Marseille : le bailleur social de la ville fait l’objet d’un rapport accablant

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À Marseille, trois sujets sont au centre des préoccupations et des discussions des habitants de la ville. Le premier est sans conteste l’Olympique de Marseille ; viennent, ensuite, les règlements de comptes et, pour finir, la question du logement.

Cette dernière thématique a pris une nouvelle dimension, le 5 novembre 2018, jour où trois immeubles de la rue d’Aubagne se sont effondrés. Ce drame, qui a entraîné la mort de huit personnes, a mis en lumière l’état déplorable de l’habitat marseillais. Il a aussi montré qu’il est difficile de se loger dignement dans la deuxième ville de France. Des problématiques auxquelles Marseille Habitat, le bailleur social de la ville, est chargé de répondre. La société d’économie mixte (SEM) dont le capital social est majoritairement détenu par la ville de Marseille a, entre autres, pour mission de gérer les logements (sociaux ou non) de la ville et de faire disparaître l'habitat indigne.

Un rapport accablant

Dans un rapport publié le 20 septembre 2023 et comptant pour la période 2016 à 2021, la chambre régionale des comptes (CRC) pointe pourtant du doigt les défaillances de Marseille Habitat : « La société est confrontée à d’importants problèmes de gouvernance et d’organisation qui affectent l’ensemble de ses activités », note le rapport officiel. Le rapport note également que « l’organisation interne est défaillante. Les données chiffrées ne sont pas fiables. [...] Les dossiers sont par ailleurs mal tenus. » Marseille Habitat n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler un bon élève. Ce bailleur social ne connaît pas le nombre de biens présents dans son parc. Il annonce « plus de 4.435 » sur son site, tandis que la CRC en comptabilise 3.781. La légendaire exagération marseillaise ?

Sur ce qui concerne plus particulièrement la gestion des logements sociaux de la cité phocéenne, les conclusions du rapport ne sont pas meilleures : « La gestion des logements sociaux est opaque. » La chambre régionale des comptes note plusieurs irrégularités : « absence de publication des critères d’attribution du règlement de la commission d’attribution des logements, composition non réglementaire de celle-ci, non-respect de la règle des trois candidats pour un logement, absence de traçabilité des débats, perte de plusieurs années de procès-verbaux ». Les consignes ne sont apparemment pas respectées. Du coup, comment savoir si les logements sociaux sont bien attribués à ceux qui devraient en bénéficier ? Dans une ville à la réputation sulfureuse et où des petits arrangements entre amis ont déjà été dénoncés, la question peut se poser sérieusement. L’incompétence des uns favorise-t-elle la malhonnêteté des autres ?

Une institution mal organisée et mal structurée

Enfin, pour le volet habitat indigne, la CRC met encore en relief l’inefficacité de la société d’économie mixte en rappelant que l’activité a été relancée après le drame de la rue d’Aubagne et que cela s’est traduit par « l’acquisition d’immeubles délabrés, sans que ceux-ci soient pourtant traités et rénovés ». En d’autres termes, l’action de Marseille Habitat sur l’habitat indigne est quasi nulle.

Pour résumer, les Marseillais ont ainsi affaire à une institution mal organisée et mal structurée qui, sur l’une des questions les plus épineuses, n’a pas amorcé la moindre sortie de crise. Actuellement, une trentaine de procédures d’arrêté de péril sont entamées chaque mois. Une dizaine d’entre elles donnent lieu à des évacuations. Résultat : plus de mille ménages marseillais sont actuellement dans une situation de relogement transitoire.

Heureusement que Benoît Payan, le maire socialiste de la ville, a fait du logement une de ses priorités....

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Il est bon d évoquer les populations vivant majoritairement dans cette ville des populations qui même si ‘on les logeait dans des palaces mettraient le souk en un temps record. Loin de moi l idée de généraliser mais il y a cette donnée essentielle à ne pas occulter. Et dire que notre très très saint François prend en exemple cette ville . Il est vraiment à fraises ce brave homme.

  2. Et dire qu’on a confié la maîtrise des dépenses de la métropole à Marseille ! C’est dire l’avenir qui attend toute la région. Marseille, c’est la France en devenir, alors, continuons à ne rien dire !

  3. Ils font comme ceux qui gouvernent, quand on voit qu ils boivent à Versailles des bouteilles à 2700e , plus tout ce qu on nous cache , les orgies à la lanterne ect….c est pas pour rien qu on en est à 3000 milliards de dettes et on leur demande jamais de compte

  4. J’ai travaillé une grande partie de ma vie sur les toits et façades de cette ville où je suis né. Ce constat, avec mes collègues de travail, nous l’ établissions tous les jours :  » la moitié de la ville est à refaire » et nous ne faisions que des pansements, ce qui nous arrangerait puisqu’après tout, ça nous donnait du boulot, ( c’est souvent ce qu’on fait dans les travaux sur corde). Mais bah, de toute façon, Marseille
    est devenue un comptoir africain. Comme beaucoup de retraités, j’ai fui, parce que trop blanc, parce que trop vieux pour me défendre des agressions au quotidien.

  5. Toujours et encore la même litanie de personnes pompes à fric qui en veulent de plus en plus, ces villes dirigés par la gauche mondialiste avide de nouveaux arrivants où ils y voient quelques avantages surtout s’ils ne sont pas régularisés se moquant éperdument de tout le reste et pour faire perdurer leur système nous en mènent dans des raisons plutôt trouble à nous en faire pleurer. Toujours plus de migrants alors que nous ne pouvons plus loger même ceux en présence depuis de longues années sans parler d’honnêtes personnes ayant un travail régulier dont les loyers pour se loger vue le pouvoir d’achat qui régresse à grande vitesse devenus inabordable.

  6. « L’incompétence des uns favorise-t-elle la malhonnêteté des autres ? » Ne serait-ce pas très souvent la même personne qui cumule ces deux « qualités »

  7. Un maire socialiste pas de quoi s’étonner . Pourtant ces bailleurs perçoivent de nombreux loyers versés par la CAF , avant de payer il faudrait s’assurer que les logements sont bien dans les normes .

  8. Et s’il n’y avait qu’à Marseille, c’est partout l’enrichissement de ces bailleurs sur le dos de l’état des collectivités et des cons-tribuables !

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