Marlène Schiappa se revendique sorcière… dire qu’on la croyait secrétaire d’État
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En janvier dernier, Marlène Schiappa publiait sur son compte Twitter les insultes dont elle avait fait l’objet sur les réseaux sociaux et qui l'avaient, on peut le comprendre, fortement blessée. Qu'on se le dise, la comparer à une sorcière est, en revanche, autorisé (à condition, bien sûr, de n’y accoler aucun adjectif désagréable), voire recommandé pour qui veut lui plaire : c’est, en effet, une identité que Marlène Schiappa revendique fièrement dans une tribune parue dans le JDD, cosignée par 200 autres « célébrités » - comme Muriel Robin, Charlotte Gainsbourg ou encore la Femen Inna Shevchenko -, intitulée « Sorcières de tous les pays unissons-nous ! ».
L’idée est de réhabiliter la figure de la sorcière, de toutes ces « femmes pourchassées et assassinées par dizaines de milliers au cours de l’histoire parce qu’elles vivaient en marge de la société patriarcale », et de cesser de stigmatiser, par exemple, la méchante reine de Blanche-Neige, Mélisandre ou la « femme rouge » de Game of Thrones, ces « femmes fortes qui inspirent craintes et défiance ». On pourrait leur faire remarquer que la charmante sorcière bien-aimée, de la série télévisée éponyme, au nez mobile et enchanteur, a déjà lavé depuis longtemps leur honneur. Ou encore qu’il est d’autres figures d'Halloween terriblement stigmatisées dans les contes traditionnels et qu'elles ont pourtant complètement oubliées… les cucurbitacées : en quoi serait-il déshonorant de circuler en citrouille, pourquoi celle-ci devrait-elle se muer en carrosse pour devenir présentable ? Et les vampires : pour quel motif les individus pâles à grandes dents, façon Boris Johnson ou Anne d’Angleterre, n’auraient-ils le droit que de sortir la nuit ?
D'où vient cette angoissante et lancinante sensation d’avoir un gouvernement en carton peuplé de ministres en chocolat ?
Se considère-elle comme un « people » plutôt que comme une secrétaire d’État pour signer aux côtéx de chanteuses, d’actrices, d’humoristes et de professionnelles de l’agit-prop ?
Faut-il qu’elle n’ait trouvé aucune autre femme à défendre pour embrasser la cause de créatures fantasmagoriques, qui ne sont plus menacées depuis près d'un demi-millénaire ? Alors que sortait cette tribune surréaliste, trois « vraies » femmes (j'entends de chair et de sang), Zineb El Rhazoui, Zohra Bitan et Lydia Guirous, se faisaient traiter de « bougnoules » et deux autres, Caroline Fourest et Nadine Morano, de « [chiures] de bête immonde » par un intervenant - réputé fiché S - lors de la manif anti-Zemmour devant CNews. Marlène Schiappa l'a-t-elle remarqué ? Son compte Twitter, sur ce sujet, reste désespérément muet.
Faut-il qu’elle soit complètement irresponsable, quand tant d’églises et lieux religieux sont incendiés et vandalisés pour faire la promotion de la sorcellerie - qui participe, aujourd'hui, de l’imaginaire sataniste - et des sorcières, dont la persécution sert aujourd’hui de prétexte aux profanations ? Alors qu'était rédigée cette tribune sans queue ni tête, la cathédrale d’Oloron Sainte-Marie était forcée à la voiture-bélier et sauvagement pillée. Et un jeune de 19 ans, se revendiquant sataniste, reconnaissait être l’auteur du saccage récent dans le cimetière de Cognac.
Il y a quelques semaines, dans Elle, Marlène Schiappa confiait déjà son goût prononcé pour la sorcellerie : cartes que l’on tire, amulettes, chiffres magiques… il est vrai que ce gouvernement semble si démuni, désemparé, pusillanime qu’on ne serait guère étonné de le savoir, faute de meilleure idée, en train de planter des aiguilles dans une poupée appelée Chanteloup-les-Vignes…
Gouverner, c’est prévoir. Pour cela, heureusement, il y a la boule de cristal et la cartomancienne de Marlène Schiappa. Vous voilà rassurés, n’est-ce pas ?
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