Maroc, Mauritanie, Tunisie… premiers remparts de l’UE contre l’immigration massive ?

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L’Union européenne est une passoire. Du moins, c’est ce que laissent penser les chiffres de Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières et gardes-côtes, qui révélait en début d’année « une augmentation notable du nombre de migrants africains, en particulier d'Afrique de l'Ouest, qui représentent aujourd'hui près de la moitié (47 %) de tous les migrants détectés ». L’agence constatait également une croissance de 17 % du nombre de passage clandestins détectés, avoisinant le nombre de 380.000 illégaux ayant violé les frontières de l’UE. Toutefois, des politiques à l’échelle de l’Union sont mises en place pour lutter contre les arrivées de clandestins.

 

En Afrique du Nord, des reconduites massives aux frontières

 

Comme le révèlent nos confrères du Monde, l’Union aide, depuis 2015, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie à hauteur de 400 millions d’euros pour la gestion de leurs propres frontières via le fonds fiduciaire d’urgence (FFU). Plus de 144 millions d'euros ont notamment été investis dans la « gestion des frontières » jusqu'en 2023, qui comprend également une aide directe des États membres, permettant l'achat de navires, de caméras thermiques, de radars de navigation et d'autres équipements utiles à l’interception des illégaux. Entre 2015 et août 2023, près de 3.400 agents de la Garde nationale tunisienne ont pu suivre une formation dispensée par la police fédérale allemande. Le Monde indique également que deux centres de formation poursuivant les mêmes objectifs ont été financés par l'Autriche, le Danemark et les Pays-Bas, pour un montant total de 8,5 millions d'euros.

En Afrique du Nord, on s’active. Porte d’entrée pour l’Espagne, le Maroc engage une féroce politique de répression en matière de lutte contre l’immigration clandestine. Fin janvier 2024, le ministère de l’Intérieur marocain communiquait fièrement le nombre de tentatives d’émigration irrégulière déjouées en 2023, en hausse de 6 % par rapport à 2022, soit 75.184. Emboîtant le pas du pays du couchant lointain, les autorités tunisiennes ont annoncé avoir intercepté en mer, entre le 1er janvier et le 15 avril 2024, 21.270 migrants (contre 13.903 sur la même période en 2023). Un accroissement du nombre d’interceptions signifie-t-il pour autant la réduction d’arrivées d’illégaux sur le sol de l’UE ?

 

Une politique qui connaît des limites

 

Bien que l’Union européenne verse des centaines de millions d’euros de subventions et d’aides, les arrivées d’illégaux, majoritairement en provenance de Mauritanie, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et de Libye, sont de plus en plus nombreuses. L’Espagne est un bon exemple. Si le pays aide activement ces derniers à former leurs forces de police dans la lutte contre la présence des clandestins, il n’en reste pas moins les chiffres accablants de migrants illégaux qui parviennent à atteindre son territoire. Ainsi, au premier trimestre de l’année 2024, l’immigration clandestine était en hausse de 187 % (sur l’ensemble du territoire national) par rapport à la même période de l’année précédente, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol.

Ce n’est donc pas demain la veille que le pays mettra fin à la situation que connaissent les îles Canaries, désormais surnommées le « Lampedusa espagnol ». En effet, sur la période du 1er janvier au 15 mai 2024, les Canaries ont connu un nombre d’arrivées record de 16.586 clandestins – venus des côtes mauritaniennes et marocaines -, contre 3.495 pour la même période en 2023, soit une augmentation de 374,6 %.

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Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Et le problème pour la France est qu’elle ne se limite pas au territoire de l’UE , mais avec les confettis de l’Empire cumule des milliers de kilomètres de frontières sur la planète , frontières qu’elle est incapable de surveiller et sont autant d’entrées pour les migrants.

  2. La solution pour la France est de réduire toutes les aides accordées aux migrants et en particulier l’aide médicale l’AME. Il faut ensuite instaurer le droit du sang en matière de nationalité , et limiter au maximum l’attribution de la nationalité française.

  3. L’union européenne nous impose d’accueillir toujours plus de migrants, elle nous impose de ne pas pouvoir en expulser les délinquants et les criminels, elle dilapide notre argent en le donnant notamment aux africains, bref, elle nous opprime là aussi, comme en économie et en culture.
    Et les français seraient contents, ils en redemanderaient toujours, paraît-il. J’ai vraiment un doute… Je mets au défi tout gouvernement de consulter le peuple par referendum sur le sujet.

  4. L’europe confie sa sécurité à des mercenaires comme Rome l’a fait avec les barbares ! Le début de la fin, alors que quelques barques envoyées par le fond en haute mer suffiraient, question de volonté et de courage politique !

  5. Il y a 50 ans,mon père a franchi la frontière française muni d’un taille haie pour évidemment tailler la haie de mon grand-père. Nous avons été bloqués 2heures.mise en place d’un plomb au bout d’une ficelle,5 nf de taxe. Maintenant, on paie des bateaux qui vont chercher des gens indésirables aux limites des eaux territoriales africaines. Un pays sans frontières n’est plus un pays, cela redevient une mosaïque de villes et villages qui devront se fortifier. Retour au moyen âge.

  6. la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, ont trouvé un moyen de se faire du fric sur le dos des européens… Nous !
    400 millions d’euros, une paille.
    Ras-le-bol de cette UE banquière de pays qui pourraient très bien faire le job eux-mêmes.

  7. Nous avons dépassé très largement le seuil de saturation de clandestins hors la loi, majoritairement avec une volonté de rester en France. Pourtant rien est fait pour les accueillir humainement et çà ne les découragent pas et l’Europe de favoriser leur venue.

  8. L’ancien dirigeant de Frontex a bien expliqué qu’on l’avait écarté car il voulait sécuriser les frontières de l’Europe

  9. Un accord de retour accéléré, signé la semaine dernière, pourrait entraîner l’expulsion de nombreux migrants bangladais du Royaume-Uni vers leur pays d’origine.

    Lors de la première réunion du groupe de travail conjoint Royaume-Uni-Bangladesh qui s’est tenue à Londres la semaine dernière, des responsables britanniques et bangladais ont convenu de faciliter le retour des ressortissants du Bangladesh. Cet accord concerne notamment ceux ayant été condamnés pour des crimes, les personnes ayant dépassé la durée de validité de leur visa ainsi que les demandeurs d’asile déboutés.

    Selon un article du quotidien britannique The Telegraph publié jeudi 16 mai, l’année dernière, 11 000 Bangladais sont arrivés au Royaume-Uni avec des visas d’étudiant, de travailleur ou de visiteur, avant de demander l’asile en Grande-Bretagne.

  10. Accusé par une collégienne de Vierzon en 2021, le migrant angolais pédocriminel a déjà été condamné pour viol sur mineure en Belgique dix ans auparavant

  11. Nice : agression sexuelle, extorsion… Aymen Boutaia, migrant algérien déjà condamné 2 fois et sous le coup d’un sursis probatoire, écope de 3 ans de prison pour l’agression de trois prostituées en une semaine

  12. Les migrants contrôlés à Montgenèvre (05) ne sont plus refoulés en Italie par la police aux frontières. La raison ? Une récente décision du Conseil d’État. Les associations .
    immigrationnistes sont ravies.
    Ils passent tous”. À deux mois du lancement des Jeux olympiques, et alors que le gouvernement multiplie les annonces pour renforcer les contrôles aux frontières, la situation à Montgenèvre, décrite par une source policière à BFM DICI peut surprendre.

    Depuis plusieurs semaines, les migrants qui souhaitent se rendre en France par le col de Montgenèvre ne sont plus refoulés en Italie par la police aux frontières.

    La raison? La décision du Conseil d’État du 2 février 2024 qui limite les refus d’entrée des migrants aux frontières. En annulant la partie du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, qui permet aux forces de l’ordre de prononcer des refus d’entrée aux étrangers arrivés de façon irrégulière, la haute juridiction entend faire respecter le droit européen de libre circulation des personnes. (…)

    Une victoire pour les associations. Pour Michel Rousseau qui préside l’association briançonnaise “Tous Migrants” et qui milite depuis 2017 pour le respect des droits de migrants, c’est une victoire. Même si des zones d’ombre sont encore à éclaircir.

  13. Il faut arrêter de payer et arrêter de subventionner ces associations . Fermer les frontières , plus de droit du sol , aucune naturalisation , expulsion immédiate des migrants et plus d’allocations . Il faut également mettre un terme au tourisme médical . Si on arrête de les entretenir ils ne viendront plus .

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