Médias : sur France Inter, on devise du RN… entre gauchistes !

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Mardi matin, quatre personnalités de gauche s'étaient donné rendez-vous sur France Inter pour parler politique. Le duo Léa Salamé-Nicolas Demorand recevait Aquilino Morelle, ancien conseiller de François Hollande, et Hervé Le Bras, directeur d’études à l’EHESS. Leur sujet de discussion : « la dynamique RN ».

« Les sondages se suivent et se ressemblent avec une avance de 8 à 10 points de Jordan Bardella sur la liste de la majorité », débute Nicolas Demorand, ancien directeur de Libération, invitant ses deux interlocuteurs à livrer leur analyse du phénomène. Rapidement, deux visions s’opposent : d’un côté, Aquilino Morelle, pour qui le RN est en passe de s’imposer dans les urnes ; de l’autre, Hervé Le Bras, selon lequel un plafond de verre empêche toujours le RN d’accéder au pouvoir. En revanche, tous s’accordent sur un point : la victoire de Marine Le Pen serait une calamité. Cette opinion ne fait pas débat, ni parmi les intervieweurs, ni parmi les interviewés. La question est uniquement de savoir si la « menace » est réelle et quels sont les moyens de s’en prémunir.

Peur sur les ondes

Pour Aquilino Morelle, l’heure est grave. « Marine Le Pen n’est pas encore aux portes du pouvoir, Dieu merci, mais elle toque au portail de l’Élysée ! » Celui qui reste traumatisé par le souvenir du 21 avril 2002 - « un jour de triste mémoire » - veut alerter l’opinion sur la gravité de la situation : « Marine Le Pen, au mois d’avril 2022, obtient 13.288.686 voix, c’est-à-dire 70 fois le score de son père en 1974 et trois fois le score du 21 avril 2002 ! » Très inquiet, le socialiste note que la tendance s’est encore accentuée lors des législatives, où « quelque chose s’est fissuré » : le sacro-saint front républicain « n’a plus fonctionné ». « Non seulement Marine Le Pen a réussi à obtenir 89 députés, mais elle a réussi la performance absolument inédite de quatre grands chelems, quatre départements où tous les députés sont RN ! » Il se trouve que d’autres départements, comme le 93, comptent 100 % de députés NUPES, mais les triomphes de l’extrême gauche n’inquiètent pas notre homme.

La parole est maintenant à Hervé Le Bras. « Est-ce que vous êtes aussi alarmiste que lui ? », interroge alors Nicolas Demorand, dévoilant au passage un biais idéologique. « Un peu moins… », affirme le démographe. Le RN progresse certes, mais aucune raison de s’inquiéter puisque, selon l’expert, la victoire du camp macroniste serait assurée par le « tripartisme » de notre système politique qui garantirait un fort report de voix vers le centre au second tour des élections. Ouf !

L’autre bonne nouvelle, pour Hervé Le Bras, c’est la perte de vitesse du RN dans les centres urbains. « On n’est pas dans un raz-de-marée, déclare-t-il, confiant. L’électorat péri-urbain, la première couronne autour de Paris ou Marseille, est un électorat qui a voté essentiellement Mélenchon. » Pour appuyer ses dires, le démographe n’hésite pas à évoquer le remplacement de population dont il a pourtant nié l’existence sa vie durant : « La position de Marine Le Pen est très bonne chez les ouvriers, mais les ouvriers, maintenant, c’est 20 % de la population, dont 15 % d’immigrés ! Donc, ce n’est plus une clientèle gigantesque. » CQFD. L’idéologue finira quand même par admettre un motif d’inquiétude : l’union des droites. « Le danger, il est là ! Le risque est une alliance avec ce qu’il reste de la droite. »

Face à ce sinistre tableau, les journalistes de France Inter n’en mènent pas large. « Aquilino Morelle, vous dites que les arguments moraux sur le RN du type "¡No pasarán!", "Vous êtes des fachos", ne marchent plus… Alors, quoi ? Qu’est-ce qui marche ? », s’inquiète Demorand, manifestement désireux de trouver une solution à l’inquiétante progression de Marine Le Pen. « Espérons qu’elle ne l’emporte pas, lui répond alors le socialiste. Faisons tout ce qu’il faut ! »

Herve Le Bras, lui, a une solution plus concrète : « N’oublions pas la gauche ! La gauche existe, mais elle est complètement éclatée et c’est le véritable problème qui se pose. » Comme à son habitude, le démographe n’est pas à une contradiction près. L’alliance des droites est une honte, mais celle des gauches est une absolue nécessité.

L’entre-soi méprisant du camp du Bien

La panique est ainsi de plus en plus palpable au sein d’une gauche en pleine déroute intellectuelle. Elle éclaire l’indécence d’une petite caste qui s’autorise à privatiser une antenne de service public à des fins politiques. Quand quatre gauchistes se réunissent pour évoquer avec effroi une possible victoire du RN, ils excluent du débat plus de 50 % des électeurs qui se disent prêts à voter pour Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Cet entre-soi est d’un mépris infini pour la majorité du peuple français. Il est aussi représentatif d’une absence totale de pluralisme qui subsiste en toute impunité. Allô, l’Arcom ?

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

40 commentaires

  1. C’est une grande inquiétude pour la pluralité où certains y voient curieusement un manque sur la chaîne CNews car si la gauche continue sa régression inéluctable alors sur les chaînes publiques animées par madame Léa Salamé et monsieur Nicolas Demorand ils n’auront plus personnes de gauche a inviter obligés à contre coeur d’inviter des gens de droite. Une grande première.

  2. Et tout ce « beau monde » papote aux frais des contribuables Français !! Vive le pluralisme mais pour les autres !!! Sacré ménage à faire dans ces services qui n’ont rien de public !

  3. Soyons satisfaits, n’était pas invité un représentant zemmourien qui aurait encore plus dénigré le RN!

  4. Moi, j’attends que France Inter soit racheté par Bolloré (lol), comme cela on aura peut être une information un peu plus neutre que toutes les tirades de ces gauchistes patentés grassement payés, ce qu’ils oublient, avec l’argent du contribuable. Une privatisation ne leur ferait pas de mal pour ouvrir un peu leurs cerveaux atrophiés.

  5. sans union des droites , on aura toujours les gauchos au pouvoir ! alors  » à bon entendeur, salut  » !!

    • Pas si sure que cela, peut être deux groupes tels, RN et Reconquête séparés, il est vrais pas sur l’essentiel, feront chez les électeurs plus de voix qu’un rassemblement.

  6. Je pense que pour des gens de la trempe d’Hervé Le Bras, l’euthanasie est une nécessité. Pour ce qui est d’Aquilino Morelle, qui aujourd’hui lui cire les pompes ??

  7. Morelle et Le Bras. Un énarque et un démographe. Ces gens sortent de deux institutions lyssenkistes à fermer d’urgence, à savoir l’ENA et l’EHESS.
    Le problème de la France est la formation de ses « élites ». 2 ans de prépas, autrement dit de bourrage de crâne, puis des concours inhumains sur des sujets sans intérêts. Et enfin une thèse qui fait clairement comprendre que l’on est dans le camp du bien.
    Voilà, en résumé le parcours de ces deux loustics, mais de tant d’autres qui tout comme eux, ruinent la France.

  8. Oui allo l’arcom , peut être trop occupé à titiller CNEWS . Le bonheur c’est qu’ils commencent à trembler de peur , peur de voir s’échapper la poule aux oeufs d’or . Mais nous qu’est ce qu’on se marre . Par contre ils insultent ainsi des millions d’électeurs et ça c’est un manque de respect et c’est intolérable parce que ces mêmes électeurs les paient .

  9. Je sais que ce n’est pas charitable et chrétien de se réjouir de la peur et de la souffrance de ses ennemis mais tant pis, là c’est trop bon !

  10. Regarder les têtes que font sur les plateaux-télé nos « journalistes courageux et indépendants » des services publics, subventionnés ou privés de la propagande met du baume au cœur. Malgré toute leur compétence professionnelle et leur engagement politique macronien, face à la percée du Rassemblement national, leurs employeurs vont bien finir par se demander à quoi ils servent et s’ils justifient le « pognon de dingue » qu’ils leur coûtent à les entretenir pour rien.

  11. Et aucun de ces hydrocéphales ne se pose la question basique et primordiale de savoir pourquoi le RN monte…

  12. Ces gens là sont rémunérés par nos impôts, ils sont les fossoyeurs de la France depuis plus de quatre décennies et malgré leur bilan catastrophique ils osent critiquer un parti qui rassemble plus de 13 millions de citoyens….sur une radio du service public….ou est la pluralité ?

  13. Payés par nos impôts … allô RSF quand allez vous contacter le conseil d’état sur les pratiques Staliniennes d’une radio d’état ????

    • RSF ? Robespierre – Saint Just – Fouquier Tinville ? à moins que ce ne soit Ressusciter Staline en France ?
      Il suffit de voir les têtes de Demorand et de sa complice ou les « questions » posées aux dirigeants de Cnews par les commissaires politiques Saintoul et Caron pour comprendre que la France crève de cette gauche pour qui raconter n’importe quoi permet de tout résoudre.

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