Meeting d’Avignon : Marine Le Pen contre l’oligarchie
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Certains s’étonneront peut-être que Marine Le Pen n’ait finalement que très peu parlé d’immigration dans son meeting d’Avignon, ce jeudi 14 avril. Un meeting qui a réuni 4.000 personnes, venues principalement du grand sud de la France. Grande déception pour Libération qui, si l’on en croit l’article-tract anti-RN rendant compte de ce meeting, voit dans la foule des militants, non pas des nains partout, mais des racistes partout. Déception, donc, car la candidate n’a prononcé le mot « immigration » que trois fois dans son discours ! Certains diront qu’elle veut mettre le sujet sous le tapis, à dix jours du second tour. Ce serait stupide, alors que la majorité des Français est favorable à ce qu’on mette un frein, pour ne pas dire plus, à l’immigration. C’est oublier qu’une campagne est un tout et que chaque meeting est l’occasion de développer de nouvelles facettes d’un projet ou d’un programme. Au-delà des mesures programmatiques, que tout le monde peut trouver ici et là, le plus intéressant est de retirer du discours de la candidate sa vision pour la France et sa manière de concevoir sa relation avec les Français, si elle est élue.
Mais d’abord, on ne résistera pas au plaisir de relever les quelques flèches que la candidate du Rassemblement national porta à son adversaire : « Ce Président qui refusa d’être candidat au premier tour pour n’être que Président et qui, au second, pense pouvoir n’être que candidat en oubliant qu’il est aussi candidat. » Évoquant « une certaine fébrilité » d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen estime qu’il cherche à échapper au débat « en s’abîmant dans des propos injurieux ou des anathèmes télécommandés ». Allusion, sans doute, au porte-flingue Richard Ferrand qui déclarait, lors d'une matinale, cette semaine, que les propositions de Marine Le Pen sur les référendums, « c’est se foutre du monde ».
Et ce débat, essentiellement, quel est-il ? C’est le débat entre la vision mondialiste et la vision nationale. D’un côté, la « vision mondialiste d’Emmanuel Macron » qui « prône la dérégulation et asservit l’homme aux logiques économiques et comptables, aux lois du marché et de l’argent roi ». De l’autre, la vision nationale qui « défend la nation comme espace protecteur, qui postule que l’économie est au service des personnes et de la nation et non le contraire, que l’homme n’est pas seulement un agent économique, mais un être d’affection, de filiation et de transmission ». Des mots auxquels tous ceux qui sont attachés aux valeurs conservatrices, à la tradition comme vecteur de vie, devraient être sensibles.
Un combat que l’on pourrait qualifier de manichéen (« sempiternels éléments de langage manichéens » écrit Libé, comme si la « diabolisation du RN » ne portait pas en elle-même son lot de manichéisme !). Mais après tout, ce second tour est un duel, pas une triangulaire ! Ce combat, Marine Le Pen veut le mener contre une « caste qui nous gouverne avec arrogance… », contre « ce pouvoir de quelques-uns au bénéfice de quelques-uns, ce pouvoir de l’entre-soi », contre ce qu’elle qualifie, plus loin dans son discours, d’« oligarchie ». Une « oligarchie » qui « ne représente ni la compétence - elle a effondré l’école et l’hôpital public -, ni le sérieux, Emmanuel Macron laisse 600 milliards d’euros de dette à notre pays, ni la morale, les affaires politico-financières fond régulièrement la une des journaux ».
Si l’on ne devait retenir qu'une seule des mesures chocs, sur le plan social, annoncées par Marine Le Pen, si elle est élue, c’est celle-ci : « Je réintégrerai les 15.000 soignants expulsés comme des malpropres et je leur verserai les salaires dont ils ont été injustement privés, les jetant dans l’angoisse et le désespoir. » Une mesure qui s'oppose à celle d’Emmanuel Macron qui, le 12 avril, lors de son déplacement à Mulhouse, déclarait qu’il était favorable à cette réintégration des soignants non vaccinés « dès qu’on sera dans une phase endémique ». Donc, semble-t-il, pas demain. La fameuse « bienveillance », prônée en 2017 par un jeune candidat à la présidence de la République, a visiblement changé de camp !
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36 commentaires
les derniers sondages donnent 51 % pour la Gauche de Macron et 49 % pour la Droite de MLP. Et ce n’est pas l’extrême droite, sinon on peut aussi dire que Macron c’est l’extrême gauche avec les confinements, les injections multiples, les territoires perdus de la République, les chiffres des insécurité, agressions, meurtres, viols, en inflation, et la dette comme jamais depuis des décennies…
Je n’ai jamais autant souffert d’un Président de la République, et pourtant j’en ai connu 7 avant lui, et de Gauche, et des contraintes énormes à cause des grèves, des manifs, et de l’inflation, des salaires bloqués, etc…Si les français (toujours la Gauche) remettent ça, il faudra à nouveau rentrer dans sa grotte, et se dire, jusqu’où ça ira ? Et comprendre les abstentionnistes. La vraie Démocratie c’est : les Référendums (sans les annuler ensuite).