Marseille : rave-party en plein centre-ville, Benoît Payan aux abonnés absents

Benoit Payan, maire de Marseille. Capture écran Maritima Médias / YouTube
Benoit Payan, maire de Marseille. Capture écran Maritima Médias / YouTube

Le quartier de la Plaine est situé au croisement des Ier, Ve et VIe arrondissements de Marseille. Si l’on en croit le site de la mairie de Marseille, il s’agit d’un « lieu de vie très apprécié par la jeune population, notamment en raison de son atmosphère artistique et bohème ». En réalité, ce secteur est annexé par une frange de la population qui pourrit la vie des riverains. Ce vendredi 25 octobre en a été un parfait exemple.

Aux alentours de 20 heures, des dizaines de fêtards ont commencé à affluer sur la place Jean-Jaurès. À 21h40, une sono est installée. L’appel de la musique électronique est tel que la foule se densifie, jusqu’à compter près de 600 personnes. Au programme de la soirée non déclarée, outre une musique tonitruante, de l’alcool, de la drogue, des chiens, de l’urine le long des murs… jusqu’à 4 heures du matin, heure à laquelle les forces de l’ordre sont intervenues, non sans mal, pour disperser la foule.

Un quartier assiégé

Bruno Bartocetti, délégué de la zone sud du syndicat Unité Police, n’est pas étonné par l’accueil réservé aux forces de l'ordre. Il raconte à BV : « À la Plaine, le rejet de la police est culturel. Le policier, quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise, on le rejette. On a un noyau qui se retrouve dans ce quartier et qui est dans son monde. C’est l'ultra-gauche qui rejette les institutions. »

Cet épisode n’est en aucun cas un fait isolé. Les riverains de la Plaine attendent chaque semaine, avec appréhension, l’arrivée du week-end. Ils savent que, sur cette place rénovée à grands frais en 2021, fin de semaine rime avec nuisances. Quand ce n’est pas une rave-party, c’est un concert de percussions, des duels de fanfares, un carnaval… Des événements qui apportent leur lot de déchets, de bouteilles en verre brisées au sol, de déjections et de violence. Le policier le confirme : « Le soir, c’est envahi par une population qui n’a rien à faire des règles, des jeunes et moins jeunes livrés à eux-mêmes. Le cours Julien [une autre place située non loin de la Plaine, NDLR] et la Plaine, le soir, on n’a pas envie de s’y promener. L’ordre et la tranquillité publique n’y sont pas respectés. »

Des riverains désabusés

Sur le compte X des Riverains de la Plaine, un collectif apolitique d’habitants du quartier, les témoignages sont nombreux. Ils font état d’un profond ras-le-bol. Certains affirment que la Plaine est devenue une « ZAD », quand d’autres notent l’inaction de la municipalité. « Force est de constater que les élus s’en fichent », commente une habitante du quartier. Lorsque les nuisances ne sont plus ponctuelles, il ne s’agit, en effet, plus d’un problème policier mais d’un problème politique.

Sollicitée par BV, la mairie des IVe et Ve arrondissements de Marseille nous a renvoyés vers la mairie centrale. Cette dernière n’a pas répondu à nos questions. Bruno Bartocetti pense que « le quartier a été abandonné ». Ce silence pourrait lui donner raison. À moins que Benoît Payan et les siens aient du mal à condamner ces fauteurs de troubles. Visée électorale ou manque d’intérêt, quoi qu’il en soit, une nouvelle fois, à Marseille, les honnêtes citoyens trinquent et un quartier à peine requalifié tombe à nouveau en décrépitude.

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