Marché de Strasbourg : la municipalité veut faire une croix sur Noël

C’est une nouvelle offensive woke qu’ont lancée les écolos, cette semaine, à Strasbourg, à l’occasion des préparatifs du marché de Noël qui fait la célébrité de la ville depuis maintenant près de 500 ans. Le fameux « Christkindelsmärik » (littéralement : marché de Noël de l’Enfant Jésus) s’est vu affublé d’une réglementation unique en son genre, dénommée « Marché de Noël de Strasbourg – La liste des produits interdits et autorisés pour l’année 2022 ». La circulaire, pédagogiquement divisée en quatre cases, dévoile ainsi les produits alimentaires interdits à la vente, ainsi que les produits non alimentaires interdits, puis les produits alimentaires « autorisés à la vente et sous réserves », avec le pendant pour les produits non alimentaires. But de l’opération : inciter les visiteurs à consommer local. Louable intention.

Dressé par la très sérieuse commission « Strasbourg capitale de Noël », l’inventaire a cependant de quoi surprendre. Ainsi dans la liste des « produits non alimentaires interdits à la vente sous réserves » trouve-t-on, intercalé entre les « dentifrices », les « cendriers » et les « décapsuleurs » (allez savoir…) : la « cravate de Noël », les « affiches de Noël » et, pour couronner le tout, les « croix de JC » ! Tout ce qui pourrait, donc, évoquer de près ou de loin la fête qui est à l’origine de ce chaleureux rassemblement se voit ainsi interdit de cité puisque pas « écoresponsable ». On notera, au passage, le gain de temps exceptionnel réalisé par la municipalité certainement surmenée, qui use de l’abréviation « JC » pour « Jésus-Christ ». On ne saurait trop lui conseiller d’écrire « crucifix », il y a un seul mot et c’est encore plus clair. À la suite du conseiller municipal Jean-Philippe Vetter (LR), on serait tenté de demander au maire de Strasbourg : « Était-il vraiment si difficile d’écrire en toutes lettres le nom de Jésus-Christ ? » Il semblerait que l’indignation de l’opposition ait porté ses fruits, la liste ayant finalement été modifiée pour évoquer – en les interdisant- les « crucifix ». Faible consolation…

Décision de la municipalité #EELV de Strasbourg : « La Croix de JC » en vente « sous réserve » au marché de #Noël ‍♂️
-Était-il si difficile d’écrire en toute lettre le nom de Jésus-Christ ?
-Interdire sur le marché de Noël le symbole de la foi chrétienne serait incompréhensible. pic.twitter.com/8N5vFES9GP

— Jean-Philippe Vetter (@JPVETTER) October 11, 2022

Tout ce qui pourrait éventuellement rappeler que Noël est une fête intrinsèquement chrétienne, qui aboutit effectivement au sacrifice de la croix, se voit donc prié de rester sous le boisseau. Mais on notera qu’il n’en va pas de même pour les traditions exportées d’autres cultures. Exit champagne, tartiflette et raclette, bienvenue aux « paninis, hot-dogs, produits italiens, loukoums etc… » Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, l’adjoint au maire Guillaume Libsig témoigne de sa clairvoyance, évoquant la « magie » de Noël qui lui vient « de ses racines historiques et traditionnelles ». Mais où a-t-il donc entendu que les traditions de Noël se composaient de samoussas et de hot-dogs ? Pour quel Français Noël évoque-t-il plus les loukoums que le calendrier de l’Avent (interdit, lui aussi) ?

‍♀️ Et pendant ce temps là …
“La raclette et le champagne sont interdits sur le marché de noël de #Strasbourg. Les hot dogs et les loukoums sont eux autorisés.” Signé Les Écologistes https://t.co/BIl2VmlFPo

— Virginie Joron (@v_joron) October 12, 2022

L’offensive n’est pas nouvelle et ne fait que s’inscrire dans la droite ligne des mairies françaises dirigées par les écologistes. Bordeaux et son « arbre mort de Noël », Grenoble et l’interdiction du foie gras... Strasbourg complète ainsi cette liste de bonnets de nuit à qui le terme « festif » semble donner de l’urticaire en frappant d’interdit un patrimoine chrétien et français pour le remplacer par des spécialités venues d’ailleurs, sous prétexte d’« écoresponsabilité ».

Après la police de l’énergie, qui dispensait des conseils pratiques comme le port de certains vêtements ou la température à régler sur son thermostat, voici venir la police des marchés de Noël et sa longue liste d’interdits. L’imagination délirante de nos élus laisse pantois et l’on attend avec impatience la création de la prochaine institution coercitive.

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