Marseille : un conducteur de bus tabassé à coups de batte de baseball

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Ce jeudi 23 janvier, aux alentours de 18h30 à Marseille, un chauffeur de bus de la ligne 91, allant de l’hôpital de la Timone (Ve) au quartier des Caillols (XIIe), a été sauvagement agressé. Cinq arrêts avant le terminus, un individu monte dans le bus, s'installe et allume une cigarette que le conducteur lui demande immédiatement d’éteindre. Une requête qui n’est pas à son goût. Le voyageur se lève, crie puis en reste là…. jusqu’au terminus. Là, il s'approche du poste de conduite et assène plusieurs coups au chauffeur à l’aide d’une batte de baseball.

Catherine Pila, présidente de la RTM (Régie des transports métropolitains), raconte à BV : « Il l’a frappé très lourdement sur le crâne et il l’a frappé au thorax. Le conducteur est tombé inconscient et il a été à nouveau frappé alors qu’il était inconscient. » Il souffre d’un traumatisme crânien sévère mais son pronostic vital n’est plus engagé. Catherine Pila précise qu'elle n'avait pas vu d'agression aussi violente depuis plusieurs années.

Violence extrême

Qui en est l’auteur ? La question reste entière. Après l'agression, l’individu est parvenu à s'enfuir. Les images de vidéosurveillance du réseau de transport ont été fournies à la police. Catherine Pila espère qu’elles permettront aux enquêteurs de trouver « la personne qui a commis cet acte ignoble, inqualifiable et odieux » et « qu’elle en répondra devant la justice ».

Elle souligne que « cet événement est dramatique mais qu'il reste du domaine de l’exceptionnel ». Un avis à moitié partagé par Joël Bonetto, responsable syndical SUD Solidaires RTM, joint par BV. Ce dernier rappelle qu’un chauffeur a été braqué sur la ligne 23 en octobre 2024 et que, récemment, « une collègue a été giflée ». Des agressions, la direction de la RTM en a comptabilisé près de 80, au cours de l’année passée, soit plus de 1,5 par semaine. Toutes ne sont pas aussi graves que celles qui font la une des journaux, il n’empêche qu’elles font partie du quotidien des conducteurs.

Ensauvagement suprême

Pour les chauffeurs de bus, la situation est devenue insupportable. Soutenus par leur direction, les conducteurs marseillais mais aussi ceux d’Allauch et de Plan-de-Cuques ainsi que les traminots ont exercé leur droit de retrait dans la soirée du 23 janvier, en guise de protestation. Dès le lendemain, ils étaient de nouveau à pied d'œuvre pour assurer leur service et ne pas pénaliser l’ensemble des usagers. Ils avaient le cœur lourd. Joël Bonetto se fait leur porte-voix : « On en a ras le bol », nous dit-il Quand ce ne sont pas des coups, ce sont des insultes ou des crachats, dont les chauffeurs sont la cible. Ils demandent que des dispositions soient prises. Il s’agace : « Il faut quoi ? Qu’il y ait un mort ? »

Nombreux sont les chauffeurs qui voudraient que des barres métalliques soient installées à l’avant des bus pour que personne ne puisse venir à hauteur de la cabine de conduite. Pour le conducteur, avec un tel dispositif, l’agression de la veille n’aurait peut-être pas été aussi grave. Mais le problème est plus sociétal que technique. Par leur métier, au contact de la population, « les chauffeurs sont en première ligne » de l’ensauvagement de la société. Qui ne l’est pas ?

Vos commentaires

5 commentaires

  1. La gauche nous parlera au mieux d’une « incivilité » à classer sans suite pour ne pas faire le jeu de « qui vous savez » (celle dont on ne prononce pas le nom à cause d’un prophétie autoréalisatrice. Non ce n’est Voldemort, cherchez ailleurs). Au pire on nous expliquera que ce malheureux chauffeur de bus n’est pas victime d’un passage à tabac en règle, mais qu’il s’agit d’un cas de tabagisme passif, comme quoi le tabac nuit gravement à la santé. Point.

  2. Qui se balade en bus avec une batte de base-ball ?
    C ‘est une action préméditée.
    Saura t on si il est retrouvé l ‘identité et la nationalité (ou double nationalité) de l ‘agresseur ?.
    Il faut armer les conducteurs de bus de gaz lacrymogène .
    J ‘ai 70 ans ,je n ‘ai jamais connu cette violence lors de ma jeunesse .
    Nous avions à l ‘époque le respect des institutions, des personnes âgées et de la police ou la gendarmerie.
    Je me souviens à l ‘école dans les années 60/70,l ‘ instituteur écrivait au tableau noir à la craie tous les matins une phrase d « instruction civique et il nous l ‘expliquait ,nous la commentait.
    Nous avions les bases et les règles du respect de l ‘autre et du vivre ensemble.
    Aujourd’hui, les fondements des règles élémentaires de vie en communauté sont complètement bafouées par une certaine jeunesse qui n ‘a plus aucun savoir vivre et qui règne par la violence, sa seule réponse à la relation entre citoyens.

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