Marche pour la vie : « Cette génération a décidé de ne pas se taire »

Aliette Espieux

Ce dimanche 21 janvier à Paris, la Marche pour la vie organise sa manifestation annuelle pour défendre la vie, de sa conception à sa fin naturelle. Aliette Espieux, porte-parole du mouvement, s'inquiète de l'année à venir. 

Clémence de Longraye. Pourquoi cette année, particulièrement, appelez-vous à manifester « pour la vie » ?

Aliette Espieux. La Marche pour la vie appelle à manifester pour la défense de la vie le 21 janvier, tout particulièrement cette année, puisque le gouvernement souhaite inscrire l'avortement dans la Constitution et légaliser l'euthanasie et le suicide assisté. L'année 2024 sera donc une année chargée, difficile, et il est important que nous, Français, nous rappelions haut et fort dans la rue qu'éliminer la vie humaine, quelle qu'elle soit, ne sera jamais une solution.

Cette inscription de l'avortement comme liberté garantie dans la Constitution est une réelle menace pour la liberté d'expression des Français, tout particulièrement des médecins, qui risquent de perdre leur droit à la clause de conscience spécifique à l'avortement. En effet, en droit, une « liberté garantie » est un droit : un droit est opposable aux autres, là où la liberté en elle-même est personnelle, subjective et ne remet pas en cause la clause de conscience spécifique à l'avortement des médecins. Nous constatons également une pression de plus en plus considérable sur les associations qui accompagnent les femmes enceintes en difficulté, ce qui prouve bien que cette entrée dans la Constitution est une véritable menace pour toute personne remettant en cause et cherchant des solutions alternatives à l'avortement.

 

C de L. Pensez-vous pouvoir peser sur les débats qui s’annoncent, notamment sur la fin de vie ? Si oui, de quelle manière ?

A. E. Notre position sur la question de la fin de vie se fonde sur les revendications des personnes concernées, c’est-à-dire les personnes en fin de vie. Quand on écoute ces personnes, on se rend compte qu'elles finissent par demander l'euthanasie ou le suicide assisté parce qu’elles sont seules et parce qu’elles souffrent. C’est pour cette raison, d’ailleurs, que ces personnes demandent en grande majorité l’accès aux centres de soins palliatifs. Le problème, c'est qu’il n’existe pas assez de centres de soins palliatifs par rapport à la demande des plus de 20.000 patients qui souhaitent y entrer. En France, 26 départements manquent encore de structures de soins palliatifs malgré la demande : ce devrait être une priorité du gouvernement que d'ouvrir de nouveaux centres pour accueillir ces patients.

Face a cette demande d’accompagnement, le gouvernement a choisi de promouvoir la piqûre létale, de la même manière qu’il avait décidé de promouvoir, il y a 50 ans, l'avortement pour répondre à la demande d’accompagnement des femmes enceintes en difficulté. Mais tuer ne sera jamais une solution. Notre proposition est claire : au lieu de dépenser l’argent des Français pour mettre en place l'euthanasie et le suicide assisté, le gouvernement devrait dépenser plus d’argent pour l’hôpital public, plus particulièrement pour l’ouverture de centre de soins palliatifs. Parce que nous répondons concrètement à la demande des personnes en fin de vie, parce que nous écoutons et nous nous fondons sur l’expérience et le vécu des soignants, oui, il nous est encore possible de faire évoluer l’avis de certains politiques sur la question.

 

C de L. À chaque Marche pour la vie, les journalistes constatent ou découvrent une jeune génération conservatrice qui se mobilise. Comment caractériseriez-vous cette génération à laquelle vous appartenez ? Vous donne-t-elle de l’espoir pour les combats futurs ?

A. E. Aujourd’hui, en effet, la Marche pour la vie est constituée en majorité par la jeune génération. C'est une génération qui a grandi avec la loi Veil et qui a survécu, en quelque sorte, de l'avortement, puisque chacun de ces jeunes aurait pu également être avorté. Cette génération a décidé de ne pas reproduire la même erreur que certains de leurs aînés, de ne pas se taire, mais de se mobiliser face à l'inadmissible. Elle a décidé de ne rien lâcher, quoi qu'il arrive et quoi qu'il advienne. Cette génération pro-vie qui se lève est de plus en plus grande, puisque aujourd’hui, plus de 24 % des jeunes de moins de 25 ans se disent contre l’avortement. Alors oui, il nous est vraiment possible d’espérer, d’espérer de nouveaux horizons pour notre pays qui tache, depuis trop longtemps maintenant, la blancheur de notre drapeau national avec le sang des innocents.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Bravo et merci Madame.Vous faites honte à la génération 68 qui a déclenché notre décadence morale et physique.
    La Vie sera la plus forte grâce à vous et vos semblables. Chapeau bas! A. Lerte

Commentaires fermés.

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