Marine Le Pen bientôt inéligible ? Imaginez un tel scénario en Hongrie…

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Ainsi donc, Marine Le Pen pourrait être empêchée de se présenter à la prochaine élection présidentielle. La justice, dans le procès des assistants du FN pourrait mettre sur la touche, si elle suit les réquisitions du parquet (cinq ans de prison, dont deux ans fermes aménageables, et une une peine d'inéligibilité de cinq ans), la favorite dans les sondages.

À cette heure, les réactions politiques ne se bousculent pas, en dehors du cercle du RN et de Reconquête! pour dénoncer le nouveau coup d'état des juges qui se profile.

« Nouveau », car évidemment, l’affaire Fillon, dont le résumé ressemble à un titre futile de roman d’Exbrayat, Pénélope et le costume, est dans toutes les mémoires. À cette différence près que, si  François Fillon avait été démonétisé dans l’opinion publique par un harcèlement judiciaire inique (pardon pour l'oxymore), il avait pu néanmoins se présenter aux élections.

Xavier Bertrand, par exemple, ne voit pas le problème. Aucun déni de démocratie selon lui. Et puis, coup de pied de l’âne, le président LR de la région des Hauts-de-France rajoute que le RN a un candidat de rechange en la personne de Bardella qui, selon lui, « n’attend que cela ». Il est vrai que les conséquences pour son bulletin de vote personnel seront nulles puisqu’il a par le passé claironné urbi et orbi préférer voter à l’extrême-gauche que RN.

À saluer, la réaction dissonante, dans le silence assourdissant, de Gérald Darmanin - soutenu par le jeune député des Yvelines Charles Rodwell - qui trouverait « choquant que Marine soit jugée inéligible ». Le ci-devant ministre de l'Intérieur appelle à éviter de « creuser encore plus la différence entre les "élites" et la majorité de nos concitoyens ». Pour lui, c’est « dans les urnes » que le combat contre Marine Le Pen doit être mené. On lui rétorque que ce sont les représentants du peuple qui ont voté la loi prévoyant cette peine d’inéligibilité et qu'opposer les juges à l’expression du peuple serait donc un non-sens. Didier Migaud, Garde des Sceaux, affirme par exemple que ces juges « indépendants » du pouvoir, se contentent d'appliquer la loi. Sauf que, si les juges appliquaient strictement la loi, expression de la souveraineté du peuple, à l’endroit des délinquants et des criminels, et non des opposants politiques, ces derniers n’auraient plus de raison d’exister.

Il n’empêche. Une télévision très populaire fermée arbitrairement. La principale candidate d’opposition bientôt peut-être frappée d’inéligibilité par les juges. Heureusement que tout cela ne se passe pas en Hongrie, car on crierait à la dictature, n’est-ce pas ?

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Oui c’est une autre forme de dictature que nous subissons.
    Nous donner le droit d’aller mettre notre bulletin dans l’urne, ce n’est que de l’enfumage !!
    Nous donner l’impression que nous sommes maître de notre destin.
    Que nenni!!
    Nous sommes manipulés.

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