Marlène Schiappa : aimer son pays ou se payer de mots ?

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Dans une tribune du JDD, Marlène Schiappa demande aux citoyens et aux élus : « Êtes-vous prêts à faire passer votre pays avant votre parti ? Si oui, alors venez marcher avec nous. Nous ne serons pas d’accord sur tout : c’est ce qui fait (encore) la beauté du débat d’idées. Mais nous serons rassemblés sur une destination. »

Quel dommage qu’elle ne l’ait proposé à son cher Président lors de la campagne des élections européennes ! Il aurait été bien inspiré de penser à son pays plutôt qu’à son parti LREM en soutenant ouvertement la liste Renaissance.

Que Mme Schiappa rappelle donc la beauté du débat d’idées à Laurence Vanceunebrock-Mialon et à Raphaël Gérard, tous deux députés LREM qui menacent de quitter leur parti parce qu’ils ne veulent plus dialoguer avec leur collègue Agnès Thill sur la PMA et qu’ils demandent son exclusion !

Avez-vous remarqué comme, chez les LREM, les mots sonnent toujours bien ? Ça sonne souvent creux, mais ça sonne toujours bien ! Par exemple, M. Macron utilise souvent l’expression « Ça nous oblige ». Lors de l’hommage aux deux jeunes commandos morts pour délivrer des otages français, il disait : « Leur mort nous oblige. » D’accord, mais à quoi ? À interdire purement et simplement l’accès à certaines zones ? À intensifier notre combat et nos moyens militaires pour combattre le terrorisme ? C’est symptomatique de la stratégie d’En Marche ! : belle communication markétée, mais très peu d’actions engageantes.

Dans sa tribune, Marlène Schiappa explique que « si chacun de nous s’est engagé dans La République en marche, ce n’est certainement pas pour réactiver les anciens clivages, c’est pour ouvrir la politique aux citoyens […] et pour remettre l’humain au centre des décisions ».

Cette expression « remettre l’humain au centre des décisions » est symptomatique de la philosophie d’En Marche ! On parle d’un tout, en général. Or, les humains ont surtout besoin que l’on fasse attention à eux en tant que personnes ! Comme dans cette expression à la mode aussi grotesque qu’impersonnelle « remettre l’humain au cœur de l’entreprise », Mme Schiappa veut remettre l’humain au cœur de la « start-up nation ».

La culture de la performance fait parfois oublier que l’on travaille avec de vraies personnes, dotées d’une sensibilité. Des personnes qui ont besoin de reconnaissance et de bienveillance. Les Marcheurs gagneraient à méditer cette citation de Fedor Dostoïevski : « Plus j’aime l’humanité en général, moins j’aime les gens en particulier. »» Comme certains étudiants choisissent d’aller faire de l’humanitaire à 10.000 kilomètres de chez eux, en oubliant d’aller rendre visite à leurs grands-parents malades à cinq minutes de chez eux, Mme Schiappa parle de l’humain avec des trémolos dans la voix plutôt que de parler des personnes qui étaient sur les ronds-points, des agriculteurs qui dépérissent ou des urgentistes qui n’en peuvent plus !

Marlène Schiappa parle de son « pays », moi je le nomme : il s’appelle la France ! Que les amoureux de la France se retroussent les manches et se mettent au travail pour démentir ce mot prononcé par François Mitterrand : « La droite n’a pas d’idée, elle n’a que des intérêts. »

Il est temps d’avoir le courage de ses idées et de ses convictions. Nous verrons alors si le clivage gauche/droite a réellement disparu !

Laurent Delaplace
Laurent Delaplace
Commercial dans le bâtiment

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