Me Gilles-William Goldnadel : « Il existe une triste tradition de parler d’activiste mais jamais de terroriste »
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En Israël, une nouvelle attaque armée a fait au moins deux morts et de nombreux blessés, jeudi 7 avril au soir, dans le centre de la métropole de Tel Aviv. Selon l'AFP, les services de sécurité israéliens ont annoncé, vendredi matin, avoir tué l’assaillant au terme d’une chasse à l’homme de plusieurs heures. L'avocat Gilles William Goldnadel regrette que la qualification de terroriste soit parfois omise.
Jean Bexon. Pourquoi dénoncez-vous le fait que des journalistes du Monde et de l’AFP n’utilisent pas le mot « terroriste » pour parler des événements de Tel Aviv ?
Maître Gilles-William Goldnadel. Je considère que c’est un scandale moral et idéologique total. Ce n’est pas nouveau. Il existe une triste tradition au sein de l’Agence France-Presse, que des esprits chagrins nommaient autrefois Agence France-Palestine. Je crains que l’on puisse à nouveau utiliser cette formule car lorsqu’il s’agit d’Israël, avec un acte terroriste commis sur des civils juifs en Israël ou dans les territoires contestés, il existe une triste tradition de parler d'activiste ou d'assaillant mais jamais de terroriste.
Cette tradition va plus loin car le mouvement Hamas, considéré par la plupart des pays civilisés comme un mouvement terroriste, ainsi que le djihad islamique, sont désignés comme des « groupes armés » et non comme des mouvements terroristes. Ils répugnent également à parler d’acte terroriste, même lorsque les actes ont été commis au nom de l’État islamique. Ça va donc très loin.
J. B. Cette pratique n'est pas nouvelle...
Me. G-W. G. On ne peut pas associer cela à cette répugnance intellectuelle et idéologique qui a fait que, pendant des années, on n'accolait pas le mot « terroriste » avec « islamiste », de crainte d’être taxé d'islamophobes. Maintenant, tout le monde, même les gens les plus coincés idéologiquement, parlent de terrorisme islamiste. Là, il s’agit d’une spécificité judéo-israélienne : lorsqu’il s’agit d’Israël, l'AFP et Le Monde n’emploient pas le mot de « terroriste ». Ils acceptent de le mettre entre guillemets lorsqu’ils citent les autorités israéliennes. Celles-ci parlent d’un acte terroriste, ils reprennent donc la formulation entre guillemets. Sinon, je vous mets au défi de trouver le mot « terroriste ». J’ai également eu une petite polémique avec France Inter. J’ai reproché notamment à leur correspondant en Israël et Palestine de ne pas utiliser ce vocable. Mais je dois reconnaître qu'hier, dans son intervention radiophonique, il a parlé d’acte terroriste à Tel Aviv, dont acte.
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