Mariages forcés au Pakistan : la justification du Monde ne manque pas d’air

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On a drôlement raison d’appeler Le Monde « le journal de référence » : il est vraiment le maître étalon de la mauvaise foi médiatique. Un modèle du genre. Le 31 août, dans la rubrique « Planète-climat », ce quotidien si sérieux titrait : « Au Pakistan, les mariages forcés en hausse à cause du dérèglement climatique ». La démonstration est très simple : les moussons étant déréglées, les Pakistanais sont pauvres et n’ont d’autre issue que vendre leur fille.

Est-ce aussi à cause du dérèglement climatique que 1.000 crimes d’honneur (recensés : il y en a sans doute bien plus selon Human Rights Commission of Pakistan), dont les victimes sont quasiment toutes des femmes, sont perpétrés dans ce pays ? Est-ce à cause de la mousson que, de Shahbaz Bhatti à Rimsha Masih, des chrétiens sont régulièrement assassinés ou, comme Asia Bibi, lynchés, calomniés, emprisonnés forcés de fuir clandestinement, que leurs églises sont incendiées, leurs maisons pillées, leurs filles violées, forcées d'épouser leur bourreau en même temps que de se convertir, ou a-t-on le droit d’y voir un élément culturel, religieux, civilisationnel ?

Et quid (pour ne citer qu'elle) d'Afshi Rani ? Originaire du Pakistan, celle-ci a grandi en France. Un été, elle a pourtant été mariée de force à la faveur de vacances au pays, parce que ses manières trop libres faisaient honte à sa famille. À quel moment, exactement, dans cette histoire, intervient le dérèglement climatique ?

Boîte à outils 

Le logiciel du Monde, à l’instar de toute la presse de gauche, est une minuscule boîte à outils homologuée que l’on se doit d’utiliser, à l’exclusion de toutes les autres. Les malheurs du monde sont priés de rentrer docilement au chausse-pied dans ledit bocal bien fermé et de n’en plus bouger. Dans cet attirail, « dérèglement climatique » est la principale pince mutli-fonction, elle sert, comme on le voit ici, à tout, mais en premier lieu à justifier l’immigration, l’Occident étant sommé de se muer en refuge climatique.

Mais il existe aussi, on l’a constaté ces derniers jours pour Éric Comyn dans L’Humanité, le marteau « accident du travail », comme si un refus d’obtempérer s’apparentait à une grue défaillante du fait d’une classe dirigeante capitaliste peu soucieuse de la sécurité de ses ouvriers, ou encore, en cas d’attaque par un « islamiste déséquilibré », l’enclume « services psychiatriques surchargés », parce que le sujet « moyens hospitaliers » est également volontiers porté par la gauche. La réflexion, l’analyse, les leçons à tirer des événements doivent d’une façon ou d’une autre rester contingentées dans cette pensée circulaire auto-alimentée : l'exploration imprudente d’un chemin de traverse non balisé par la gauche serait aussitôt étiquetée d’extrême droite et écartée du revers de la main.

Qui peut jurer qu'avec la canicule de cette fin de mois d'août, le meurtrier en voiture d'Éric Comyn, celui à moto de la petite Kamilya n’ont pas pris un coup de chaud ? Si c’était la touffeur insupportable d'un appartement mal isolé et mal ventilé (ce que c’est, que la vétusté des logements sociaux !) qui les avait incités à prendre l’air sur leur engin ? Pas si absurde, quand on se souvient que le 4 avril 2020, lorsqu’un réfugié soudanais avait tué deux personnes dont un père de famille sous les yeux de son fils de 12 ans, Le Dauphiné libéré avait titré sur la peur qu’aurait éprouvée le criminel d’être atteint du coronavirus, comme si les écrits à caractère religieux, dans lequel il se plaignait de vivre « un pays de mécréants », n’étaient que secondaires.

Tout l'Occident 

Et ce strabisme divergent bien commode est un mal qui affecte tout l’Occident : après l’attentat qui a visé Donald Trump lors de l’un de ses meetings, ce n’est pas la radicalisation des militants anti-républicains qui a occupé les médias mais la législation trop permissive sur les armes à feu permettant ainsi, à la gauche, de tirer la couverture sur un terrain qui lui est familier et propice.

Gare aux quelques médias qui sortent de ce couloir de nage, ils sont aussitôt rattrapés et coulés. La preuve par C8, à laquelle l’Arcom vient de se charger de faire boire la tasse.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

52 commentaires

  1. Il est possible d’établir des correlations entre des éléments qui n’ont absolument rien à voir. Quand l’idéologie s’ajoute à la bêtise, voilà ce que cela donne !

  2. « Le Monde » est effectivement une référence.
    Quantitativement : aucun quotidien français écrit ne donne accès à une telle masse d’informations, factuelles, précises, dans le monde entier.
    Qualitativement : il est un sommet de l’Idéologie déguisée derrière l’Objectivité « scientifique ». Totalement adapté à la logique contemporaine « le Monde » est aussi exemplaire de la pensée Européenne-Occidentale depuis des siècles: Inclinez vous car nous détenons la Vérité pour le Bien de l’Humanité. Ce n’est plus au nom de Dieu mais de la Raison.
    La Raison occidentale bien évidemment.
    Le lecteur qui a décrypté cette idéologie peut utiliser ce journal sans se laisser prendre au piège de ses parti-pris.
    Mais bien évidemment ce journal rempli, au niveau collectif, ses objectifs réels : être essentiellement un journal d’acculturation. Et la mauvaise foi fait partie du projet.

  3. Selon mon oncle qui l’avait connu à l’Ecole des Cadres, c’était déjà un sacré faux-cul, Hubert Beuve-Méry.
    80 ans que le Monde écrit en bon français des thèses inexactes.

  4. Finalement Obertone a raison, nos bourgeois, petits et grands, gavés, pleurent pour être remplacés par les gentils musulmans. Ces dégénérés seront donc remplacés puisqu’ils font tout pour cela depuis plus de quarante ans…Et ce n’est pas leur progéniture d’adoption qui pourra faire face aux flux croissants des arrivées.

  5. « On a drôlement raison d’appeler Le Monde « le journal de référence » mais plutôt « le journal de déférence »

  6. Excellente analyse de ce que représente ce canard appelé « le Monde ». Le catéchisme de la bien pensance. Malheur à qui pense autrement: « Mais c’est des faschos. »
    Oh! vilain qu’avez vous dit.

  7. Le Monde fût une référence lointaine… mais les gauchos l’ont mis au même niveau que
    Libé, ce qui n’est pas peu dire.

  8. Qu’en pensent Kamala Harrisque et son Biden qui arrosent le régime à coût de dollars en bonne et due forme avec l’argent du contribuable US?

  9. Article percutant ! Comme toujours Mme Cluzel étaye toujours ce qu’elle avance. Le Monde ferait bien de s’en inspirer. Mais faut pas rêver…

  10. Concernant le réchauffement climatique, j’en ai assez de ce discours qui nous est rabâché, qui nous explique grosso-modo « Le climat se réchauffe, soyez miséricorde, on ne peut pas s’adapter, la seule solution est de vous suicider. ». Quand vous analysez les discours en rapport avec le réchauffement climatique, que nous ne contestons pas, c’est toujours pour arriver à la même conclusion : subir, subir, subir !

    • Tout à fait d’accord avec vous! On en a marres des « causes à effets » comme réchaufement climatique, comme BIO à toutes les sauces, Ecologie et toutes les sempiternelles logorrées des pasteques EELV. Je suis certain que comme toujours, mon commentaire ne sera pas publié; mais au moins: j’aurais la satisfaction de m’être défoulé. Bonne journée à tous.

  11. On entend sérieusement aussi certains spécialistes expliquer que le froid est une conséquence du réchauffement climatique…

    • « Les générations futures se demanderont avec une stupéfaction amusée pourquoi, au début du 21e siècle, le monde développé s’est plongé dans une panique hystérique à propos d’une augmentation globale moyenne de température de quelques dixièmes de degré, et, sur la base d’exagérations grossières, de projections informatiques hautement incertaines, combinées en déductions improbables, il s’est trouvé en face d’un recul de l’âge industriel. »
      Richard Lindzen, climatologue au M.I.T. et à Harvard.

    • On attribue à un réchauffement climatique la disparition des mammouths après la dernière glaciation: leurs intestins émettaient trop de gaz à effet de serre.

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