Maryam Mirzakhani, génie iranien des maths, est morte. Sa photo la montre sans voile
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Maryam Mirzakhani (مریم میرزاخانی) a été emportée à 40 ans par le cancer qui la rongeait depuis des années. Elle était la première femme à avoir obtenu la médaille Fields. Cette distinction prestigieuse est réservée aux mathématiciens de moins de 40 ans et pallie, avec le prix Abel, l’absence de prix Nobel de mathématiques.
Maryam Mirzakhani est née en Iran. Elle se voulait écrivain, mais au collège, elle a lu une anecdote attribuée à Gauss, célèbre mathématicien allemand ; celui-ci expliquait en quelques mots simples comment calculer la somme des 100 premiers nombres. (On les écrit tous dans un sens croissant de 1 à 100. On écrit en dessous dans l’autre sens décroissant de 100 à 1. On additionne les nombres qui sont l’un en dessous de l’autre. On trouve 100 fois le même résultat 101. On additionne ces chiffres et on divise par 2. On trouve donc 50 × 101 = 5.050.) Subjuguée, Maryam a décidé de se consacrer aux mathématiques.
Le régime des mollahs possède maints côtés odieux (l’obligation pour les femmes de se voiler, la lapidation des femmes adultères, l’application de la loi du Talion, la ségrégation entre hommes et femmes dans les transports), mais sur un aspect, il est bien supérieur à ses rivaux saoudiens : il promeut l’éducation des filles et leur ouvre le champ de toutes les études. Mme Mirzakhani est entrée dans un établissement réservé aux surdoués. Elle a gagné par deux fois les Olympiades mondiales de mathématiques, où elle a fait tous les exercices, ce qui est absolument exceptionnel.
Elle a commencé ses études universitaires en Iran avant de partir aux États-Unis, où elle a passé sa thèse et obtenu des postes dans les universités de Stanford et de Princeton.
En mathématiques, on peut sensiblement améliorer ses résultats par le travail, mais on se ramène toujours à un « don » primordial. 30 % des humains sont capables de comprendre les mathématiques de terminale S et 5 % seulement d’assimiler celles de l’agrégation. Mais certaines parties des mathématiques sont tellement compliquées que seule une poignée de personnes les appréhende. Mme Mirzakhani était une des rares (sinon la seule au monde) à voir géométriquement les espaces dits de modules. Elle était tout bonnement un « génie », bien que ce terme soit galvaudé.
On peut, bien sûr, trouver sans intérêt et ésotériques ces travaux de chercheurs, mais ils sont pourtant cruciaux. La physique n’arrive pas à relier le monde quantique et la relativité, sans doute parce que les mathématiques n’ont pas encore élaboré une théorie qui fixe le cadre de cette réunion. Le jour où on y parviendra, le monde changera du tout au tout et les conséquences dans la vie de tous les jours seront nombreuses.
Les mollahs ont eu l’élégance de publier des articles nécrologiques sur Mme Mirzakhani en reproduisant sa photo sans voile, car cette brune aux cheveux courts avait rejeté le hidjab, sitôt sortie d’Iran. Peut-être n’est-elle pas rentrée dans son pays natal à cause de lui ?
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