Marseille : la veste cagoule, un phénomène de mode au service de la délinquance

À la mode dans le rap marseillais, le vêtement est aussi apprécié des délinquants pour ses propriétés couvrantes.
@Chris Henry/Unsplash
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Marseille est très loin d’être la capitale de la mode. Bien qu’au printemps dernier, la marque de luxe Chanel ait organisé un défilé sur le toit de la Cité radieuse, la deuxième ville de France n’est pas connue pour être la ville des fashionistas. Sur la Canebière, ce sont surtout des baskets et des survêtements qui défilent. Pour autant, certaines tendances vestimentaires (pas les plus chics) peuvent naître à Marseille. L’une d’entre elles est la veste avec cagoule intégrale.

Évidemment, la pièce ne ressemble en rien à un blazer. Elle s’apparente plutôt à un haut de jogging. D’ailleurs, elle est commercialisée par des marques de sport comme Adidas, FK ou encore D&P, l’enseigne créée par le rappeur Jul. Il s’agit donc d’une veste zippée, en matières synthétiques, en haut de laquelle est accrochée une cagoule. Officiellement, ladite cagoule est censée être à la fois une capuche et un cache-cou, un accessoire conçu « pour une protection optimale contre le froid ». Cela s’adresse donc aux sportifs.

Accessoire détourné

Sur le papier, en tout cas. Dans les faits, la veste cagoule est une pièce maîtresse du dressing des dealers et, plus largement, de tous ceux qui souhaitent ne pas être identifiables lorsqu’ils se promènent dans l’espace public. En juin 2023, un grand nombre d’émeutiers marseillais qui avaient intégralement pillé le centre-ville de la cité phocéenne en étaient vêtus.

Le vêtement est, en réalité, bien plus apprécié des délinquants que des sportifs. Dans cette tenue, ils peuvent commettre leurs méfaits sans être reconnus et donc inquiétés. Rudy Manna, porte-parole Alliance police, le confirme à BV : « Il y a des rappeurs qui se sont mis à porter ça et c’est devenu un phénomène de mode. Ils en ont fait un phénomène de mode parce que ça les arrange, parce que lorsqu’ils mettent ça, ils ne sont pas identifiables. »

Pour rappel, l’article 1 de la loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 indique que « nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage ». Le site service-public.fr précise : « Le fait de porter une tenue destinée à dissimuler son visage dans l'espace public constitue une contravention. L'amende encourue est égale à 150 euros. Cette amende peut être assortie ou remplacée par un stage de citoyenneté. » Sans grande surprise, cela ne semble pas dissuasif. Le rapport bénéfice/risque n’est pas en faveur du respect de la loi.

Il pourrait s’inverser… Rudy Manna explique pourquoi : « Tous ceux qui portent ça, il faut qu’ils s’attendent à être contrôlés. On est en plan Vigipirate, on ne peut pas se permettre d’avoir des gens cagoulés dans la rue. » Il ajoute : « Ce sera un vrai motif de contrôle, donc on va pouvoir faire des palpations et chercher de la drogue et des couteaux. »

Loi contournée

Que cet accoutrement soit à la mode ou non, le policier s’en moque éperdument, il veut voir les visages et, surtout, contrer le phénomène, car « ça crée un climat d’insécurité, ça ne met pas en confiance ». Impossible de lui donner tort, surtout dans une ville comme Marseille, gangrenée par le trafic de stupéfiants et cité privilégiée du grand banditisme.

Notons, également, que si cette tenue est aujourd’hui masculine, elle pourrait prochainement être adoptée par la gent féminine musulmane. Sous couvert de porter une tenue sportive contre le froid ou à la mode, les femmes de confession islamique pourraient ainsi essayer de contourner la loi pour se couvrir plus largement. Le holà doit être mis le plus rapidement possible avant que la France ne s'empêtre encore une fois dans des questions d’appartenance religieuse, comme cela a été le cas pour l’interdiction de l’abaya en milieu scolaire, et que ces vestes cagoules inondent tout le territoire.

Vos commentaires

39 commentaires

  1. Heureusement les délinquants ont adopté cet uniforme. Comme ça on les reconnaît tout de suite, ce qui facilite le travail de la police.

  2. Je me demande si les dirigeants de certaines marque réfléchissent avant de lancer cette stupidité sur le marché peut avoir comme conséquence sur certains esprits malades

  3. Les marques commerciales sont complices … De fortes amendes devraient les dissuader ?
    Il semble qu’il était plus facile de verbaliser des quidams marchant normalement dans l’espace public il y a 4 et 5 ans, que ces délinquants aujourd’hui …

  4. Si les autorités ne réagissent pas fermement en arrêtant systématiquement les adeptes de ces vêtements, l’insécurité, déjà arrivée à un niveau insupportable, va encore s’amplifier ! La racaille se sentant déjà impunie en cas d’interpellation pourra maintenant agir sous l’anonymat, à visage couvert !

  5. Au delà des peines et amendes pour les porteurs et peut-être porteuses, qu’attend-on pour interdire la vente de ces vêtements sous astreinte de 2 ou 3.000 euros par veste vendue.

  6. C’est normal de se protéger du froid et des -40º de l’hiver, voire de l’été …
    Ces articles pour délinquants sont-ils vendus dans d’autres pays « civilisés » ?

    • Vous voulez dire kacher ? Bon, c’est juste pour rire avec l’infinitif en lieu et place d’un participe passé.
      J’ai un jour eu une sale blague avec un cas contraire, un participe passé alors qu’il fallait écrire un impératif ou au moins un infinitif. Sur le terrain cela donne ceci, un message sur mon bureau en fin de journée de travail,  » inondation dans les caves…appelé plombier ». Bon, me dis-je, le plombier va s’en occuper…Mais non, je devais appeler le plombier ! L’usage des verbes a de l’importance.

  7. Après les casquettes capuches on passe à un autre stade et on laisse des marques commercialiser ce « vêtement » ?

  8. une protection contre le froid, à Marseille !!!!!!!!!!!! Ce Jul bouffe à tous les rateliers, surtout à ceux qui l’encensent dans les quartiers ……………….

  9. « Pour vivre heureux, vivons cagoulés ». Cette pratique est devenue un sport national pour la promotion de la délinquance. Pourquoi s’en priver ?

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