Marseille : un projet de salle de shoot… au sein de Notre-Dame de la Garde !

capture d'écran © France2
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Transformons la Bonne Mère en HSA (Halte Soins Addictions) ! Voici le délirant projet de Nicolas Thomasset, créateur d’une pétition en ligne pour qu’une salle de shoot ouvre « au sein de » la Basilique Notre-Dame de la Garde. Il était sur le plateau de BFM TV Marseille, ce lundi 23 septembre, pour exposer son idée.

Selon le créateur de la pétition, dont la légitimité reste à prouver, « il s’agit d’une nécessité » car « il y a des gens qui se piquent ou qui se droguent dans des conditions indignes, dans des parkings, dans la rue… » Il rappelle : « À Marseille, cela fait plus de trente ans qu’on l’attend. » Ce n’est pas tout à fait exact. A Marseille, cela fait e effet trente ans que le projet est débattu mais cela fait aussi trente ans que les Marseillais s’y opposent. Tour à tour, tous les projets de lieux pressentis pour accueillir la salle de shoot ont été abandonnés.

Un projet délirant et stupéfiant

Nicolas Thomasset n’est pas à une approximation près. Sur le site de la pétition, il prête au pape François la citation suivante : « Ouvrir une HSA, c’est s’ouvrir à Dieu. » Malgré de nombreuses recherches, nous ne sommes pas parvenus à retrouver le discours dans lequel le souverain pontife aurait prononcé cette phrase.

Autre petit arrangement avec la réalité, le créateur de la pétition déclare : « J'ai étudié ce qu’il se passe avec les haltes soins addictions parisienne et strasbourgeoise et ce ne sont que des bonnes nouvelles, sur le plan économique, pour la sécurité, pour le quartier mais aussi sur le plan écologique parce qu’il y a moins de seringues. » A Strasbourg, l’expérience ne semble, en effet, pas avoir tourné à la catastrophe, la Halte de soins addictions étant implantée loin du centre ville et à proximité d’un hôpital. A Paris, en revanche, l'expérimentation est loin de faire l’unanimité.

Nicolas Thomasset affirme également qu’une salle de shoot « réduit les troubles à l'ordre public ». Concernant Notre-Dame de la Garde, cela serait évidemment tout le contraire puisqu’il n’y a, à ce jour, pas de toxicomanes aux abords de la Basilique. Ouvrir une HSA en ce lieu perturberait sans aucun doute sa quiétude. Et attirerait consommateurs et dealers qui savent que dans le périmètre d’une salle de shoot, la police ne peut pas intervenir.

Un trip solitaire

Le créateur de la pétition semble enfin oublier qu’avant d’être « un lieu symbolique et visible », Notre-Dame de la Garde est un sanctuaire, un lieu de prière et de dévotion mariale. Il omet un paramètre important : Notre-Dame de la Garde n’appartient ni à la ville, ni à l’Etat mais au diocèse de Marseille. Diocèse qui n’a pas été contacté par Nicolas Thomasset, comme cela est confirmé à BV. De son côté, également interrogée par BV, l’association Asud Mars Say Yeah, chargée de la gestion de la future HSA marseillaise, affirme ne pas avoir été informée de cette initiative, ne pas connaître son porte-parole et ne pas être « porteuse de ce projet ».

Pour l'heure, la pétition ne soulève pas les foules, avec seulement... quatre-vingt-neuf signatures recueillies en douze jours. Avec des amis comme cela, la municipalité et l’association pro dépénalisation Asud Mars Say Yeah, n’ont pas besoin d’ennemis.

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