France n’aurait pas les moyens d’offrir aux enfants de Seine-Saint-Denis des cours de natation. « Là-bas, déclare t-elle (comme s’il s’agissait d’un territoire à part), 6 enfants sur 10 ne savent pas nager en 6e [car] la Macronie refuse de dégager les moyens nécessaires. » « Dans le 93, il y a 38 piscines pour 1,6 million d’habitants, 3 fois moins qu’ailleurs en Île-de-France », déplore-t-elle. Elle affirme également que « le centre nautique de Saint Denis [conçu à l’occasion des JO de Paris 2024] ne rattrapera pas son retard ».

En Seine-Saint-Denis, une infrastructure à 174,7 millions d'euros

Le Centre aquatique olympique (CAO) fut pourtant le plus grand chantier commandé pour ces Jeux olympiques d’été ; une infrastructure aquatique flambant neuve de 174,7 millions d’euros (publics), réalisée sous le haut patronage de la Métropole du Grand Paris et qui laissera à la Seine-Saint-Denis un héritage durable, puis que le complexe, « pensé [au-delà des Jeux], à l’aune des enjeux de la Seine-Saint-Denis, son territoire d’accueil », est « le seul équipement sportif construit de façon pérenne » dans le sillage des JO. Une fois les Jeux clos, le complexe de 5.000 m2 se transformera ainsi en un centre aquatique multisports, pouvant accueillir jusqu’à 2.500 places. Bassins aquatiques, espace fitness, salle d’escalade de 1.000 m2, terrains de tennis et de paddle ou encore terrains de sport collectifs… Un large panel d’activités, ouvertes à tous. « L’équipement de pointe que la natation française attend depuis des décennies » abritera également des compétitions nationales et internationales dans les quatre disciplines de la natation en intérieur (nage, water-polo, plongeon et natation synchronisée), le tout sous une toiture couverture de panneaux photovoltaïques. Bref, un « véritable investissement public », vante le site officiel des Jeux olympiques de Paris, adressé aux Séquano-Dionysiens (habitants de la Seine-Saint-Denis) épris de sport et de natation, et que de nombreuses communes rurales auraient sans doute apprécié.

Aurélie Trouvé, dans son réquisitoire contre le manque de piscines, a également le sens de la formule : « Savoir nager, c’est éviter de se noyer. » Et si les enfants du 93 ne savent pas nager, du moins pas autant que les enfants des autres départements français, c’est parce que les écoles françaises n’offrent que « quelques séances de piscine » et que l’« injustice sociale » empêcherait les parents, plus défavorisés que d'autres, à apprendre à leurs enfants à barboter dans l’eau.

Et dans les communes rurales ?

Sur la Toile, les réactions fusent : « C’est pas bientôt fini, ce cinéma ? Faut les éduquer, les nourrir, les habiller, leur apprendre à nager… et les parents, ils sont où ? », lance un internaute désabusé. À force de tout attendre de l’État, certains pères et mères de famille se dédouaneraient-ils de leur responsabilité parentale ? Confiant ainsi leurs enfants à l’État tel on confie son petit à la nounou, sans veiller à les éduquer, une fois rentrés à la maison ? D’autres sont d’humeur plus moqueuse : « Vous n’êtes plus alliée avec les écologistes ? Rappel : une piscine consomme de l’eau et de l’énergie (particulièrement en hiver) » ou encore « La Seine est baignable… nul besoin d’équipements supplémentaires ! », qui prête à sourire. Plus sérieux sont les commentaires qui rappellent que la piscine de Marville fut fermée pendant plusieurs semaines pour remise en état après avoir été saccagée en septembre dernier.

De l’aveu d’Aurélie Trouvé, la France connaît « un recul général des services publics, y compris dans le sport ». Il est vrai, cependant, que cette détérioration des services publics n’est pas l’apanage de la Seine-Saint-Denis. Car s’il est vrai, comme Aurélie Trouvé l’affirme, que les piscines publiques manquent ici, plus qu’ailleurs, au regard du taux élevé d’habitants, ces derniers ont cependant une solution toute trouvée : « la mobilité douce », grâce aux transports publics (bus, métro) qui les relie au Grand Paris. Peut-on en dire autant pour les habitants des communes rurales, désertifiées et mal desservies, pour qui la voiture est un impératif catégorique et non un choix lorsque les services publics s’éloignent progressivement à la faveur des grandes métropoles (un bureau de poste qui ferme, une école, une crèche, une ligne de chemin de fer, un hôpital…).

Enfin, il semble que ce débat autour du manque de bassins soit anodin. La France est en effet suffisamment équipée : piscines municipales comme privées (bien que leur modèle économique soit menacé par l’explosion des coûts de l’énergie). Et quand bien même les infrastructures venaient à manquer, la nature, elle, est généreuse : plans d’eau, lacs, rivières, mer… Autant de zones de baignade, naturelles et souvent surveillées, pour apprendre à ses enfants à nager lors d’une sortie en famille ou en vacances.

Anna Morel
Anna Morel
Journaliste stagiaire. Master en relations internationales.

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Sans compter que les enfants, dans le 93 n’ont souvent pas le droit par pudeur, de se mettre en maillot de bain et ratent les cours de natation systématiquement!

  2. Beh c’est que certains veulent des piscines pour hommes et des piscines pour femmes mais aucun ne veut partger les horaires alors il manque forcément des piscines. C’est comme les médecins, là aussi il en manque et toujours pour les mêmes.

  3. Une augmentation d’enfants qui pratiqueront la natation grâce aux exploits de Léon? A la rentrée sans doute mais six mois plus tard ils auront tous ou presque abandonné… La natation c’est pas pour les feignasses. Hormis Léon, piètres résultats de la natation française aux JO. C’est déjà le cas de l’athlétisme… Avachis sur des canapés avec des portables c’est pas fatiguant ni exigeant d’efforts… Pour ce qui est de la piscine au collège, par expérience 2/3 élèves sur 10 présentent certificats médicaux ou demande de dispense des parents, souvent à rire (ou à pleurer si on prend l’angle des enjeux…) Obligés souvent d’aller assister au cours quand-même, on a une brochette de parfois 8 élèves au bord qui ne s’intéressent absolument pas à ce qui est à apprendre quand 16 autres aimeraient être à leur place !!! Ce n’est pas que dans le 9 3 c’est dans tout l’hexagone…

  4. On omet aussi de rappeler que près de 50% de la jeune population du 93, à savoir les filles, ne bénéficie pas volontairement des piscines sur fond d’interdits religieux.

  5. Assez de ces LFI qui veulent tout pour la Seine St Denis , et nous qui habitons en zone rurale à 400 km de Paris Nos enfants et petits enfants ont ils des piscines ? Oui à 15 ou 20 km de leur village , ont ils des moyens de transport ? aucun sauf quand les parents sont en congés !!!
    Et puis ils faut expliquer aux gens venus du continent africain s’ils profitent d’autant d’aides des gouvernements sans travailler et s’ils étaient dans leur pays d’origine pourraient ils revendiquer une piscine ???

  6. Il faut apprendre aux enfants de Seine-Saint-Denis à nager, aux garçons comme aux filles je suppose, mais les parents d’une certaine population du 93, sont-ils vraiment intéressés par le fait que leur(s) fille(s) apprenne(nt) à nager, quelle tenue vestimentaire serait la plus appropriée pour évoluer devant ses petits camarades du sexe opposé ? Je pense que beaucoup de petites filles de Seine-Saint-Denis ne vont pas savoir nager de sitôt !

  7. J’aimerais que cette dame, grassement payée par le con-tribuable, se penche sur le sort des enfants de la france rurale qui, eux non plus ne beneficient pas toujourd d’une piscine, et de cours de natation. Malheureusement pour eux, ces enfants sont « de souche » et bien souvent « blancs » donc sans intéret pour LFI… Qu’elle se taise, nous lui en seront grés…

  8. Plus de piscines en Seine-Saint-Denis, voila une idée, qu’elle est bonne !!!. Encore des « terrains de jeux » pour tous ces vandales qui pourront s’en donner à coeur joie pour détruire et saccager comme ce qui vient de se passer dans l’Essonne à Montgeron où c’est une école qui en a fait les frais. ( l’école, moyen d’intégration qu’ils disent )

  9. Mme Trouvé a-t-elle déjà recensé les élèves fournissant des dispenses de piscines dans tous les collèges de France ? Pour les établissements offrant des cours de natation en EPS aux élèves, ceux qui boycottent ces séances sont souvent les mêmes élèves, peut-être ne sera-ce plus le cas si on autorise le burkini. D’ailleurs ce seront ces mêmes élus de gauche qui nous expliquent qu’il ne faut pas forcer les enfants à se baigner gens une piscine avec l’école, que pour des tas de raisons ils se sentent complexés d’être en maillot de bain et patati…

  10. Doubler le nombre de piscines dans le 9.3 c’est aussi convenir aux horaires/journées décalés, aux partages entre les communautés qui ne se mélangent pas… séparation catégories sexuelles. Un vrai casse tête !

  11. La fameuse député n’à pas trouvé autre chose à nous sortir qu’il n’y avait pas assez de piscine dans le 9.3 pour les pauvres chéris musulmans.

  12. Il y a plein d’endroits en France sans piscine et on n’en est pas plus malheureux pour autant. Si certaines catégories d’habitants fuient la Seine St Denis, c’est probablement à cause du manque de piscine.

    • Si ces habitants fuient, c’est pas qu’ils manquent de piscine, mais parce qu’ils en ont assez d’être dans le bain.

  13. Depuis quand la Seine-Saint-Denis est-elle la France? Discrètement tout l’argent des jeux est allé s’y investir.
    Merci la Gauche qui a transformé toutes ses banlieues en cloaque interdit aux Blancs.

  14. Tout le monde, adultes et enfants, n’a pas nécessairement besoin de savoir nager ou taper dans un ballon, ni encore de savoir monter à vélo ou faire de l’escalade en salle. Une activité physique qui ne coûte rien c’est la marche à pied, pas besoin de « coach sportif » ni de salle de marche. Et puis parlons plutôt « d’activités physiques » et non de sport. Il suffit par exemple de se rendre à la gare à pied, de ne pas utiliser le métro pour moins de 5 stations.

    • Savoir nager peut tout de même se révéler utile… quand on tombe accidentellement dans l’eau…

  15. Il faut demander l’adresse du frangin à Sandrine. Je suis persuadé qu’il les recevra avec bienveillance.

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