[MÉDIAS] La chasse au Bolloré redouble d’intensité

© Capture d’écran LCP
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La chasse est ouverte. Alors que le Conseil d’État doit se prononcer sur la suppression de C8 décidée par l’Arcom, le reste des médias intensifie sa cabale anti-Bolloré. Le service public, en particulier.

Le 4 octobre dernier, Arte sonnait l’hallali avec un podcast dans lequel une fine équipe de chroniqueurs fantasmait sur la mort du patron breton. « On vient de l’apprendre : Vincent Bolloré est mort. Il avait 72 ans, il était beau gosse et attaché à des valeurs humanistes », ironisait alors, avec bon goût, la plate-forme publique. « Un promeneur qui se baladait entre les algues vertes d’une plage du Sud-Finistère a marché sur un bras humain arraché, avec une Rolex accrochée au poignet. La famille a reconnu la Rolex, qui a tout de suite été récupérée par un de ses fils pour qu’elle ne soit pas soumise aux droits de succession… » Élégant.

Les auditeurs ont ensuite eu droit à un micro-trottoir, avec les commentaires suivants : « Il ne va pas me manquer », « C’est peut-être mieux pour la France », « Je suis très content », « C’était un sale type », « Il a dû bien vivre avec tout ce qu’il a volé » et autres gentillesses. La pastille « humoristique » était totalement dénuée d’humour, politisée à l’extrême (gauche), profondément haineuse. On se serait cru sur France Inter.

Une obsession médiatique

Quelques jours plus tard, c’était le journaliste Gilles Bornstein qui profitait de la venue, sur son plateau, de Thierry Ardisson pour lui demander tout de go : « C’est un facho, Bolloré ? » Une question à peine orientée, pas du tout populiste, à laquelle le célèbre animateur télé, licencié quelques années plus tôt par le même Bolloré, a répondu sans se faire prier. « Facho, c’est pas le bon mot. C’est un catho très tradi. » « D’extrême droite ? », poursuivit le journaliste, bien décidé à arriver à ses fins. « Quand on regarde CNews, à la fin de la journée, l’hypothèse, c’est de voter Marine Le Pen ! », répondit alors l’homme en noir, sous les ricanements de la petite assemblée. En face, Gilles Bornstein esquissa un sourire, avant de vite reprendre son masque de neutralité. Mission accomplie.

Même procédé téléphoné, le dimanche 27 octobre, dans l’émission C médiatique, sur France 5. Anne Roumanoff y était invitée pour présenter son nouveau spectacle. L’occasion rêvée de la lancer subtilement sur ce qui est manifestement devenu le sujet préféré - pour ne pas dire l’obsession - de tout l’espace médiatique. « Vous ne faites plus votre billet dans le Journal du dimanche. Pourquoi ? Vous n’aimiez pas la nouvelle ligne éditoriale de Geoffroy Lejeune ? », demanda, l’air de rien, un certain Benoît Daragon. « Ah non, je ne le lis plus ! C’est devenu un journal d’extrême droite ! », répondit l’humoriste. Et de prendre le plateau à témoin pour souligner la rouerie de son intervieweur : « Il fait l’innocent ! » Chacun avait, en effet, bien compris où l’ingénu voulait en venir : se servir de l’aigreur d’Anne Roumanoff, licenciée du JDD en 2023, pour l’amener à dire des horreurs sur le journal racheté, depuis, par Vincent Bolloré.

Deux jours plus tard, dans C à vous, c’était au tour de Patrick Cohen de se joindre à la meute. On le vit ainsi défendre avec une étonnante véhémence la décision prise par la régie publicitaire de la SNCF de refuser une campagne d’affichage pour le livre de Jordan Bardella, édité par la maison Fayard… passée dans le giron du groupe Bolloré fin 2023. Ceci explique peut-être cela.

« Vous comprenez le français ? […] Si ma grand-mère faisait du vélo, elle pédalerait dans les gares ! », s’énerva-t-il, face à Éric Ciotti qui tentait de lui expliquer que certains syndicats de cheminots n’étaient pas pour rien dans cette censure publicitaire. Ce que ces mêmes organisations d’extrême gauche finirent par confirmer elles-mêmes, le 28 octobre : « Face à notre pression, Mediatransports annonce que la publicité pour le livre de Bardella ne sera pas diffusée dans nos gares et nos stations », tweeta victorieusement SUD Rail.

Le réflexe défensif d’un entre-soi idéologique

Que les attaques portent sur C8, CNews, le JDD ou Fayard, la cible est à chaque fois la même : c’est « l’empire Bolloré », comme ils disent, qui est visé. La haine à l’encontre du patron breton se mesure à la malhonnêteté des portraits qui lui sont consacrés. On le présente comme un « milliardaire », autrement dit un salaud de riche, un parvenu, alors qu’il s’agit d’un entrepreneur qui, par sa réussite personnelle, a donné du travail à des centaines de Français. On en fait le mécène de l’extrême droite crypto-fasciste, alors qu’il se trouve être le neveu d’un héros de la résistance - détail que les journalistes se gardent bien de rappeler dans leurs bios assassines. Vincent Bolloré est surtout le seul garant d’un semblant de pluralisme dans le paysage audiovisuel français. Il donne la parole, notamment, à des gens de droite, amoureux de leur pays, et même, parfois, ouvertement catholiques. Un crime que la gauche médiatique ne lui pardonne pas.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/11/2024 à 4:07.
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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

71 commentaires

  1. Ne trouvez vous pas étrange que l’on ne parle jamais des autres milliardaires bien français eux aussi et qui détiennent des chaînes TV (parfois plusieurs) ou autres médias? Pourtant ces chaînes TV sont loin d’être totalement impartiales, loin de ne pas pratiquer parfois de la désinformation (on oublie certaines infos gênantes, on minimise telle info ou à l’inverse on met le focus dessus, on habitue les téléspectateurs à « voir » certaines choses par de courts plans de quelques secondes…), et loin d’être neutres politiquement (il suffit d’observer le visage, les expressions et la gestuelle de certains journalistes face à certains invités).

    • Oui c’est vrai qu’il y a un silence assourdissant autour des autres consortiums d’audio visuels et de communication que comprend la France .
      Drahi, pour BFM et SFR et Kretynski détenteur de l’agefi et l’opinion sont des noms qui apparaissent pour libération , pour Le Monde c’est Pigasse délégué de la banque Lazard qui joue les rebelles de salon en appelant à voter pour le … NFP et Niel patron de free à ses heures perdue,
      LVMH et Arnault pour le Parisien , l’humanité on pourrait dire que Macron qui le détient puisque le journal péricliterait rapidement si il ne devait compter que sur ses lecteurs , et ce sont les subventions de l’état qui le maintiennent à flot . D’où l’interview accordé à Macron dans les colonnes de l’ex organe du parti communiste ? la Sipa qui est un holding qui comprend le groupe ouest France , et ainsi que les journaux de la loire et du centre , le Figaro c’est Dassault mais la curiosité de la France c’est surtout le service public de l’audiovisuel financé à cent pour cent par l’ensemble des français mais qui tapent alllégrement sur une très grande partie de ses généreux donateurs en prenant fait et cause pour ceux qui veulent restreindre au maximum leur liberté d’opinion et d’expression . Et quand un Bolloré ose entrouvrir la fenêtre c’est un vrai déluge qu’il se prend sur la tête de tous ces gens qui nous veulent du bien ! Lui seul serait l’affreux milliardaire et les autres des philantropes !
      C’est le même phénomène aux EU où les multi milliardaires sont plus à compter chez les « démocrates » mais où on fustige Trump comme l’unique richissime politique . Mais en France nous avons en plus la propagande d’état avec l’audiovisuel public .
      C’est plus la lutte des classes ,c’est la lutte des castes à celles qui seront les plus influentes . Il va fallloir être costaud pour garder la tête froide et ne pas se laisser lobotomiser parce qu’un nouvel agent de propagande arrive, c’est l’IA !

  2. D’après des commentaires que je viens d’entendre, suite à une fausse nouvelle de la mort de Vincent Bolloré, je peux vous dire que je suis en relation deux fois par an avec des salariés d’une de ses entreprises et qu’ils sont très contents de leur sort, surtout ceux qui ont déjà travaillé dans d’autres entreprises. Merci Monsieur Bolloré de prendre la main sur différents médias qui nous offrent une information plus diversifiées. Je vous souhaite une bonne santé et une longue vie heureuse.

  3. C’est du grand n’importe quoi ! Tous ces gauchistes devraient faire un séjour dans un pays communistes je pense qu’en revenant ils fer<meraient leurs grandes BOUCHES pour pas dire aurtre chose. Monsiur Bolloré est un entrepreneur hors pair pas comme ces gauchistes qui vivent sur le dos de l'état depuis qu'ils sont sur terre !

  4. on oublie volontairement que Bolloré donne au cinéma genre téléfilm que personne ne regarde 200 millions d’euros annuels et peu importe que le film soit un navet, le but pour les « pseudo réalisateurs » c’est de faire faire des heures de boulot aux petits copains de façon à atteindre les 576 heures annuelles qui leurs permettent à ces intermittents du spectacle (lamentable) de toucher le chômage pendant 10 mois, et ensuite on recommence, taper sur le dos de celui qui vous permet de buller c’est très fort, mais il n’y a que la gauche pour ça, quand à madame Roumanoff, elle ne semble pas avoir besoin de spectateurs, elle ne voulait pas travailler avec G Lejeune donc elle est partie, elle n’a pas été virée, la victimisation chez elle aussi.

  5. J’ai une très grande admiration pour ces femmes et hommes chef d’entreprises qu’ils ont créé ou dont ils ont été héritiers mais qu’ils ont fait grandir, prospérer, et ce quelque soit la taille de cette entreprise, très souvent des femmes et des hommes n’ayant pas fait de longues études mais qui ont un sens commercial hors du commun, avec un simple certificat d’études, certes obtenu du temps où le baccalauréat n’était pas offert à 80/90 % des élèves, ont créé des entreprises de plus de 50 employés en quelques années, exemple vécu par un frère.

  6. Si Bolloré détient Hachette, il est donc propriétaire des droits d’exploitation de Astérix. Je ne serai donc pas étonné que lorsque le prochain tome sortira qu’il fasse l’objet d’une cabale médiatique et qu’on entende des slogans type « Astérix appartient à tout le monde », « Bolloré a pris en otage Astérix », « Bolloré imprime sa patte sur le nouveau Astérix », « Astérix nouvel instrument de propagande de Bolloré »… Vous verrez, c’est ce qu’il va se passer…

  7. Tous ces « penseurs » moralistes, ils ont créé combien d’emplois ?? Et eux par qui sont ils payés si ce n’est par nos impôts ,pris aussi à des personnes cathos et de droite !! Et ces Humoristes ils ont peut être des spectateurs de droite ??Attention a ne pas les fâcher !! Ne jamais « cracher » dans la soupe !!

  8. Le plus désolant c’est Ardisson. A une époque, il se disait royaliste. Aujourd’hui pour grapiller encore quelques minutes de presence sur des antennes offert par la gauche, il déverse son venin d’ancienne vedette aigrie en crachant dans une soupe dont il a bien profité pendant des années. Le summum du « has been ».

  9. Comment ces médias, financés par nos impôts, peuvent-ils, en toute impunité, salir à ce point un chef d’entreprise qui fait vivre des milliers de familles ? Tout cela parce qu’il est de droite, insupportable pour le « sévice public » (de G.W. Goldnadel). A quand une réaction à la hauteur de cette cabale, ces annonces de la mort de M. Bolloré ? l’ignominie est totale, et le silence du gouvernement de l’époque, révélateur de la main-mise de Macron, cet histrion qui n’est jamais à sa place dans notre pays et sa fonction. Il faut réagir, fermement contre cet acharnement de l’Arcom qui veut supprimer le seul espace de liberté médiatique, dans l’enfer de l’extrême-gauche nauséabonde, immonde et totalitaire.

  10. Les décadents régressistes de gauche ont besoin, pour motiver leurs fans, d’ennemis à critiquer et à attaquer. Il y a 50ans, c’était Robert Hersant et son journal France-soir. Bolloré est un patron qui a réussi et a créé (ou sauvegardé) beaucoup d’emplois. Les partis de gauche n’aime pas çà. Elle a besoin de ses pauvres pour renforcer son électorat.

  11. le Conseil d’État doit se prononcer sur la suppression de C8 !!
    Pourquoi, vous doutez encore de sa décision future ? Moi pas, hélas.

  12. Et tout ce beau monde gauchiste qui se roule ses joints dans une feuille de papier OCB le B signifiant Bolloré. Ah les c…

  13. Heureux qu’une personnalité aussi respectable que Monsieur Bolloré provoque de l’érysipèle chez les gauchistes qui le conchient.

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