[MEDIAS] Cette attaque en Allemagne dont vous n’avez pas entendu parler

Capture d'écran X
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Les faits se sont déroulés dimanche 29 septembre dernier, dans la ville d’Essen, en Allemagne. Sur les réseaux sociaux, une vidéo témoigne de sa violence. Un homme armé d’une machette s’avance, menaçant, face à des passants qui tentent de s’interposer… Au cours de cette soirée sanglante, ce Syrien de 41 ans aura agressé plusieurs personnes à l’arme blanche, déclenché au moins deux incendies et même foncé sur des commerçants à bord d’une camionnette. Pas moins de trente blessés sont à déplorer, dont huit enfants hospitalisés dans un état grave.

L’assaillant a rapidement été interpellé par la police allemande. Selon les premiers éléments de l'enquête, une rupture amoureuse serait à l’origine du drame. Le suspect n’aurait pas supporté d’être quitté par sa femme et aurait cherché à se venger de toutes les personnes impliquées, de près ou de loin, dans la séparation.

Un fait invisibilisé par une grande partie de la presse

Ce n’est pas tous les jours qu’une attaque d’une telle ampleur a lieu, chez nos voisins allemands. Pourtant, l’événement n’a pas fait les gros titres des médias français. Loin s’en faut. La plupart de nos confrères n’en ont carrément pas parlé du tout. Rien sur les sites du Monde, de Libération, de Radio France, France Info, France 24 ou Courrier international. Seuls Europe 1, Le Figaro et Euronews ont consacré un article au drame survenu outre-Rhin.

Cette occultation médiatique prive le public d’une mise en perspective intéressante. Une meilleure couverture aurait été l’occasion de noter que l’attaque en question n'a rien d’un simple fait divers et survient au contraire à un moment où l'Allemagne est en proie à un vif débat sur l'immigration. Au mois de mai, un policier a été tué et plusieurs personnes blessées par un Afghan à Mannheim. En août, trois Allemands ont perdu la vie lors d’une attaque au couteau perpétrée par un demandeur d'asile syrien lors d’un festival de rue à Solingen. Jeudi 12 septembre dernier, c’est un autre Syrien qui a été arrêté, soupçonné de préparer une attaque à la machette sur des soldats allemands


Cette succession de drames permet de comprendre pourquoi l’Allemagne a récemment pris des mesures pour renforcer le contrôle de l'immigration et les lois sur le port de couteau. Elle éclaire aussi la montée des partis dits « d’extrême droite », l'AfD enchaînant les succès électoraux.

La rétention des informations gênantes

Mais le non-traitement par la plupart des grands médias français de l’attaque à Essen et de ses trente victimes ne doit rien au hasard. Il s’agit d’un choix éditorial délibéré. Chaque jour, les rédactions font le tri parmi toutes les informations qu’elles reçoivent, donnant un maximum d’exposition à certaines et en délaissant d’autres. Les drames mettant en cause des étrangers ou des individus issus de l’immigration font généralement partie de la seconde catégorie.

Souvenez-vous du meurtre du jeune Kylian, champion de boxe, survenu lui aussi dimanche 29 septembre, à la sortie d’une boîte de nuit dans le Calvados. Gênés aux entournures, de nombreux médias ont préféré taire la nationalité algérienne du principal suspect, tandis que Ouest-France a purement et simplement menti en affirmant qu’il s’agissait d’un « Normand ». Mais quand ce n’est pas la nationalité, c’est un autre détail pourtant très signifiant qui disparaît opportunément des chroniques : cela peut être le prénom du suspect (comme celui d’Abdoul D., accusé du meurtre d’un agent municipal à Grenoble, le 8 septembre dernier), son appartenance religieuse (comme celle de l’homme qui a tenté d’incendier la mairie d’Angoulême, le 22 août) ou ses motivations racistes (comme celles de la bande de jeunes qui a semé la panique et fait six blessés lors d’un bal de village à Murinais, fin mai).

À chaque fois, la rétention d’informations clés sert le même objectif politique : maintenir les Français dans l’illusion d’une immigration « chance pour la France ». La hantise des médias est de stigmatiser ce qu’ils considèrent être une minorité opprimée et, ainsi, donner du grain à moudre à la droite. Pour s’en prémunir, tous les moyens sont bons. Y compris le mensonge par omission.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

Un commentaire

  1. Heureusement que les sites de réinformation existe.
    Car la presse même le figaro dit de droite .
    Cache les détails des événements.
    Dans certains pays la presse a obligation de donner le prénom, âge, nationalité et profession des mis en cause dans un fait divers.
    La presse même de droite , n’indique pas l’origine des agresseurs.
    Par exemple dans la rixe arrivée dans le 15ème a beaugrenelle.

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