Marche blanche pour Nicolas, le jeune rugbyman : « Une histoire qui se répète »

marche blanche pour Nicolas à Romans
@Gabriel Decroix

Ce mercredi 6 novembre, une marche blanche se tenait à Romans-sur-Isère (Drôme) en mémoire de Nicolas, un jeune rugbyman de 22 ans abattu d’une balle dans la tête tandis qu’il faisait la queue pour entrer dans une boîte de nuit, le 31 octobre. À peine un an après le meurtre du jeune Thomas, c'est donc un autre Romanais qui tombe, comme si la ville de Romans-sur-Isère et son club de rugby semblaient atteints par un coup du sort. BV était présent sur place.

Déjà, une demi-heure avant le début de la marche prévue à 15 heures, des centaines de personnes sont présentes au point de départ. Thibaut Monnier, député apparenté RN de la Drôme, et Vincent Trébuchet, député UDR de l'Ardèche, sont présents.

 

À 15 heures, le cortège s’ébranle sur un pont, presque religieusement, mené par une banderole tenue par des personnes vêtues d’un tee-shirt blanc. Derrière, des dizaines de jeunes, au féminin comme au masculin, sont vêtus d’un maillot à ligne blanc et bleu ciel. Dans ce cortège qui s’étend à perte de vue, ils sont des milliers. En fin de cortège, une banderole laisse voir : « Tristesse, colère, on est Nico. » Elle sera présentée à l’entrée du stade, à côté de gerbes de fleurs, ornant des maillots de rugby et une photo du jeune homme aux couleurs du club.

Nicolas était un jeune homme sans histoires, comme le répètent ceux qui le connaissaient. Nico, Kolbe, Colac, Balou, mais aussi La Princesse, La Petole, Mon Nain, Mon Dieu : tels sont ses surnoms indiqués sur la banderole. Il était tout cela à la fois pour ceux qui le connaissaient et qui l’aimaient. Le cortège rejoint le stade de rugby du jeune homme, où des ballons bleus remplis d’hélium sont remis aux marcheurs. Les proches de Nicolas, et en première ligne ses coéquipiers, forment un cercle sur la pelouse. Le maire de la ville, Marie-Hélène Thoraval, ne dit rien, grave, elle rejoint la banderole et tient par l’épaule le président du club également entraîneur de Nicolas.

 

 

Un à un, la cinquantaine de joueurs saluent les parents du jeune homme. L’émotion est palpable. Ils se regroupent ensuite et s’exclament : « 1,2,3 Nico ! » puis c’est l’applaudissement. C’est la fin des hommages publics : ils sortent de la foule, suivis ensuite par les parents et les proches, applaudis chaudement.

Dans un carré privé derrière les barrières, les joueurs, la famille et les amis se retrouvent. Les personnes viennent se recueillir auprès d’une sorte d’autel avec des fleurs et des bougies portant des mots d’adieu devant un portrait du jeune homme tout sourire et tourné vers l’avenir. Un avenir qu’un jeune suspect de 23 ans, arrêté lundi à Cavaillon, a décidé de lui voler.

 

 

Des personnes font la queue pour saluer les parents et leur présenter leurs condoléances. Le père nous confie être trop ému pour s’exprimer au micro de BV. Les coéquipiers de Nicolas non plus ne souhaitent pas se livrer.

La sidération pour les marcheurs

Un ancien habitant qui a quitté Romans il y a deux semaines nous répond : il rembobine les précédentes attaques et meurtres à Romans, depuis 2019. « C’est prémédité, puisqu’ils avaient des armes sur eux. » Venu de la gauche de la gauche, il poursuit : « J’ai des amis qui vivent au Maghreb et qui nous disent : cela ne peut pas se passer chez nous. Chez vous, en Europe, vos juges laissent tout passer. »

Ahmed, un Valentinois d’origine algérienne, plaide pour une Justice ferme et une éducation stricte : « Il faudrait un stage militaire de trois mois pour former la jeunesse. Les gens se rendraient compte qu’en France, il y a des règles, un couloir duquel on ne peut dévier. »

Deux femmes qui ont grandi avec les parents de Nicolas sont venues crier à l’injustice et se disent impuissantes. « C’étaient des anges », assurent-elles, en parlant aussi de Thomas. Elles regrettent que « des personnes de haut lieu » ne soient pas venues. « Maintenant, tout le monde se promène avec des couteaux, des fusils, des crans d’arrêt, s’indignent-elles. Même ici. » Elles appellent à continuer à jouer au rugby - une religion, à Romans. Il faut continuer à vivre, en sortant en discothèque, par exemple : c’est ce que pense aussi Mylène, une Avignonnaise rencontrée en marge de la marche. C’est la quatrième fois qu'elle participe à une marche blanche en peu de temps. Elle a la terrible impression que cela devient normal. « On est dans une histoire qui se répète et cela n’a pas l’air de faire bouger qui que ce soit... »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/11/2024 à 16:38.
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Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

24 commentaires

  1. application stricte du code pénal existant….avec déchéance de nationalité pour les bi nationaux et expulsion immédiate de tout auteur de délit étranger….. ah mais sarkosy qui es du parti auquel appartiennent barnier et retailleau l a supprimé…..ayez confiance en barnier et retailleau bien sur……

  2. Tant qu il n y aura pas de prise de conscience nationale pour faire pression sur les politiques pour qu ils fassent des lois et une justice plus sévère rien ne changera.

  3. 2 ème mort dans cette ville et les manifestants n’ont toujours rien.cassé? Pas de commissariat, mairie dégradé? Il y a les marches blanches organisé par des citoyens responsables et les autres.. étonnant Aucun sociologue de gauche ne font des études sur ces marches blanches réellement pacifiques et pour le souvenirs et d autres…

  4. Marche blanche pour apaiser la douleur des proches. Mais surtout MANFESTATON de colère pour avertir les pouvoirs publics .

  5. Vous n’aurez pas ma haine, çà ne regarde que ceux qui y pensent, moi j’en fais pas parti. Pourquoi se priveraient ils puisqu’ils ne risquent pas grand chose hormis les grandes tueries difficilement excusables, par des juges qui feraient, par leur pouvoir extraordinaires, être élus au lieu d’être nommés, çà les feraient réfléchir.

  6. Après la marche blanche pour Nicolas, à quand la prochaine et pour qui ? C’est dur et triste d’en venir, en conclusion, à de tels propos mais au vu des victimes journalières on est obligé d’en convenir, hélas, d’autant plus que nos politiques ne font que « condamner fermement » en guise de réponse à ce fléau.

  7. Les marches blanches servent juste à éponger la tristesse des proches …mais jusqu’à quand allons nous supporter cela.

    • Non seulement les délinquants, mais révisions pour tous du droit à avoir la nationalité française avec suppression systématique à tous ceux qui ne rentrent pas dans les critères. Avec suppression d’interventions de la justice dans ces affaires. L’Etat de droit pour faire respecter nos droits, à nous français d’abord.

  8. Les moutons allument des bougies, font un marche blanche, clament haut et fort « vous n’aurez pas ma haine’. Peur être que si ….

  9. Les hommages posthumes à coups de marches blanches, de fleurs et de bougies c’est bien gentil mais ça ne suffit plus ça en devient même gênant face à ces hordes de barbares qui tuent pour des histoires de drogue ou de religion. Il serait temps de se réveiller nous ne sommes plus au pays des bisounours où tout le monde il est beau, toit le monde il gentil. L’insécurité tel un cancer métastase’ se répand dans tout le corps de la France par cette pandémie de stupéfiants qui enrichit des criminels et tue des innocents. Pourquoi les pouvoirs publics ne prennent t’ils pas des mesures d’urgence immediates comme pour le Covid mais prévoient des lois ou des règles plus tard ? Est ce l’effet »couardise »?
    Situation d’exception, mesures d’exception. Pendant que nos politicards roucoulent à l’assemblée nationale ou au sénat, des innocents tombent dans les rues sous les balles ou les couteaux des criminels et racailles de tous ordres.

  10. En France on fait des marches blanches et nos politiques font des incantations. Un point c’est tout. A la prochaine. Quel irrespect pour les familles.

  11. Curieux de ne pas entendre les gauchistes pleurer ces enfants tués par des racailles : ne sont-ils pas eux des petits anges ? Plus que Nahel ?

  12. Et ça continue , et ça continuera encore tant qu’il y aura des pleutres et des incompétents à la tête de l’état rien n’arrêtera . La France est devenue un cloaque ….  » Les grands arrêteront de dominer quand les petits arrêteront de ramper » ( Fredrick Von Schiller )

  13. Hélas les marches blanches sont totalement inutiles, les voyous en rient, ce qu’il faut c’est une révolte forte du peuple, que nos politiques comprennent que ça suffit, fin de l’immigration sauvage soutenue par l’europe et Macron en premier.

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