Marine Le Pen, bientôt présidente ? Sueurs froides à gauche

Capture d’écran
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Elle est là. Dans la ville, dans les campagnes, sur les réseaux ! Dans un sondage IFOP pour Valeurs actuelles, Marine Le Pen est donnée victorieuse dans les trois scénarios les plus crédibles - à trois ans de l’élection présidentielle de 2027. Face à Gabriel Attal, l’actuelle présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale réalise un score de 51 %. L’hypothèse d’un duel contre Édouard Philippe est, en revanche, plus serrée puisque chacun recueillerait 50 % des voix. Enfin, dans la projection d’un face-à-face Le Pen/Mélenchon, la victoire serait écrasante pour la fille du Menhir, avec près de 64 % des votes en sa faveur. Une inversion des scores saisissante, quand on les compare à ceux obtenus en 2017 dans un sondage de BVA-Salesforce où le leader insoumis était donné grand vainqueur, avec 60 % des voix en cas de duel face à Marine Le Pen.

Du centre à la gauche : panique à bord

Il n’en fallait pas longtemps pour que la gauche pousse des cris d’orfraie. Invité de Sonia Mabrouk, le 8 février dernier, l’ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls estimait qu’« il y a une responsabilité de la gauche, de la droite, de la majorité actuelle » dans le résultat de ce sondage. Pour le député insoumis Christophe Bex, ce sondage est « un indicateur de tendance que les médias nourrissent ». Face au score dérisoire du candidat de la gauche unie, Jean-Luc Mélenchon obtient de faibles scores dans tous les scénarios envisagés, avec 14 % des intentions de vote. Pour l’essayiste d’extrême gauche Mathieu Slama, ce sondage est avant tout le signe d’une « catastrophe démocratique [qui] arrive et nous regardons ailleurs ». Quelle horreur ! Les Français votent mal...

Même panique au centre. Invité de BFM TV, le 7 février, Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marne, considère que l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen est « cauchemardesque ». De son côté, le député Renaissance de Paris, Benjamin Haddad, qui dit n’avoir « jamais cru à la diabolisation » sur le plateau d’Yves Calvi mais déclare qu’on « ne peut pas se satisfaire de voir le RN aux portes du pouvoir ».

Ne pas crier victoire trop tôt

Pour le Rassemblement national, ces résultats sont tout un symbole. Invitée du 19/20 sur France Info, la députée RN de Gironde, Edwige Diaz, se félicite d’un tel résultat : « Je crois que Marine va devenir présidente de la République, sinon je ne militerais pas depuis dix ans. » Mais de nuancer : « Au Rassemblement national, nous gardons la tête froide, la tête sur les épaules. » Et il vaut mieux. À trois ans de la présidentielle, rien n’est sûr. « Nous avons bien conscience qu’il s’agit d’un sondage qui a lieu de surcroît trois ans avant une élection présidentielle, renchérit la députée. Nous le regardons avec plaisir mais aussi sans triomphalisme, parce que l’élection présidentielle a lieu dans trois ans. » Et de conclure : « Mais je garantis que tous les cadres du Rassemblement national sont absolument mobilisés pour que ce sondage se concrétise dans trois ans. »

En outre, prendre les scores de Gabriel Attal et d’Édouard Philippe à la légère serait une erreur. Certes, Marine Le Pen perce pour la première fois le plafond de verre. Mais non sans mal ! Avec pour seule actualité son livre Des lieux qui disent, Édouard Philippe reste un candidat hypothétique sérieux qui reste très populaire auprès des Français, et ce, quatre après son départ de Matignon. Malgré tout, une dynamique s’installe nettement dans la vie politique française avec une percée de plus en plus claire du RN dans les urnes.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

108 commentaires

  1. Même si cela arrive, ce n’est pas maintenant, 2027 ! Et la France sera peut-être morte avant.
    Il y a d’autres choses à faire (« renverser la table »), avant de supputer sur des temps si lointains quand tout s’enfonce dans le NEANT chaque JOUR un peu plus.

  2. Il y a maintenant à droite bien des hommes ou des femmes salutaires qui pourraient prétendre à la fonction présidentielle. Ils se rejoignent sur bien des sujets essentiels avec quelques nuances. Reste qu’ils doivent se parler pour ne pas concourir en ordre dispersé . L’urgence c’est de reprendre le pouvoir au besoin en se retirant au bénéfice du mieux placé pour mettre un terme au déclin de la France.Certains doivent comprendre la nécessité de se retirer de la course pour éviter le naufrage annoncé de l’abondance des prétendants. Cela n’enlèvera rien à leurs compétences et convictions mais sera un gage de réussite pour le retour de la France au tout premier plan . Boulevard Voltaire a un rôle à jouer en étudiant toutes les matrices possibles pour baliser la route .

    • Oui, la coalition des droites est la seule option susceptible de garantir une véritable union pour sauver ce qui peut encore l’être après sept ans de macronie trente-six ans d’UMPS (ou PSUMP), voire plus de quarante ans de destruction de tout ce qui marchait en France… Une entente ouverte et honnête est-elle possible, sans affrontement des egos tellement discrédits ? On peut le souhaiter et tenter d’y croire contre vents et marées.

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