Marine Le Pen bientôt inéligible ? Imaginez un tel scénario en Hongrie…
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Ainsi, donc, Marine Le Pen pourrait être empêchée de se présenter à la prochaine élection présidentielle. La Justice, dans le procès des assistants du FN, pourrait mettre sur la touche, si elle suit les réquisitions du parquet (cinq ans de prison, dont deux ans ferme aménageables, et une peine d'inéligibilité de cinq ans… avec exécution provisoire, c'est-à-dire sans appel suspensif !), la favorite dans les sondages.
À cette heure, les réactions politiques ne se bousculent pas, en dehors du cercle du RN et de Reconquête, pour dénoncer le nouveau coup d'État des juges qui se profile.
« Nouveau », car évidemment, l’affaire Fillon, dont le résumé ressemble à un titre futile de roman d’Exbrayat, Penelope et le costume, est dans toutes les mémoires. À cette différence près que, si François Fillon avait été démonétisé dans l’opinion publique par un harcèlement judiciaire inique (pardon pour l'oxymore), il avait pu néanmoins se présenter aux élections.
Xavier Bertrand, par exemple, ne voit pas le problème. Aucun déni de démocratie, selon lui. Et puis, coup de pied de l’âne, le président LR de la région des Hauts-de-France rajoute que le RN a un candidat de rechange en la personne de Bardella qui, selon lui, « n’attend que cela ». Il est vrai que les conséquences pour son bulletin de vote personnel seront nulles, puisqu’il a par le passé claironné urbi et orbi préférer voter à l’extrême gauche que RN.
Peine d'inéligibilité pour #MarineLePen : "Les magistrats appliqueront la loi. La démocratie, c'est aussi le respect de la justice. Le RN a déjà un candidat de rechange, il s'appelle Bardella, il n'attend que cela" @xavierbertrand invité de @ThomasSotto dans #RTLMatin pic.twitter.com/MZsj6Y2xao
— RTL France (@RTLFrance) November 14, 2024
À saluer, la réaction dissonante, dans le silence assourdissant, de Gérald Darmanin - soutenu par le jeune député des Yvelines Charles Rodwell - qui trouverait « choquant que Marine soit jugée inéligible ». Le ci-devant ministre de l'Intérieur appelle à éviter de « creuser encore plus la différence entre les "élites" et la majorité de nos concitoyens ». Pour lui, c’est « dans les urnes » que le combat contre Marine Le Pen doit être mené. On lui rétorque que ce sont les représentants du peuple qui ont voté la loi prévoyant cette peine d’inéligibilité et qu'opposer les juges à l’expression du peuple serait donc un non-sens. Didier Migaud, garde des Sceaux, affirme par exemple que ces juges « indépendants » du pouvoir se contentent d'appliquer la loi. Sauf que, si les juges appliquaient strictement la loi (expression de la souveraineté du peuple) à l’endroit des délinquants et des criminels, et non des opposants politiques, ces derniers n’auraient plus de raison d’exister.
Procès des assistants parlementaires du RN : «Le juge ne se substitue pas au pouvoir politique», insiste Didier Migaud https://t.co/1CNQtJIIPZ
— CNEWS (@CNEWS) November 14, 2024
Il n’empêche. Une télévision très populaire fermée arbitrairement. La principale candidate d’opposition bientôt peut-être frappée d’inéligibilité par les juges. Heureusement que tout cela ne se passe pas en Hongrie, car on crierait à la dictature, n’est-ce pas ?
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JUSTICE POLITISEE 2
D. Migaud : « On ne peut pas considérer que la justice est politisée » (Cnews). Ce sens, parmi d’autres, de considérer signifie « Estimer, juger, être d’avis que » (Académie française). Malheureusement, si !, on peut.
Voudrait-il dire : « On ne devrait pas considérer que … » ? Ce qui ressemble fort à : « Vous considérez qu’elle l’est : ce n’est pas bien, mon petit ! ». Ou : « On ne doit pas considérer que …. ». C’est un ordre.
Le verbe pouvoir marque la possibilité, l’éventualité, voire le droit, l’autorisation qu’on a d’accomplir une action. D Migaud pose une interdiction (ne peut) de penser de la sorte. Pourquoi ?
Parce qu’il ne dit pas « La justice n’est pas politisée ». Parce qu’il emploie le «mot « on », – dont le sens (cas simples) suivant contexte est « nous » ou « les autres ». Or, c’est à lui que Sonia Mabrouk pose une question pas à « on » ? Si « on » ce sont les autres il ne s’agit pas de lui. Il s’agit alors d’une interdiction qui ne s’applique pas à lui, – qui s’accommoderait peut-être très bien que la justice soit politisée.
C’est un procès politique qui risque de se retourner contre ses auteurs, si Marine est empêchée par ces juges, elle aura un ou une remplaçante, qui fera un score à la Trump.
Ce tribunal avec ses juges de l’Inquisition ont rendu leur verdict , mais le jugement envers des délits est rendu au nom du peuple , et non point selon l’idéologie de gauche.