Marseille : un baron du narcobanditisme libéré pour vice de procédure

C’est la deuxième fois en six mois que ce caïd sort de prison sur décision ou erreur de justice.
Capture écran BFM MARSEILLE
Capture écran BFM MARSEILLE

Pascal Gomez-Galeote est l’une des figures du grand banditisme marseillais. Il est le chef de la bande de Marignane connue pour des faits de corruption, des règlements de comptes et du narcotrafic. Il devrait être derrière les barreaux. Il l’a été, il ne l’est plus… à cause d’un vice de procédure.

Doli, de son surnom, était entré au centre pénitentiaire de Marseille le 17 octobre dernier, suite à sa condamnation, en première instance, à cinq ans de prison avec mandat de dépôt pour des faits de recel en bande organisée et de corruption active. Une décision dont il avait fait appel le 23 octobre. Il était donc, depuis ce jour, en détention provisoire dans l’attente d’une nouvelle audience. Ce régime aurait dû être renouvelé par le parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence au bout de quatre mois. Cela n’a pas été fait. À la demande de son avocat, Me Christine d’Arrigo, Pascal Gomez-Galeote a donc obtenu une libération sous contrôle judiciaire, le 24 mars dernier.

Bis repetita

C’est la deuxième fois, en six mois, qu’il est ainsi libéré. Sa première levée d'écrou remonte au 3 octobre dernier. Là, pas d’oubli, mais une décision de la Cour de cassation qui avait jugé que sa détention « n’était plus nécessaire à la manifestation de la vérité ». À l’époque, déjà, sa sortie de prison avait fait polémique dans les rangs de la police. Beaucoup craignaient que celui qui avait été en cavale pendant près d’un an avant d’être arrêté en profite pour se volatiliser une seconde fois. Cela n’avait pas été le cas. Qu’en sera-t-il, cette fois ? Tous les scénarios sont possibles.

Très en colère en octobre dernier, la police est aujourd’hui dans l’incompréhension la plus totale. Sur son compte X, Rudy Manna, porte-parole Alliance Police nationale, se montre très amer : « Un travail de dingue de la BRI pour traquer, enquêter et interpeller ce "gros bonnet". Une erreur du parquet d’Aix provoque la libération. Dormez sur vos deux oreilles, la police va encore travailler 24 h/24 pour le rerere-interpeller et il sera rerere-libéré. Désespérant. »

Errare humanum est

Florian Guénot, secrétaire zonal adjoint Alternative Police CFDT, lui, est plus résigné. Il confie à BV : « Ça met en relief les carences de la Justice. Le manque de moyens et d’effectifs. On en parle parce que c’est une affaire médiatisée, mais il y a beaucoup d'erreurs comme ça. C’est un raté de plus. » Selon lui, le couple police-justice ne fonctionne pas correctement parce qu’il est sous-dimensionné, et « tant qu’on ne résoudra pas ce problème, il y en aura d'autres », des erreurs comme celle-là.

Sous couvert d’anonymat, un autre policier marseillais a livré à BV une analyse tout autre : « Soit il a de la chance, soit c’est bizarre. » Il s’interroge : « Est-ce que c’est de l’incompétence, de la négligence ou de la corruption ? » À ce jour, aucun élément ne permet de répondre à cette question. Les doutes du policier sont néanmoins instructifs. Ils montrent que la corruption des élites est désormais une chose à prendre en compte et, donc, que la France est peut-être en passe de devenir un narco-État. La nouvelle n’est pas des plus réjouissantes.

 

Vos commentaires

60 commentaires

  1. ça pue la corruption, il suffit qu’un slarié mette le dossier sous la pile et il sera hors délai de présnetation, d’autres fois, il manque du paier dans laphotocopieuse, ou alors le juge est malade et on a oublié de le remplacer, ras le bol de cette « justice », darmanin crée des prisons pour les gros trafiquants encore faut-ils qu’ils soient vraiment condamnés.

  2. C’est marrant,mais lorsqu’il faut juger des gens qui dénoncent les méfaits de l’immigration,je songe à Génération Identitaire,par exemple,là il n’y a jamais de  » faute de procédure ».La » justice » frappe rapidement et durement.Un syndicaliste policier de gauche de la CFDT,rappelle l’article,nous dit que la justice manque de moyens ,ce qui expliquerait des ratés du genre de ceux évoqués par le sujet.A croire que la » justice » ne manque de moyens que lorsqu’elle le veut bien .Au fait,si l’un d’entre nous se trompe,rate quelque chose qui trouble l’ordre public,commet une infraction,cette même justice frappera sans barguigner.Mais on sait que l’ordre judiciaire se garde bien de s’ auto- sanctionner.Les juges sont intouchables et chacun de nous est invité à s’abtenir de tout commentaire,sauf à multiplier les jérémiades habituelles et pleurnicher avec elle en déplorant « qu’elle manque cruellement de moyens ».

  3. Le moindre faux-pas d’une personne honête est facilement puni.
    Les grosses racailles ne risquent rien grâce à l’hyper activité des juges et « cons-sorts » qui sont tellements submerdés qu’ils ne sont même pas capables de respecter un délai de 4 mois.
    Pauvre police, je les plains de tout coeur par rapport de ceux qui pourraient respecter leur travail , je parle des « ronds de cuir » ( callipiges ), ce n’est pas un compliment.

  4. C’est quand meme curieux, la justice fait beaucoup d’erreurs lorsqu’il s’agit des droguistes et parfois plusieurs fois pour le meme droguiste, mais pour MLP tout était parfait, tout bien en place..les points, les virgules, les tampons, les signatures, les ordinateurs, les photocopieurs, seul le bordereau de dépôt avait ete transforme en une mort politique et sociale….Badinter le futur Pantheoniste n’avait pas pense a ca……..

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