Marseille : piloté depuis une prison, le tueur présumé a… 14 ans !
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Ça recommence. Après une première moitié d’année plutôt calme en matière de règlements de comptes, les assassinats commandités repartent de plus belle, dans la deuxième ville de France. Le dernier en date a eu lieu ce vendredi 4 octobre, aux alentours de 4h30 du matin, dans le quartier Saint-Lazare, dans le IIIe arrondissement de Marseille. Un homme de 30 ans aurait reçu une balle dans la tête alors qu’il était au volant de sa voiture.
L’auteur présumé des faits serait le passager du véhicule. Il a été filmé par les caméras de surveillance de la ville quittant le Renault Kadjar de la victime après qu’elle a percuté un mur, suite à la perte de contrôle de son conducteur. Il a été interpellé non loin du lieu de l’accident, rue de Crimée (IIIe), dans la matinée. Il s’agit d’un Nîmois âgé de... 14 ans !
Adolescent et tueur à gages
Selon les informations de La Provence, l’adolescent n’aurait pas agi de son propre chef. Il aurait exécuté un contrat. Le commanditaire de ce meurtre serait un détenu. Le tout sur fond de trafic de stupéfiants, la spécialité locale.
Ce meurtre porte le nombre de règlements de comptes à dix-sept, pour l’année 2024. Il met en lumière deux réalités problématiques. La première est que les personnes impliquées dans les trafics de drogue sont de plus en plus jeunes. Les mineurs de moins de quinze ans sont des recrues idéales pour les chefs de réseau, puisqu'ils bénéficient de l’excuse de minorité et, donc, de sanctions atténuées. Les chefs de réseau ne se privent pas de les faire « travailler ». La seconde concerne les conditions de détention des prisonniers. Cette affaire montre combien les libertés sont grandes, derrière les barreaux français. Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la justice, confie à BV : « Aujourd’hui, en France, de plus en plus, on peut mener ses affaires criminelles depuis la prison. Les prisons sont devenues des passoires. » Via le système des projections par-dessus les murs d’enceinte, au parloir ou grâce à des agents pénitentiaires corrompus, les délinquants parviennent à se procurer des téléphones et continuent à diriger leurs troupes depuis leurs cellules.
Les prisons, les nouvelles annexes de la mafia
Le rôle de la prison qui est de dissuader, neutraliser, réparer et réinsérer est ainsi totalement dévoyé. « La prison française n’affaiblit pas les délinquants », note Pierre-Marie Sève. Parfois, elle les rend même plus forts car elle les protège. Pour Pierre-Marie Sève, c’est preuve de la « latino-américanisation des prisons françaises », car elles deviennent, comme dans nombre de pays d'Amérique du sud, des « annexes de la mafia ». Les détenus prennent le contrôle des établissements pénitentiaires, l’État n’est plus maître à bord. L’affaire Mohamed Amra, auteur d'une évasion sanglante en mai 2023, en est un parfait exemple.
Pour le directeur de l’Institut pour la justice, ce constat est alarmant : « On va au-devant d’une vraie crise judiciaire pénale », prévient-il. Comment lui donner tort, alors que les actualités montrant que le système judiciaire français ne tourne pas rond sont quasiment quotidiennes ?
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45 commentaires
Vous écrivez : » Le rôle de la prison qui est de dissuader, neutraliser, réparer et réinsérer… ». C’est amusant ! Moi j’aurai dit que le premier role de la prison est de PUNIR. Nous n’avons sans doute pas la même vision des choses. Vous pensez vraiment qu’un gamin qui, a 14 ans, est capable de tuer sur commande, quand il aura fait les 2 ou 3 ans de prison auxquels les juges vont le condamner (excuse de minorité plus remises de peine), il sera récupérable sans un long, très long travail d’assistance psychologique que la France est incapable de mettre sur pied ? La seule chose que ces gens seraient capables de comprendre est que le sejour en prison soit tel qu’il n’aient plus envie d’y retourner. Pas de téléphone, pas de tablette, pas de console, pas de course de kart dans la cour, pas de balade à vélo en forêt, pas de séjour à la mer, pas de visite du château de Versailles, pas de match de foot avec les gardiens, fouilles permanentes pour interdire la drogue… Bref, que la prison ne soit pas une colonie de vacance…
Dans quel domaine l’état est-il encore le maître à bord ? On se demande pourquoi nous sommes le pays le plus taxé, c’est à dire, où l’état coûte le plus cher sans résultats.
Si cet assassin est étranger ou bi-national, expulsion immédiate, avec sa famille irresponsable évidemment. Dans tous les cas, suppression de toutes les aides sociales à ces parents irresponsables et incapables d’éduquer, de surveiller, de gérer leur progéniture.
C’est une question de moyens. On n’a pas assez de hamsters à leur faire caresser.pour les humaniser.
La presse local nous dit plus , sur les origines des protagonistes ..de la victime au commanditaire et à l’exécutant.
Que des français de papier
L’abri le plus sûr pour les délinquants est en France, la prison. L’auteur ordonne un assassinat depuis la prison , un complice de 14 ans exécute le contrat, on se croirait dans un mauvais film. C’est pourtant la réalité en France. Cherchez l’erreur.
Merci à Pierre Marie Sève pour ses justes constats.
Je crois que « après que » le subjonctif n´est pas nécessaire voir exclu…
C´est en 2024 que Amhra s´est échappé.
Sinon tout me va bien dans cet article
et « la mouche » courre toujours ! Notre « ex-super premier flic de France » aurait-il failli ?
Si , après « après que », le subjonctif est de mise ; il est d’ailleurs plus joli à entendre à l’oreille dans la phrase. Par contre, en l’occurrence, après que… le mal est fait, c’est une réalité concrète ; Donc présent ou passé; foin de subtilités poètiques et de raffinement culturel; hélas !
C’est Madame Taubira qu’il faut remercier d’avoir supprimé les fouilles après parloir, qui permettent l’entrée de toutes sortes de substances et de matériels dans les cellules, permettant aux détenus d’y faire leurs affaires comme en télétravail.
Elle n’a appliqué que des directives européennes.
Certaines villes de France comme Marseille, Lyon et Grenoble, notamment mais pas seulement, ressemblent en effet de plus en plus à l’Amérique Latine, ce jeune-là me rappelle la Colombie de Pablo Escobar et de ses « sicarios » de 14 à 16 ans, recrutés à Envigado, la banlieue de Medellín et fief d’Escobar, où des adolescents abattaient n’importe qui, n’importe où, par équipes de deux juchés sur des motos …
Quand je pense que Mr Dupont Moretti disait qu’il n’était pas au courant que des portables circulaient dans les prisons.
Mais de qui se moque t-on ?
il faut faire comme au Salvador, là bas depuis le nouveau président les gens vivent tranquille.
Déchéance de nationalité française pour les binationaux délinquants
Il y a toujours une solution. Au Salvador, pas de crimes commandités depuis une cellule, pas de spa ni de karts. Je ne saisis pas qui délire.
Le gouvernement trouve des moyens considérables pour des guerres qui ne sont pas les nôtres mais ne daigne pas s’intéresser à la situation catastrophique à l’intérieur de nos frontières, sur ce sujet comme beaucoup d’autres la côte d’alerte est largement dépassée.
14 ans !
L’excuse de minorité n’est qu’une sinistre farce.
Il est vrai que dans nos prisons ce sont souvent les délinquants qui font leurs lois et ça c’est pas normal . Il faudrait surtout revoir les conditions de détention des criminels afin qu’ils ne puissent pas nuire quand ils sont emprisonnés mais pour ça il faut un gouvernement d’hommes et de femmes capables et ça on n’a pas .
« Merci » à Sarkozy qui a livré la « liberté » de la France à une commission européenne corrompue. Aujourd’hui, il fait la leçon.