Marseille : un bâtiment public part en fumée, des dealers suspectés

Air Bel est une cité située dans le XIe arrondissement de Marseille. Elle se compose d’une dizaine de bâtiments pour près de 1.200 logements sociaux. La métropole y a lancé un grand projet de rénovation urbaine. Pour le présenter aux habitants du quartier et permettre des concertations, une « maison de projets de la cité Air Bel » était en cours de construction. Elle devait être inaugurée en avril prochain. Il n’en sera rien. Le bâtiment en bois a pris feu, dans la nuit du 18 au 19 mars.
Aux alentours de 22h30, un incendie s’est déclaré sous le regard des riverains. Près de 25 soldats du feu du bataillon des marins pompiers de Marseille ont été dépêchés sur place, en vain. L’édifice de 80m2 a été totalement détruit par les flammes. Une enquête de police a été ouverte, au lendemain des faits. Selon nos confrères de BFM TV, la piste criminelle serait privilégiée et une personne aurait été interpellée.
472.000 euros en cendre
Une théorie à laquelle veut croire le maire LR de secteur, Sylvain Souvestre, interrogé par BV. Pour lui, ce sont les narcotrafiquants de la cité qui sont derrière l’incendie : « Les seuls que ça dérange, ce sont les dealers. Ils veulent leur tranquillité. » Ils ne veulent pas de ce grand projet de rénovation qui a vocation à « changer totalement le quartier, la qualité de vie des habitants et apporter de la sécurité ». Sécurité et deal faisant rarement bon ménage, les trafiquants savent qu’ils ont tout à perdre. Ils tentent donc de décourager les pouvoirs publics.
Ces derniers n’ont cependant pas l’intention de se laisser intimider. Sylvain Souvestre sait que « si on lâche, la République disparaît ». Il précise : « Nous avons une réunion lundi prochain pour relancer cette maison des projets. » Il pense avant tout aux habitants du secteur, « les premières victimes des agissements des dealers ».
Le cas Air Bel est loin d’être isolé. Dans les zones de la ville gangrenées par le trafic, les chantiers sont loin d’être une sinécure. Les entreprises sont menacées, les chantiers visités, le matériel volé. Un entrepreneur marseillais raconte à BV : « C’est désolant. On fait des bâtiments, des centres sociaux, des terrains de sport pour améliorer la vie des habitants des quartiers sensibles et on est menacé, on essaye sans cesse de nous faire baisser les bras. » Il ajoute : « Sur certains chantiers, les ouvriers sont fouillés à l’entrée. On leur demande de payer pour que leur sécurité soit garantie. »
Le coup classique
« On », ce sont les délinquants, et plus spécifiquement les trafiquants de drogue. Lorsqu’ils sont implantés dans un quartier, « ils veulent avoir la main » sur celui-ci, comme l’indique Sylvain Souvestre. Un bâtiment qui se construit, c’est l'État qui progresse. Pour les narcotrafiquants qui veulent régner en maîtres, c’est inconcevable. Là où ils prospèrent, les services publics ne sont pas les bienvenus.
À Air Bel, des transports en commun doivent être ajoutés et, à terme, le maire espère installer des caméras de vidéosurveillance. Forcément, l’idée ne plaît guère. Les narcotrafiquants œuvrent donc pour faire reculer l’État. Sylvain Souvestre n’est pas dupe : « Il y a un rapport de force entre la puissance publique et les dealers. » Un rapport de force que la métropole, porteuse du projet, le maire de secteur et le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau - qui leur a apporté son soutien -, entendent bien gagner. Verdict dans quelques mois.

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22 commentaires
je pense que s il y a narcotraficants en face il y a beaucoup de consommateurs et si on s occupait des deux a la fois ????je suis sure que tout irait mieux non?????bizarrement on ne parle que du vendeur …………….en fait on n ose pas s attaquer aux acheteurs car souvent c est des petits bourgeois connus qui font la fete et helas aussi de jeunes ado tombés dedans grace aux plus grands etc etc.
Dans l’impuissance et la couardise, nos dirigeants non plus n’ont plus de limites…
« Faire reculer l’Etat » : il n’en faut pas beaucoup pour le faire reculer, voire disparaître. Il y a longtemps qu’il ne fait plus le poids face aux dangers imminents que le pays court à cause de son indigence
Les extraterrestres ont encore frappé ! Pas grave on fermera des chambres d’hôpitaux pour reconstruire un… bâtiment public – sauf erreur de ma part – je n’ai toujours pas compris la destination. Comme c’est flou je suppose que c’est encore un de ces lieux pseudo-culturels qui ne servent à rien si ce n’est à dépenser l’argent des contribuables enfin le peu qui reste.
Toujours la même réflexion : l’État est incapable de maintenir l’ordre chez lui et se laisse déborder par les narcotrafiquants qu’il n’arrive pas à dégager des quartiers, et il veut aller expliquer aux Russes qu’il faut dégager de l’Ukraine…
Ou une loi d’exception est rapidement promulguée et mise en œuvre ou le pays sera devenu d’ici peu une République où la loi sera dictée par la pègre.
… « la piste criminelle « serait » privilégiée. »
Ah les bonheurs de la conjugaison française : « serait » !
Cette « maison de projets de la cité Air-Bel » avait tout de « la petite maison (en bois) dans la prairie » du narcotrafic !
C’est sûr, elle a bel air maintenant !
C’était à prévoir, et il ne faut pas être sorti diplômé de l’Éna, ou pire, de Sciences-PO, pour imaginer que d’oser mettre « du beurre sur les épinards et de narguer le monde de la drogue », ça se terminerait en feu d’artifice.
Encore « un pognon de dingue » parti en fumée !
Il faut punir les consommateurs de drogue : pas d’emploi public, pas de logement social, déchéance parentale, amendes, perte de points sur le permis de conduire, amendes, interdiction d’exercer certains métiers. Il n’y a pas que la prison.
Je rajouterais perte des droits civique , de la sorte cela éviterais d’avoir des hommes et femmes politiques dans les institutions de la république , avec des contrôle tout les mois sur ceux celles déjà en place , en cas de positif c’est perte de la charge dans les institutions avec interdictions a vie , même chose pour les fraudes fiscales.
« Ces derniers n’ont cependant pas l’intention de se laisser intimider » !! C’est ben vrai ca ! On va reconstruire le même bâtiment pour encore plus cher, puisqu’il va falloir déblayer celui qui a brûlé et les dealers ou… autres péquenots y mettront à nouveau le feu …. C’est pas grave, les Marseillais paieront !!
Non, ce ne sont pas les Marseillais qui payent ou pas seulement, c’est nous tous, enfin ceux d’entre nous qui payent des impôts …
500 000 euros de dégâts… et dire que dans l histoire de marseille Air Bel a été la résidence de Marian Fry ( le consul honoraire américains qui a sauvé des centaines d intellectuels pendant la seconde guerre).. mais en 2025. On préfère les dealers…
Si on a toujours les mêmes guignoles aux manettes c’est foutu
Les dealers ont déclarer la guerre a la république , cette dernière doit agir comme il ce doit en temps de guerre mais a une différence prêt ,les dealers n’étant pas des militaires , la convention de Genève ne s’applique pas pour eux.
Dechéance de la nationalité française pour les binationaux délinquants.
Pourquoi rénover un quartier pourri par le narcotrafic ? Il faut faire le ménage avant de rénover, cela paraît évident … sauf aux dirigeants de la ville. Tant qu’on mettra la charrue avant les bœufs, cela ne fonctionnera pas. Quant à bâtir un immeuble en bois, je ne demande même pas qui a eu cette brillante idée, je me doute bien de la réponse.
no parking no bisnes
non mais qui c est qui qui commande ici