« Marche contre l’islamophobie » : l’ultime conséquence de « la marche des beurs »

Marche islamophobie

Cela aurait pu être un tour de passe-passe de la Macronie afin d’éviter de focaliser l'attention de la foule sur la dernière réforme des retraites. Mais l'Histoire retiendra que ce fut plus que cela : un dimanche, le 10 novembre, où, pour la première fois, plusieurs associations « des quartiers » sont parvenues à convaincre une partie de la gauche à battre le pavé parisien à leurs côtés.

Une marche « contre l'islamophobie », suite à la tentative d'incendie d'une mosquée de Bayonne (de la part d'un ancien candidat RN aux départementales de 2015) et, préalablement, à la vidéo dénonçant la présence d’une mère voilée au sein du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté (réalisée par Julien Odoul, membre du bureau national du RN). Il n’en fallait pas moins au camp du Bien, celui qui invente des mots pour mieux plaindre des minorités à flatter.

À l’initiative du Collectif contre l’islamophobie en France, le mot d’ordre est de dénoncer les lois dites « liberticides », dont celle interdisant – seulement officiellement – le port de la burqa, à travers une tribune intitulée « Le 10 novembre, à Paris, nous dirons STOP à l’islamophobie ! », parue sur le site du quotidien de gauche Libération, le 1er novembre dernier. Mais, au bout du bout du cynisme, les socialistes ont refusé catégoriquement de se joindre au cortège, et, ce à la différence de certains élus écologistes, si ce n’est clairement islamo-gauchistes. Quoi qu’il en soit, le racolage n’est jamais passif, en politique. Et personne n’ose faire l’autopsie d'une gauche en perdition. Le PS avait savamment récupéré la manne sociologique de « la marche pour l’égalité et contre le racisme » de 1983 pour faire des immigrés une armée de réserve de son projet libéral-libertaire, via SOS Racisme, en 1984.

Depuis, les pompeuses idées républicaines sont devenues folles et la cause antiraciste n’est plus que le cheval de Troie des Frères musulmans. Puis, comment ne pas voir l’entrisme que réalise parfaitement le salafisme dans les syndicats d’extrême gauche ? En l’occurrence, le cortège était orné de drapeaux communistes et pro-palestiniens.

De toute façon, le salafisme n’est pas « l’islam politique » en tant que tel, cette expression n’étant qu’un pléonasme (« Si l’islam n’est pas politique, il n’est rien », avait annoncé l’ayatollah Khomeini), mais l’islam fondamental. Le terme même de « laïcité » se retrouvant totalement dévoyé, il ne faut, en rien, affirmer la liberté des cultes, mais plutôt la stricte neutralité religieuse dans l’espace public.

D’ailleurs, contre la liberté, Valéry disait : « C'est un de ces détestables mots qui ont plus de valeur que de sens ; qui chantent plus qu'ils ne parlent, qui demandent plus qu'ils ne répondent » (in Cahiers). Et, contre l’égalité, Nietzsche affirmait : « Je vous parle par paraboles, qui vous feront tournoyer l’âme, prédicateurs de l’égalité que vous êtes ! Vous n’êtes que des tarentules et, en secret, vous êtes assoiffés de vengeance ! » (in Ainsi parlait Zarathoustra).

In fine, au nom de la liberté et de l’égalité se prépare tranquillement, ici et ailleurs, l’avènement de l’ordre islamo-libertaire.

Henri Feng
Henri Feng
Docteur en histoire de la philosophie

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